Il fait un temps délicieux en ce dimanche d'été 1939. Pas question de passer à côté de l'occasion pour la famille Moïse. La voici donc qui, en ce radieux début d'après-midi, quitte son bel ... [+]
Les bleus au cœur d'un bleu du cœur
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Finaliste
Jury
Jury
À Didier Benini
C'était un bleu du cœur,
Fleur bleue dans un champ de chardons,
Collectionneur non d'Yves Klein
Mais de bleus à l'âme à foison.
Iris, son plus récent amour,
Pâle blonde aux yeux cérule,
S'était peu avant l'heure bleue
Dans le bel azur évaporée,
Avec en souvenir de lui,
Le saphir dont il s'était fendu
Et en prime... sa carte bleue.
* * *
Pour soigner
L'épanchement qui violaçait
Son cœur à nouveau meurtri,
Un seul remède,
Plonger dans le pot au noir de ses nuits blanches.
Avec dans les oreilles, un blues bien sombre
Mouliné, morbide, par la voix blanche
D'une chanteuse de blues
Défoncée
À la peau foncée.
Avec entre les lèvres, un litre de curaçao
(C'est bleu et ça rime avec corazon)
À biberonner au goulot
Sans modération
Avec sous les yeux
Un polar noirissime,
Torché avec une complaisance crasse
Par quelque obscur génie de la mélasse.
Dans le même temps,
Se laisser
Descendre, descendre, descendre,
Jusqu'à s'en envertiginer,
Jusqu'à toucher le fond bleu
Du grand bain de l'amertume.
* * *
Le lendemain, ou mille et une nuits après,
Il remonterait à la surface,
Le cœur cyanosé rafistolé,
Et les poumons tout regonflés
À la grande pompe de l'air pur.
Il n'aurait plus alors qu'à céder
À la lumière aveuglante
D'un nouveau jour,
D'un nouveau regard.
Le bleu du cœur,
Fleur bleue dans un champ de chardons,
S'offrait,
Béant,
À de nouvelles ecchymoses.
Il ne pouvait faire autrement.
C'était un bleu du cœur,
Fleur bleue dans un champ de chardons,
Collectionneur non d'Yves Klein
Mais de bleus à l'âme à foison.
Iris, son plus récent amour,
Pâle blonde aux yeux cérule,
S'était peu avant l'heure bleue
Dans le bel azur évaporée,
Avec en souvenir de lui,
Le saphir dont il s'était fendu
Et en prime... sa carte bleue.
* * *
Pour soigner
L'épanchement qui violaçait
Son cœur à nouveau meurtri,
Un seul remède,
Plonger dans le pot au noir de ses nuits blanches.
Avec dans les oreilles, un blues bien sombre
Mouliné, morbide, par la voix blanche
D'une chanteuse de blues
Défoncée
À la peau foncée.
Avec entre les lèvres, un litre de curaçao
(C'est bleu et ça rime avec corazon)
À biberonner au goulot
Sans modération
Avec sous les yeux
Un polar noirissime,
Torché avec une complaisance crasse
Par quelque obscur génie de la mélasse.
Dans le même temps,
Se laisser
Descendre, descendre, descendre,
Jusqu'à s'en envertiginer,
Jusqu'à toucher le fond bleu
Du grand bain de l'amertume.
* * *
Le lendemain, ou mille et une nuits après,
Il remonterait à la surface,
Le cœur cyanosé rafistolé,
Et les poumons tout regonflés
À la grande pompe de l'air pur.
Il n'aurait plus alors qu'à céder
À la lumière aveuglante
D'un nouveau jour,
D'un nouveau regard.
Le bleu du cœur,
Fleur bleue dans un champ de chardons,
S'offrait,
Béant,
À de nouvelles ecchymoses.
Il ne pouvait faire autrement.
(Pourriez-vous vérifier si vous avez bien voté ? Votre nom n'est pas comptabilisé parmi les votants)
"curaçao" et "corazon"..."Crasse" et "mélasse" se rencontrent...témoins du climat à la fois âpre et tendre que vous avez su instaurer.
Bonne finale à vous, Guy
Champolion
Bonne finale!