Josiane Godiveau, en bonne aventurière
Ne craignait ni la boue ni les orties guerrières
Elle avait décidé de braver le danger
En explorant la Creuse et ses étrangetés

Qui veut voyager loin ménage sa monture
Tel est le B.a .-ba des chercheurs d’aventure
Sans remords elle alla voler sur un chantier
Un discret tractopelle au moteur bien huilé

Sans autres provisions que cent pots de terrine
Commença le parcours de la fière héroïne
Au départ du Poitou, et passant par Albi
(Josy n’avait jamais su la géographie)

Acclamée par des veaux meuglant son patronyme
Elle avala les bornes, oubliant son régime
Délogeant les curés, les vieux, les orphelins
Elle trouvait toujours un lit, un traversin

En vue de contenter son appétit vorace
Elle obtint des denrées de préférence grasses
En menaçant les gens de ruiner leurs terrains
Mettant des coups de pelle à leurs nains de jardin

Triomphante elle vit enfin le panneau Creuse
Elle avait oublié son statut de loseuse
Les habitants du lieu lui avaient préparé
Un comité d’accueil et aussi du pâté

Transportée par la joie, sautant de l’habitacle
Du tractopelle usé mais sans noter l’obstacle
Sans la moindre fierté Josiane s’immergea
Dans un tas de fumier qui se trouvait par là

Il est de ces contrées que, ravi l’on explore
Mais il est des récits, hélas que l’on déplore
Si elle avait choisi de bien plus s’enfoncer
La monture et le lieu étaient très adaptés