L’univers est effacé
Un chat noir taciturne
Glisse dans l’herbe mouillée
Les arbres semblent perdus
Ma barbe... [+]
Déjà vu...
il y a
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Lauréat
Jury
Jury

Pourquoi on a aimé ?
On entre dans ce poème comme dans un rêve. On se laisse happer par l'appel des souvenirs, emprisonner par la force des images, par cette suite
Lire la suite

Ce goût pour les vieilles choses, les chansons, la mousse sur les pierres, les arbres couverts de lierre, les forêts, l'hiver, les loups, les rires sardoniques, les énigmes, les châteaux hantés, la solitude.
L'araignée
une main gracile
sur mon épaule
Enfant j'ai dû te rencontrer sur un muret, ou bien près d'un ruisseau au fond de la vallée jolie, dans un pré. On regarde le monde, accroupis et pensifs. Une odeur de terre et d'eau douce me revient, c'est toi. Le souffle d'un monstre derrière nous qui affûte ses antennes. On court la peur au ventre, d'ombre en ombre, de rêves en rêves, de petits mondes en petits mondes.
Passage secret
derrière cette fleur
un autre univers
C'est toi, j'en suis sûr, dans ce vieux cloître calcaire. Le plancher de la bibliothèque, doré à la cire d'abeille, grince sous tes pas légers. Le coin de ta robe envole des galaxies de poussières dans les fins rayons de soleil.
Une seconde
des milliards d'étoiles
dans la pupille
C'est toi encore la danseuse dans ce bazar au milieu du désert. Dans ma besace, raturée par le diable en personne, ce grimoire convoité par les Hashachines. Alors que ton sourire me traîne vers l'extase des étoiles, ils en profitent pour faire entrer la lumière dans les recoins les plus sombres de ma jugulaire. Je suis mort pendu aux lianes spatiales de tes iris de miel.
Décollage
le pigeon lâche un duvet à la chute
interminable
L'autre siècle, sur les toits fumants d'une capitale brinquebalante. On miaule à la pleine lune, tissant des vers aux vapeurs d'absinthe. Dans la rue les courtisanes cachent des poignards entre leurs froufrous, tu me chuchotes en regardant.
Le cœur de la rose
frisson d’une guêpe
On s'est enivrés aussi. Tous les deux on a craché de concert comme des punks sur les pensées bouffies des massifs d'une ville de verre fumé. Nos rires de géants pleins de marguerites, de coquelicots et de folles avoines à l'assaut des angles droits. Nos rires pleins de pétales arrosant de peinture et d'étincelles l'obscur dessein des paysagistes urbains.
Vent de nuit
les étoiles font la roue
sur les boulevards
Il y a mille aventures où tu m'accompagnes. En Galice à la recherche d'une druidesse aquatique, sur la lune pour les diamants, sur la piste du trésor des Anasazis de la table verte, chez les Aléoutes souviens-toi, on a surfé des vagues pleines de glaçon chez les Aléoutes, on a compté les moutons en Argentine et sur une île déserte on a fait trente enfants uniquement nourris à la langouste et au lait de coco...
Marée basse
l’orchestre range
sa symphonie
Déjà vu...
... ce goût pour les vieilles choses, les chansons, la mousse sur les pierres, les arbres couvert de lierre, les forêts l'hiver, les loups, les rires sardoniques, les énigmes, les châteaux hantés, la solitude...
L'araignée
une main gracile
sur mon épaule
Enfant j'ai dû te rencontrer sur un muret, ou bien près d'un ruisseau au fond de la vallée jolie, dans un pré. On regarde le monde, accroupis et pensifs. Une odeur de terre et d'eau douce me revient, c'est toi. Le souffle d'un monstre derrière nous qui affûte ses antennes. On court la peur au ventre, d'ombre en ombre, de rêves en rêves, de petits mondes en petits mondes.
Passage secret
derrière cette fleur
un autre univers
C'est toi, j'en suis sûr, dans ce vieux cloître calcaire. Le plancher de la bibliothèque, doré à la cire d'abeille, grince sous tes pas légers. Le coin de ta robe envole des galaxies de poussières dans les fins rayons de soleil.
Une seconde
des milliards d'étoiles
dans la pupille
C'est toi encore la danseuse dans ce bazar au milieu du désert. Dans ma besace, raturée par le diable en personne, ce grimoire convoité par les Hashachines. Alors que ton sourire me traîne vers l'extase des étoiles, ils en profitent pour faire entrer la lumière dans les recoins les plus sombres de ma jugulaire. Je suis mort pendu aux lianes spatiales de tes iris de miel.
Décollage
le pigeon lâche un duvet à la chute
interminable
L'autre siècle, sur les toits fumants d'une capitale brinquebalante. On miaule à la pleine lune, tissant des vers aux vapeurs d'absinthe. Dans la rue les courtisanes cachent des poignards entre leurs froufrous, tu me chuchotes en regardant.
Le cœur de la rose
frisson d’une guêpe
On s'est enivrés aussi. Tous les deux on a craché de concert comme des punks sur les pensées bouffies des massifs d'une ville de verre fumé. Nos rires de géants pleins de marguerites, de coquelicots et de folles avoines à l'assaut des angles droits. Nos rires pleins de pétales arrosant de peinture et d'étincelles l'obscur dessein des paysagistes urbains.
Vent de nuit
les étoiles font la roue
sur les boulevards
Il y a mille aventures où tu m'accompagnes. En Galice à la recherche d'une druidesse aquatique, sur la lune pour les diamants, sur la piste du trésor des Anasazis de la table verte, chez les Aléoutes souviens-toi, on a surfé des vagues pleines de glaçon chez les Aléoutes, on a compté les moutons en Argentine et sur une île déserte on a fait trente enfants uniquement nourris à la langouste et au lait de coco...
Marée basse
l’orchestre range
sa symphonie
Déjà vu...
... ce goût pour les vieilles choses, les chansons, la mousse sur les pierres, les arbres couvert de lierre, les forêts l'hiver, les loups, les rires sardoniques, les énigmes, les châteaux hantés, la solitude...

Pourquoi on a aimé ?
On entre dans ce poème comme dans un rêve. On se laisse happer par l'appel des souvenirs, emprisonner par la force des images, par cette suite
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Le haïbun est une composition littéraire mêlant prose et haïku. On peut dire que l'on parfume sa prose avec un peu de poésie. En jouant sur la distance entre les images évoquées, on crée une résonance qui, pour ma part, me donne des ailes.
Si les haïkus que je propose dans le texte n'ont pas toujours le nombre de syllabes "officiel" , ce n'est pas par négligence, c'est qu'ils se sont imposés à moi dans leur forme la plus simple et sans l'artifice pas toujours heureux d'un comptage tyrannique.
Vous pouvez découvrir d'autre tentative par ici, sur mon blog : https://recitsinterieur.blogspot.com/search/label/Ha%C3%AFbun