À contre-jour
Elle est nue devant toi.

Ses seins ont la lourdeur d'un excès de tendresse
Ses reins les fatigues d'un automne attardé.

Des lueurs la chiffonnent
Lui creusent des rides
Soulignent l'envers de ses défaites.

Sur ses hanches que l'amour ceinturait
Se modulent des vertiges
Des ombres
L'appel secret d'une fragile fleur.

Elle lisse ses lèvres tremblantes
Interroge et accuse
Ton œil qui la regarde
Sans tout à fait la voir
Comme pour trahir sa vérité.

Beau miroir irisé
N'as-tu donc rien à dire !
La douceur de sa peau
Son sourire charmant
Les as-tu oubliés ?

Tu oses mêler au temps qui fuit
Ce clignement moqueur
Qui maquille ta face !

Il lui faudra gommer l'offense
Résister
Et polir ta superbe en brisures de chair !