Au bord des falaises crayeuses
Une frêle silhouette noire
Voûtée par les embruns et par les veilles
Interroge, Edith... [+]

J’ai cherché pendant des mois
De quoi provoquer l’émoi,
M’attirer les bonnes grâces
Des donzelles du Parnasse :
J’ai écumé les bouilleurs
De cru pour la défaveur
– Podzobi* cuisses ouvertes ! –
Perverse de La Fée verte ;
J’ai fait tourner les darwichs,
Donation de mon artich'
À des gourous fort minables
Pour société « formidable » ;
J’ai perdu toutes mes dents
Dans la dèche, décadent
Jouant les loulous fortiches
À la baston dans la friche ;
J’ai ramassé des mégots,
Mis au rebut mon ego
Et renversé les poubelles
Comme un chat sans sa gamelle ;
J’ai fréquenté les enfers
En invoquant Lucifer
Vu que de toutes manières,
Dieu de mon cas désespère !
J’ai grillé mes munitions
Pour trouver l’inspiration,
Surtout pour des clopinettes
Dans l’épopée pas très nette.
Las de singer les chamois,
Je suis revenu chez moi,
Loin des folies délétères,
Dans ma piaule, solitaire.
Et puis j’ai écrit, narquois,
Devinez un peu sur quoi ?
Des misères et galères
J’ai accablé mon bréviaire.
Enfin vous m’avez compris :
De ce road-movie pourri,
De l’embrouille et des problèmes,
J’ai fait un foutu poëme.
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* Peau de zob : peau de balle (rien) en argot des Zouaves ; ici, signifie l’absence.
Par ailleurs, sachez que toute critique est plus qu'admise : encouragée !