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L'île
Soudain nostalgiques mes pensées vagabondent,
Mon esprit se mélange au vol des goélands.
Il plane au loin, là où les souvenirs abondent,
De nuage en nuage il vogue sans élan,
Il s’élance vers ses digues et ses polders.
Derrière, des bateaux, gisant sur la vasière.
Je me souviens bien, le Gois* au soleil du matin,
Vives couleurs rouges dans le ciel de la baie,
Sa grande croix dressée surveillant le lointain,
On y sonne la cloche aux brouillards trop épais.
À la marée basse, paradis des pêcheurs,
Le coquillage y est traqué avec ardeur.
Jamais je n’oublierai ses vieux marais salants,
Le vièle* délicat s’égouttant sur les vettes*,
Des œillets* montent une senteur de violette.
Puis sur les longs bossis*, les mulons* de sel blanc.
De-ci de-là quelques touffes de salicorne,
Et parfois dans les étiers nagent des tadornes.
Il me revient aussi la plage et l’océan,
J’en aime les embruns, les tempêtes l’hiver,
L’écume des rouleaux s’écrasant sur l’estran.
Rythme des marées au paysage éphémère,
J’en aime les couleurs et le ciel flamboyant,
Le cri des mouettes, le soleil au couchant.
Au cœur des pinèdes, tout au long des sentiers,
Les pommes craquent dans la chaleur de l’été,
J’en courais les chemins, me perdais volontiers,
J’étais insouciant, épris de liberté.
Les dunes j’aimerais pouvoir m’y perdre encore,
Pour y passer la nuit, rêver jusqu’à l’aurore.
Mais surtout c’est l’Arbre, vieux et majestueux,
Longtemps il a été mon refuge d’enfance,
Dans ses branches je grimpais, tout respectueux,
De moi et bien d’autres il tait les confidences.
Perché tout au sommet, calé dans sa frondaison
Le regard se perdait, sur la mer, l’horizon.
Bien loin je suis parti, il n’y a plus d’embruns,
Mais des tons ocre sur le vert de la vallée,
L’air n’y est pas iodé mais les chemins sereins.
Îlien égaré ayant trop cavalé,
Je suis comme Ulysse ayant perdu son amour,
Ô Île océane te reverrai-je un jour ?
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*Petit lexique :
Passage du Gois : route submersible de 4125 m de longueur reliant l’Île de Noirmoutier au continent.
Le vièle : nom noirmoutrin pour la fleur de sel.
Vettes : étroits chemins d’argile séparant les bassins d’évaporation de l’eau de mer.
Bossis : longues bandes de terre séparant les salines et les réserves d’eau de mer.
Mulon : l’endroit où le sel récolté est stocké journellement.
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Œillets°: c'est l'endroit magique du marais salant. Celui qui requiert toute l'attention du saunier car c'est là que se produit cette alchimie entre le vent, le soleil et l'eau de mer qui permet la cristallisation du sel.
Je vous souhaite une très agréable semaine!
Merci beaucoup.
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Merci et bonne continuation !
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Merci beaucoup!
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Mon vote.
Que de belles images
et un vocabulaire incroyable
Des images vous êtes la fleur
Bravo à vous je soutiens.
Samia.
Faites un petit crochet si possible sur ma page.
Julien.
Et un excellent dimanche!
Quelques petites voix pour le soutien du moral🎪🎪
Un bon dimanche à vous !
Je vais répondre à votre invitation avec plaisir!
belle soirée. Jacques
De beaux instants que je vous remercie de partager .
Un beau week-end à vous Ginette!
Un grand merci Miraje !
Un grand Salam à Noirmout'. Bisous Odile et un chaleureux merci!
si vous en avez envie, je vous invite à lire quelques-uns de mes textes https://short-edition.com/fr/auteur/dud59 avec 2 TTC en finale
Il me semble que j'ai déjà lu vos Tttc mais je vais aller voir avec plaisir.
Merci Dud.
Merci beaucoup Fantec!
Merci Alain!
Merci Chantal Sourire!
+4
N'importe comment, un grand merci Joëlle et une agréable fin de semaine que je vous souhaite ensoleillée.