Alanguie dans un compotier
Une pomme, un rai de lumière,
Un ruché de rose trémière
Près d’un banc, au bout d’un... [+]
Les jambes tatouées à l’encre de soleil,
Les avant-bras ambrés, blancs pâle sous la montre,
Le coursier fait couler un doigt d’huile et me montre,
Comment chauffer un muscle étourdi de sommeil.
Près de lui, rouge et or, toutes gommes gonflées,
Rayonnages parfaits, écailles de sirène,
L’attend Cyclinella, souple petite reine
Qui le fera souffrir, sur l’asphalte giflée
Par les trombes d’Avril et ses assauts de vent,
Puis le propulsera dans les folles descentes,
Escaladeur ailé dans les monts et les sentes,
Lui rendant les honneurs qu’il récolta, souvent,
Bras levés sur la ligne, entouré des copains,
Quand la foule criait « Bravo » »OUii » «Dans le mille ! »...
***
Aujourd’hui les enfants lui crient « Vas-y Mimile »
Quand, au bout du village, il part chercher son pain,
Et que leurs quolibets lui lacèrent le coeur.
Alors, chaque dimanche, aux lueurs de mes phares,
Je lui fais ce plaisir, sans tambour ni fanfare :
Le regarder passer le sommet en vainqueur
De la côte du Bois où, jeune homme, il chuta
Lourdement, sans répit, ah ! la maudite course!
Le laissant cul-de-jatte, acerbe et sans ressources,
Mais défieur de destin, comme une muleta .
D.H. 10/04/19
Les avant-bras ambrés, blancs pâle sous la montre,
Le coursier fait couler un doigt d’huile et me montre,
Comment chauffer un muscle étourdi de sommeil.
Près de lui, rouge et or, toutes gommes gonflées,
Rayonnages parfaits, écailles de sirène,
L’attend Cyclinella, souple petite reine
Qui le fera souffrir, sur l’asphalte giflée
Par les trombes d’Avril et ses assauts de vent,
Puis le propulsera dans les folles descentes,
Escaladeur ailé dans les monts et les sentes,
Lui rendant les honneurs qu’il récolta, souvent,
Bras levés sur la ligne, entouré des copains,
Quand la foule criait « Bravo » »OUii » «Dans le mille ! »...
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Aujourd’hui les enfants lui crient « Vas-y Mimile »
Quand, au bout du village, il part chercher son pain,
Et que leurs quolibets lui lacèrent le coeur.
Alors, chaque dimanche, aux lueurs de mes phares,
Je lui fais ce plaisir, sans tambour ni fanfare :
Le regarder passer le sommet en vainqueur
De la côte du Bois où, jeune homme, il chuta
Lourdement, sans répit, ah ! la maudite course!
Le laissant cul-de-jatte, acerbe et sans ressources,
Mais défieur de destin, comme une muleta .
D.H. 10/04/19