Mon orange ébahie
Hôte de ma vie pressée
En attente de l'émoi
De mes vers jus de fruits
Mon orange ébahie
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La salière...
A l'âme guerrière...
Ce n'est pas qu'elle soit...
Comme le condottiere...
Avec sa rapière...
Ou qu'elle ait un lance-pierres...
Un cimeterre
Et qu'elle charge sabre au clair
Non, mais ses flèches
Irritent et assèchent le palais
C'est comme une bombe incendiaire
Ou une nuée de boulets
Vomis d'une bouche à feu ou d'un veuglaire
Son bouchon
Est un haubert
Son flacon une armure
Et derrière son pectoral et ses épaulières
Elle concocte une saumure
De constriction et d'hypertension
Tout-à-fait mortifère
Elle guerroie contre les parois du foie
De l'estomac et du cœur
Elle fait le siège de notre système sympathique
Qui en perd sa bonne humeur
Et mène un raid furieux contre le rein
C'est d'ailleurs son principal butin
Elle s'y retranche dans un fortin rocheux
De pierres, de calculs
De chevaux de frises et de pieux douloureux
Et pour vaincre cet étouffant blocus
Il n'y a guère que l'invasive canule
Elle ne connaît pas de cesser le feu
La salière belliqueuse
Elle n'est heureuse
Que dans l'offensive et l'alarme
Elle prend en otage nos viscères
Alors, amis pacifistes et objecteurs
De douleur
Prenez donc garde à son charme
Thermonucléaire
