Le jour de mes huit ans, j'ai reçu un cadeau auquel je ne m'attendais pas ; une montre au bracelet noir où apparaissait sur le cadran Mickey Mouse, avec ses bras légèrement entortillés et qui ... [+]
Alanguie sous le sycomore, toute à sa paresse
Dolorès s'accorde sans peine à la joliesse du décor
Et s'amuse de me voir, avec maladresse,
L'idolâtrer au loin, n'osant m'approcher encore
Quels sorts peuvent éclore de mon Enchanteresse ?
Ma Princesse, ma Dolorès, ma raison et mes torts
S'opposent alors. Toi que j'adore avec tendresse
Que cesse cet embrasement qui me dévore !
Et chaque effort, chaque forteresse que je dresse
Pour que disparaissent ces envies qui me perforent
Ma Maîtresse, ma Dolorès, désamorce mes faiblesses
Et mes remords meurent quand dans ses bras je m'endors
Ô ma coriace écorchée, ma Déesse, ma Dolorès,
Puisse à jamais cette ivresse nous mener loin du port,
Que nous voguions dans l'éternelle allégresse
De toujours ensemble voir poindre l'aurore !
Hélas! au matin ma bien-aimée Traîtresse
Lassée, s'empressa de virer de bord.
Encensée par une cohorte de commodores
L'insolente s'adonna à sa folie vengeresse
Et sur sa peau, Dolorès, reposent leurs caresses
Trésors dépouillés par d'autres conquistadors
Et sur ses lèvres épaisses gisent leurs promesses
Délaissées, emportées dans la fièvre de son or
Elle me revint une nuit, mon Ange, ma Dolorès,
Mais sa gorge souillée exclut tout réconfort
Ma Prêtresse abhorrée devenue Pêcheresse
Par sa vertu frivole que plus rien n'honore
Allongée, à jamais envolée, toute à la détresse
De mes yeux affolés, ma belle Diablesse dort.
Dolorès, mon Sud et mon Nord, mon unique richesse ;
Quel désespoir de ne t'avoir gardée que dans la Mort !