Voici que les volets de la chambre sont clos
Et que la lampe, éteinte, éclaire de mémoire
Afin de redonner le jour aux
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La chasse sauvage
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Finaliste
Jury
Jury
Aux prémices du soir sur la lande mourante
Les derniers incendies enflamment les herbages
À l'orée sous l'auvent d'une fragile tente
Un promeneur savoure le tendre paysage.
Il fume et de sa pipe, s'envolent des volutes
Qui dansent et s'évaporent dans le soupir du soir
Tandis qu'à l'horizon, frémissant sur les buttes,
La canopée grelotte, chuchote ses espoirs.
Soudain le vent s'invite, au souffle tourmenté
Soulève ses cheveux, caresse sa chemise
Ses sourcils se froncent sur un regard inquiet.
Aux échos des rumeurs que transporte la brise
Mémoire de sortilèges, de démons et de goules
Les frissons de son dos ne sont pas dus au froid.
La terre tremble et remue, balloté sur la houle
L'homme cherche l'abri que sa demeure octroie.
Sous sa tente il attend que la colère passe.
Espère que calme plat et nuit douce et paisible
Marqueront son étape en cette plaine impasse
Il pense ouïr des mots que la raison abhorre.
S'invente des dénis ornés de métaphores
Mais les voix murmurantes deviennent perceptibles.
Il s'agite, se tord, cherche un peu de chaleur
Sous quelques couvertures, illusoires cuirasses
S'imagine déjà mille et une horreurs
Griffant de leurs ergots sa précieuse tignasse.
Il n'attend plus longtemps, la toile secouée
S'ébroue comme un cheval à la croupe piquée
Vacarme et hurlements aux accents d'enfer pâle
Malmène sa demeure, la renverse et l'étale.
Il roule. En cris.
Seulement accompagné
Des confidences,
Des secrets des damnés.
Mort.
Haine.
Sort.
Peine.
Tempête.
La fin le guette.
Ses cris s'égarent.
Dans le tumulte.
Piqué de dards.
Secrets occultes.
Sa peau tiraille.
Ses tripes brûlent.
Sous la mitraille
Sa vie bascule.
La toile s'effrite.
Le ciel est noir.
Des parasites.
Rongent l'espoir.
Les cris des chiens
Dans ses oreilles.
Dans le lointain
Une ombre veille.
Sur son cheval
Ombre mortelle.
Hideux vassal
Aux yeux cruels.
Il pousse un cri
Et le chaos
Son agonie
Pris sous les crocs.
Il supplie.
Il quémande.
Seul il prie
Et demande.
Ses cheveux noirs
Dont il est fier
Maintenant blancs
Comme l'enfer.
Les yeux rougis
D'un sang épais
Cherchent la vie
Dans la curée.
Mais il n'y a plus rien :
Ce temps n'est plus le sien.
Il est pour son malheur
Sur les terres du chasseur.
Sa meute le dévore :
Il propose de l'or.
Ses damnés le déchirent :
Il voudrait les maudire.
Ses chiens le déchiquètent :
Il admet sa défaite.
Sa voix encore intacte
Il hèle le braconnier.
Lui offre comme un pacte
Son âme à dévorer :
« Mais laisse donc mon corps,
Je pourrai profiter
Accepterai mon sort
Si je dois y passer.
En échange maudit,
Je t'offrirai des gens
Mémoire de cette nuit
Un sacrifice l'an. »
La chasse se raisonne.
Les chiens grognent et attendent.
Puis le cor résonne.
Tous les nerfs se tendent.
Les dogues aux poils gris
Se retirent en hurlant
Se fondent dans la nuit
Se cachent dans le vent.
La voix noire du traqueur
Retentit dans le soir.
Accepte du marcheur
Le contrat illusoire.
Puis de son regard rouge
Il glace l'homme assis
Autour, plus rien ne bouge.
Il est exclu, honni.
Le soleil se lève, le temps s'est écoulé.
La nuit sombre est passée, la chasse s'en est allée.
Tous les ans depuis lors, le maudit tue une âme
Pour prix de son salut éphémère il se damne.
Car au jour dernier, lorsqu'il devra périr,
Il sait que les mâtins, aux crocs larges et ambrés
L'attendront doucement, sentinelles vampires.
Ils précèderont l'être aux cornes décharnées
Celui dont le secret marche au fil des légendes
Le maître de l'enfer, le seigneur de la lande.
Il est faucheur des mondes, et pour notre malheur
Commandeur de la chasse au nom de Grand Veneur.
Voyageur imprudent, sache où mènent tes pas
Car la nuit, imprudent, cache bien des secrets.
