Comment vas-tu me consoler maintenant
Quand le Maître des contes de fées
Nous a abandonnés pour toujours
Après avoi... [+]
Le manège du Temps
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Tourne l’immuable roue du Temps
Passent les ans
S’envolent les saisons
Se cherchent les amants
Tourbillons et violons
Tapie en embuscade, l’automne en prière se recueille
Trop tôt, brûlées, assoiffées
Tombent les feuilles
Aux terrasses des cafés
Avec bonheur tombent les vestes
Tellement chaud, sans elles, on reste !
Anormalement chaud, prêchent les réalistes
Pintes blondes et vert glauque des mojitos
Toute peur s’efface à l’ « Happy Hour », même pour les barjos
Se ralentit l’inexorable marche du Temps
Se freinent les ans
S’attarde la saison
S’éblouissent les amants
Frissons et violons
Dans l’inamovible bleu outre-mer du ciel
Ceinturée, amputée, atrophiée
Des musiciens de rue montent les ritournelles
Toujours belle et jamais autant photographiée
Des bancs et arrière-cours montent les passions
Se découpe, fragilisée, Notre-Dame, intacte dévotion
Tiédeur du pavé aux pieds dénudés
L’été flâne et polissonne, mauvais garçon
L’automne rêve de lui botter le train, furibond
S’accélèrent les cruelles aiguilles du Temps
Se gangrènent les ans
Se bousculent les saisons
Se perdent les amants
Afflictions et violons
Aigreur de l’air et de la météo
Souffle le vent, gonflent nos illusions amères
Des arbres, chutent les parures en rodéo
Au pied des statues, tapis d’or et de pourpre s’agglomèrent
Chutent les marrons, boutons bruns et lisses
Rides en filigrane, appas qui s’appauvrissent
A vouloir devenir vous, nymphes des parcs et jardins
Retrouverais-je seins ronds et jambes altières ?
Mais entendrais-tu encore battre mon cœur de pierre ?