La brouette chante
sous le poids des potirons
tourbillon de feuilles
Intriguée par des cris, je contemple le ciel :
Une centaine d'oies volant dans la lumière
Du jour qui se lève, dans un bruissement d'ailes ;
Elles font cap au Nord, cou tendu et l'air fier.
Parties tôt ce matin de la grande Camargue,
Les voilà survolant le pic de Solutré ;
Leur vol est régulier, en V telle une vague,
Leur itinéraire semble être tout tracé.
C'est en buvant mon thé que je les aperçois ;
Soudain les émotions viennent me submerger.
Si la magie pouvait, mes magnifiques oies,
Comme Nils Holgersson, avec vous m'emporter...
Voir encore une fois, tête dans les nuages,
Tout ce que j'ai laissé en quittant mon pays,
Ces choses qu'on ne peut mettre dans ses bagages,
La maison des parents derrière l'abbaye.
Fermant les paupières, je dépose mon bol.
Le ciel est bleu azur, l'air si doux et léger.
La plus grosse des oies me soulève du sol ;
Soudain à ses plumes me voici accrochée.
Je rejoins le groupe, la maison n'est qu'un point.
De plus près j'admire ces belles oies cendrées.
Toutes suivent le chef : il connaît le chemin,
Droit vers mes racines, je m'en vais sans regret.
Nous approchons enfin : Versailles, son château,
Ce point minuscule : ma soeur dans son jardin ?
Le vol des cigognes est prévu pour bientôt :
son beau ventre arrondi, à l'ombre de sa main.
Etape suivante : cathédrale d'Amiens !
Les soeurs du Sacré Coeur, survol des hortillons.
Jardins de Valloires : cousin, tu te souviens,
Courant dans les allées des rosiers en buissons ?
La baie de la Somme, le Hourdel, mes amis !
Dans d'autres directions, la vie nous a menés,
Certainement mariés, et des enfants aussi ?
Souvenirs d'enfance, mes plus belles années...
Nous prenions, cher papa, le vieux train à vapeur
Depuis Saint-Valéry et ce jusqu'au Crotoy ;
Les moutons de la baie n'avaient même pas peur
Pas plus que moi là-haut, en compagnie des oies.
Mais elles se posent au parc du Marquenterre.
C'est ici que prend fin leur courageux voyage.
L'atterrissage est dur ; je touche enfin la terre,
Devant mes paupières, c'est tout noir, plus d'images...
J'étais si légère, me voici lourde enclume.
Je n'entends plus leurs cris. Ce vol avec mes oies :
Un rêve frivole ? De ma tête une plume
Tombe tout doucement dans mon bol de thé...froid.
Une centaine d'oies volant dans la lumière
Du jour qui se lève, dans un bruissement d'ailes ;
Elles font cap au Nord, cou tendu et l'air fier.
Parties tôt ce matin de la grande Camargue,
Les voilà survolant le pic de Solutré ;
Leur vol est régulier, en V telle une vague,
Leur itinéraire semble être tout tracé.
C'est en buvant mon thé que je les aperçois ;
Soudain les émotions viennent me submerger.
Si la magie pouvait, mes magnifiques oies,
Comme Nils Holgersson, avec vous m'emporter...
Voir encore une fois, tête dans les nuages,
Tout ce que j'ai laissé en quittant mon pays,
Ces choses qu'on ne peut mettre dans ses bagages,
La maison des parents derrière l'abbaye.
Fermant les paupières, je dépose mon bol.
Le ciel est bleu azur, l'air si doux et léger.
La plus grosse des oies me soulève du sol ;
Soudain à ses plumes me voici accrochée.
Je rejoins le groupe, la maison n'est qu'un point.
De plus près j'admire ces belles oies cendrées.
Toutes suivent le chef : il connaît le chemin,
Droit vers mes racines, je m'en vais sans regret.
Nous approchons enfin : Versailles, son château,
Ce point minuscule : ma soeur dans son jardin ?
Le vol des cigognes est prévu pour bientôt :
son beau ventre arrondi, à l'ombre de sa main.
Etape suivante : cathédrale d'Amiens !
Les soeurs du Sacré Coeur, survol des hortillons.
Jardins de Valloires : cousin, tu te souviens,
Courant dans les allées des rosiers en buissons ?
La baie de la Somme, le Hourdel, mes amis !
Dans d'autres directions, la vie nous a menés,
Certainement mariés, et des enfants aussi ?
Souvenirs d'enfance, mes plus belles années...
Nous prenions, cher papa, le vieux train à vapeur
Depuis Saint-Valéry et ce jusqu'au Crotoy ;
Les moutons de la baie n'avaient même pas peur
Pas plus que moi là-haut, en compagnie des oies.
Mais elles se posent au parc du Marquenterre.
C'est ici que prend fin leur courageux voyage.
L'atterrissage est dur ; je touche enfin la terre,
Devant mes paupières, c'est tout noir, plus d'images...
J'étais si légère, me voici lourde enclume.
Je n'entends plus leurs cris. Ce vol avec mes oies :
Un rêve frivole ? De ma tête une plume
Tombe tout doucement dans mon bol de thé...froid.