Tuer les licornes
Sauver les abeilles
Enlever la rouille
Manger les fourmis
Arroser l'hostie
Sauver Mireille
Que tout se
... [+]
Sur la terrasse allongé,
Un bout de nuit mesquine,
Et la tête mal calée,
Je rêvais aux oiseaux d'Etamine.
La joyeuse nature, attardée,
Dans ce quartier s'endormait,
Se nourrissant d'ordures puantes,
Des débris d'une humanité décadente.
Dans trente ans, peut-être,
Les oiseaux, à-présent dénaturés,
Verront une nouvelle race apparaître :
Celle des gros oiseaux de salpêtre.
De leur bec, de vingt mètres élargi,
Engloutiront les catacombes odorantes,
De notre humanité, de nos moindres défis,
Ils peupleront les bouches béantes.
Je comprends à présent Verlaine,
Et Rimbaud, criant l'absinthe,
Dans le monde, une atroce arène,
Où résonne éternellement leur plainte.
Être humain, être carnivore,
Être vivant dans des bulles d'amiante,
Être ne vivant jamais que pour la mort,
Être de chair, plainte vivante.
Vivez, vous, sangsues, sucez mon sang !
Dit la Nature, de sa voix, anarchique,
Pompez mes veines, sucez mes vents,
Faites de moi une utopie apocalyptique !
Tes mamelles, que nous mordons, en buvant,
Malgré tout nous donnent un nectar de vie,
Nous te crachons au nez cette ambroisie !
Mourrons ! Mourrons ! Tant qu'il en est encore temps...
Un bout de nuit mesquine,
Et la tête mal calée,
Je rêvais aux oiseaux d'Etamine.
La joyeuse nature, attardée,
Dans ce quartier s'endormait,
Se nourrissant d'ordures puantes,
Des débris d'une humanité décadente.
Dans trente ans, peut-être,
Les oiseaux, à-présent dénaturés,
Verront une nouvelle race apparaître :
Celle des gros oiseaux de salpêtre.
De leur bec, de vingt mètres élargi,
Engloutiront les catacombes odorantes,
De notre humanité, de nos moindres défis,
Ils peupleront les bouches béantes.
Je comprends à présent Verlaine,
Et Rimbaud, criant l'absinthe,
Dans le monde, une atroce arène,
Où résonne éternellement leur plainte.
Être humain, être carnivore,
Être vivant dans des bulles d'amiante,
Être ne vivant jamais que pour la mort,
Être de chair, plainte vivante.
Vivez, vous, sangsues, sucez mon sang !
Dit la Nature, de sa voix, anarchique,
Pompez mes veines, sucez mes vents,
Faites de moi une utopie apocalyptique !
Tes mamelles, que nous mordons, en buvant,
Malgré tout nous donnent un nectar de vie,
Nous te crachons au nez cette ambroisie !
Mourrons ! Mourrons ! Tant qu'il en est encore temps...