Ses étoiles brillantes sont des mondes bien froids
Que les hommes inconscients affectionnent à rêver.
Les derniers incendies enflamment les herbages
À l'orée sous l'auvent d'une fragile tente
Un promeneur savoure le tendre paysage.
Il fume et de sa pipe, s'envolent des volutes
Qui dansent et s'évaporent dans le soupir du soir
Tandis qu'à l'horizon, frémissant sur les buttes,
La canopée grelotte, chuchote ses espoirs.
Soudain le vent s'invite, au souffle tourmenté
Soulève ses cheveux, caresse sa chemise
Ses sourcils se froncent sur un regard inquiet.
Aux échos des rumeurs que transporte la brise
Mémoire de sortilèges, de démons et de goules
Les frissons de son dos ne sont pas dus au froid.
La terre tremble et remue, balloté sur la houle
L'homme cherche l'abri que sa demeure octroie.
Sous sa tente il attend que la colère passe.
Espère que calme plat et nuit douce et paisible
Marqueront son étape en cette plaine impasse
Il pense ouïr des mots que la raison abhorre.
S'invente des dénis ornés de métaphores
Mais les voix murmurantes deviennent perceptibles.
Il s'agite, se tord, cherche un peu de chaleur
Sous quelques couvertures, illusoires cuirasses
S'imagine déjà mille et une horreurs
Griffant de leurs ergots sa précieuse tignasse.
Il n'attend plus longtemps, la toile secouée
S'ébroue comme un cheval à la croupe piquée
Vacarme et hurlements aux accents d'enfer pâle
Malmène sa demeure, la renverse et l'étale.
Il roule. En cris.
Seulement accompagné
Des confidences,
Des secrets des damnés.
Mort.
Haine.
Sort.
Peine.
Tempête.
La fin le guette.
Ses cris s'égarent.
Dans le tumulte.
Piqué de dards.
Secrets occultes.
Sa peau tiraille.
Ses tripes brûlent.
Sous la mitraille
Sa vie bascule.
La toile s'effrite.
Le ciel est noir.
Des parasites.
Rongent l'espoir.
Les cris des chiens
Dans ses oreilles.
Dans le lointain
Une ombre veille.
Sur son cheval
Ombre mortelle.
Hideux vassal
Aux yeux cruels.
Il pousse un cri
Et le chaos
Son agonie
Pris sous les crocs.
Il supplie.
Il quémande.
Seul il prie
Et demande.
Ses cheveux noirs
Dont il est fier
Maintenant blancs
Comme l'enfer.
Les yeux rougis
D'un sang épais
Cherchent la vie
Dans la curée.
Mais il n'y a plus rien :
Ce temps n'est plus le sien.
Il est pour son malheur
Sur les terres du chasseur.
Sa meute le dévore :
Il propose de l'or.
Ses damnés le déchirent :
Il voudrait les maudire.
Ses chiens le déchiquètent :
Il admet sa défaite.
Sa voix encore intacte
Il hèle le braconnier.
Lui offre comme un pacte
Son âme à dévorer :
« Mais laisse donc mon corps,
Je pourrai profiter
Accepterai mon sort
Si je dois y passer.
En échange maudit,
Je t'offrirai des gens
Mémoire de cette nuit
Un sacrifice l'an. »
La chasse se raisonne.
Les chiens grognent et attendent.
Puis le cor résonne.
Tous les nerfs se tendent.
Les dogues aux poils gris
Se retirent en hurlant
Se fondent dans la nuit
Se cachent dans le vent.
La voix noire du traqueur
Retentit dans le soir.
Accepte du marcheur
Le contrat illusoire.
Puis de son regard rouge
Il glace l'homme assis
Autour, plus rien ne bouge.
Il est exclu, honni.
Le soleil se lève, le temps s'est écoulé.
La nuit sombre est passée, la chasse s'en est allée.
Tous les ans depuis lors, le maudit tue une âme
Pour prix de son salut éphémère il se damne.
Car au jour dernier, lorsqu'il devra périr,
Il sait que les mâtins, aux crocs larges et ambrés
L'attendront doucement, sentinelles vampires.
Ils précèderont l'être aux cornes décharnées
Celui dont le secret marche au fil des légendes
Le maître de l'enfer, le seigneur de la lande.
Il est faucheur des mondes, et pour notre malheur
Commandeur de la chasse au nom de Grand Veneur.
Voyageur imprudent, sache où mènent tes pas
Car la nuit, imprudent, cache bien des secrets.
Ses étoiles brillantes sont des mondes bien froids
Que les hommes inconscients affectionnent à rêver.
et les beaux vers nous prennent au collet