Les soldats descendent des hautes vallées.
Des nuages bruns retombent sur les rochers percés.
Il y a un village en bas... [+]
Le père de la plage
il y a
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Finaliste
Jury
Jury

Le père, haletant, est au bout de la table
Chargée de mets, de casseroles trouées, de plats qui s’épandent
En odeurs sucrées.
Les enfants attendent, les pieds dans le sable.
L’espace infini du ciel noir et scintillant tremble au-dessus de l’île.
Le père se lève et ramasse d’une main noueuse une arête trop cuite.
Elle se délite comme un morceau de temps,
Le soleil fait briller une larme de sueur
Au loin sur le bleu. Une voile blanche et jaune, déchirée.
Un morceau de vent s’écoute et se brise.
Les verres tremblent. L’eau et le rhum mêlés tracent des sillons noirs
Sur les planches salies de la table du père.
Un rire comme un nuage qui file. Blanc.
Les arbres se courbent vers l’or des écumes,
Les filaos filtrent le vent,
Ailleurs des cocos vertes poinçonnent le sable jaune,
La peau du père se durcit, racornie dans la chaleur,
Ses yeux opaques fixent ses fils.
Sa main leur dit de manger.
Ils rient.
Le crane du père se détache et roule,
Poinçonnant de jaune les cocos verts.
Le temps est passé
Comme la voile blanche et jaune là-bas sur la mer bleue.
Chargée de mets, de casseroles trouées, de plats qui s’épandent
En odeurs sucrées.
Les enfants attendent, les pieds dans le sable.
L’espace infini du ciel noir et scintillant tremble au-dessus de l’île.
Le père se lève et ramasse d’une main noueuse une arête trop cuite.
Elle se délite comme un morceau de temps,
Le soleil fait briller une larme de sueur
Au loin sur le bleu. Une voile blanche et jaune, déchirée.
Un morceau de vent s’écoute et se brise.
Les verres tremblent. L’eau et le rhum mêlés tracent des sillons noirs
Sur les planches salies de la table du père.
Un rire comme un nuage qui file. Blanc.
Les arbres se courbent vers l’or des écumes,
Les filaos filtrent le vent,
Ailleurs des cocos vertes poinçonnent le sable jaune,
La peau du père se durcit, racornie dans la chaleur,
Ses yeux opaques fixent ses fils.
Sa main leur dit de manger.
Ils rient.
Le crane du père se détache et roule,
Poinçonnant de jaune les cocos verts.
Le temps est passé
Comme la voile blanche et jaune là-bas sur la mer bleue.

Pourquoi on a aimé ?
Ce tableau surréaliste est particulièrement prenant, frappant. C’est un voyage des sens qu’il nous propose, dépaysant, comme une plongée dans
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Pourquoi on a aimé ?
Ce tableau surréaliste est particulièrement prenant, frappant. C’est un voyage des sens qu’il nous propose, dépaysant, comme une plongée dans