Dans les sombres garnis aux plinthes cafardeuses,
J'ai toute honte bue aux goulots des litrons.
La crasse et la misère ont
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C’est alors qu’elle tenait en ses doigts mon crayon
Que ma main m’a parlé pour la première fois.
Elle avait eu pourtant bon nombre d’occasions
Pour le faire bien avant et mille et mille fois,
Mais c’est ce soir qu’elle a bien voulu s’exprimer.
Jadis, je l’avais vu compter sur tous ses doigts
A l’école primaire, en calcul, pour m’aider,
Ou bien tout simplement, me prenant pour un Roi
Se transformer en sceptre montrant la direction.
Je l’ai vu s’affoler, parapher sans relâche,
Mais me parler à moi, c’est une révolution.
Elle m’a dit : « serre-moi de peur que je me lâche
Et trahisse tes pensées sur le papier couchées ».
Elle a même ajouté avec son air penché
« Ne fais rien sur le pouce, ne mets rien à l’index
Car majeure je suis et ne veux qu’on me vexe.
Je sais aussi porter l’anneau de ton amour
Ou te gratter l’oreille comme tu le fais toujours ;
Alors de grâce arrête le mauvais traitement
Que tu me fais subir, souvent impunément.
Les gerçures de l’hiver, et tous ces coups reçus
Font de mon existence un calvaire vécu.
Alors si tu m’entends avant qu’il soit trop tard,
Prends soin de cette main, et demain et plus tard.
Que ma main m’a parlé pour la première fois.
Elle avait eu pourtant bon nombre d’occasions
Pour le faire bien avant et mille et mille fois,
Mais c’est ce soir qu’elle a bien voulu s’exprimer.
Jadis, je l’avais vu compter sur tous ses doigts
A l’école primaire, en calcul, pour m’aider,
Ou bien tout simplement, me prenant pour un Roi
Se transformer en sceptre montrant la direction.
Je l’ai vu s’affoler, parapher sans relâche,
Mais me parler à moi, c’est une révolution.
Elle m’a dit : « serre-moi de peur que je me lâche
Et trahisse tes pensées sur le papier couchées ».
Elle a même ajouté avec son air penché
« Ne fais rien sur le pouce, ne mets rien à l’index
Car majeure je suis et ne veux qu’on me vexe.
Je sais aussi porter l’anneau de ton amour
Ou te gratter l’oreille comme tu le fais toujours ;
Alors de grâce arrête le mauvais traitement
Que tu me fais subir, souvent impunément.
Les gerçures de l’hiver, et tous ces coups reçus
Font de mon existence un calvaire vécu.
Alors si tu m’entends avant qu’il soit trop tard,
Prends soin de cette main, et demain et plus tard.
