Je sais une échoppe, rue des Allumettes,
Avec, en vitrine, un chat roux songeur.
Une mystérieuse porte en bois de Sumatra... [+]
Je suis Kemal, le Yougoslave
Autrefois j'avais un pays
Une vie de famille, des souvenirs
pas ce goût de bouillie mâchée
plus fade encore que le sang
dont on a nourri nos regards
Si je survis, c'est amnésique
et fragmenté de toutes parts
au nom de belles républiques
toutes endormies sur des charniers
et qui commercent en charognards
tandis qu'on joue mon cauchemar
Où est ma mère, et son sein chaud?
Où ma patrie, et mon histoire?
Où mon salut, dans quel silence?
Je m'appelle Li, je viens de Chine, je mange les vers de mon poème
Je suis roumaine prostituée, et c'est miracle si je respire
Je suis nomade indésirable, je suis femelle en esclavage
Je fuis l'Iran ou l'Erythrée, je suis Afghan ou Tibétain
Je suis SDF, juif errant, je suis épouse répudiée
Nous n'avons pas voix au chapitre
Pourtant partout l'exil gronde.
Autrefois j'avais un pays
Une vie de famille, des souvenirs
pas ce goût de bouillie mâchée
plus fade encore que le sang
dont on a nourri nos regards
Si je survis, c'est amnésique
et fragmenté de toutes parts
au nom de belles républiques
toutes endormies sur des charniers
et qui commercent en charognards
tandis qu'on joue mon cauchemar
Où est ma mère, et son sein chaud?
Où ma patrie, et mon histoire?
Où mon salut, dans quel silence?
Je m'appelle Li, je viens de Chine, je mange les vers de mon poème
Je suis roumaine prostituée, et c'est miracle si je respire
Je suis nomade indésirable, je suis femelle en esclavage
Je fuis l'Iran ou l'Erythrée, je suis Afghan ou Tibétain
Je suis SDF, juif errant, je suis épouse répudiée
Nous n'avons pas voix au chapitre
Pourtant partout l'exil gronde.
Le monde est toujours dur pour les migrants et vous le décrivez bien. Ils ne sont pas nombreux les politiciens à être courageux comme Angela Merkel.
Si vous souhaitez me lire je vous invite à découvrir le retour de l hirondelle
"La nouvelle Europe est née d'une immense défaite : pour la première fois elle a été vaincue en tant que telle, toute l'Europe. Vaincue d'abord par la folie de son propre mal incarné dans l'Allemagne nazie, libérée ensuite par l'Amérique d'un coté, par la Russie de l 'autre. Libérée et occupée. Je le dis sans ironie. Ces mots, tous les deux, sont justes. L'existence des résistants (des partisans) qui s'étaient battus partout contre les Allemands n'a rien changé à l'essentiel : aucun pays d'Europe (l'Europe depuis l'Atlantique jusqu'aux pays baltes) ne s'est libéré par ses propres forces. Aucun ? Quand même. La Yougoslavie. Par sa propre armée de partisans. C'est pourquoi il a fallu bombarder en 1999 les villes serbes pendant de longues semaines pour imposer , à posteriori , même à cette partie de l'Europe le statut de vaincu.
Les libérateurs ont occupé l'Europe et, elle, qui hier encore considérait sa culture, son histoire comme un modèle pour le monde, a ressenti sa petitesse.
L'Amérique était là, rayonnante, omniprésente.
Repenser et remodeler son rapport à elle est devenu pour l'Europe la première nécessité."
M. Kundera. « Une rencontre »