J'ai traversé sur l'eau la Méditerranée
Sur un frêle bateau dont le bois suranné
Etait plus un danger qu'un doux relent d'ébène,
Mais c'était mon projet que de quitter la haine.
J'ai vendu tous mes biens pour payer ce voyage;
Depuis, je n'ai plus rien qu'un miséreux bagage.
Avant, j'étais quelqu'un dans mon pays d'Afrique;
Maintenant les requins me barrent l'Amérique.
Je pense à mes amis, aussi à ma famille,
Ceux pour qui j'ai remis le labeur d'une vie,
Car l'amour à laisser est celui que l'on donne.
Je vois dans le lointain un grand bateau qui vogue,
Je pourrais l'accoster si j'avais ma pirogue...
Mais la force des mains à jamais m'abandonne.
Sur un frêle bateau dont le bois suranné
Etait plus un danger qu'un doux relent d'ébène,
Mais c'était mon projet que de quitter la haine.
J'ai vendu tous mes biens pour payer ce voyage;
Depuis, je n'ai plus rien qu'un miséreux bagage.
Avant, j'étais quelqu'un dans mon pays d'Afrique;
Maintenant les requins me barrent l'Amérique.
Je pense à mes amis, aussi à ma famille,
Ceux pour qui j'ai remis le labeur d'une vie,
Car l'amour à laisser est celui que l'on donne.
Je vois dans le lointain un grand bateau qui vogue,
Je pourrais l'accoster si j'avais ma pirogue...
Mais la force des mains à jamais m'abandonne.