Un vieil homme aux yeux fatigués
Rêve sur des pages délavées.

Les doigts tremblants agrippés à l’enfance,
Il se souvient, il espère
Ralentir les sables du temps.

L’amour d’un prince pour une fée
Les âges défilent sous ses doigts
L’odeur enivrante de la guimauve
Les perles enfantines roulent sous son crâne
Les valises de souvenirs sur le radeau de la jeunesse
Les rouages rouillés du temps s’arrêtent.

Le livre tient la porte au songe
Du pays de Jamais
Des enfants de Toujours.

L’aventure frissonne sous ses pieds.
Déjà l’esprit virevolte
Déjà il s’échappe dans les mots
S’émerveille
Recommence sa vie.

Les notes d’espoir dansent dans sa gorge, la douceur lui crée de petites failles éternelles. Le pas assuré sur l’encre traçant la petite musique du vivant, son rêve au creux de la main, il court entre les lignes, contourne les virgules, joue avec les paragraphes. Il fait son chemin sans raison, sans pensée. Il reçoit, il donne, il invente, il vit.
Il fait l’enfant,
Il n’a rien oublié :
Et dans le conte
Se sont créées
De petites éternités.