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CRIME BLANC / RÉSILIENCE
L’enfant arrive au monde au milieu des vivats,
Passe de bras en mains et, par ses lèvres roses,
Sortent des cris de vie – Ô les primales proses,
Vocalises perchées de petite diva ! -.
Sa famille lui doit bien des douces années :
Candeurs et mélodies d’école maternelle,
Rires, jeux et poupées, Nicolas, Pimprenelle,
Nattes blondes au vent et courses déchaînées.
Vers onze ans, elle accède aux portes du Lycée
Où brillent les atouts de son intelligence,
Toute entière occupée à l’indicible urgence
D’apprendre avec plaisir l’Iliade et l’Odyssée,
L’Histoire, le Français, les Sciences, la chimie...
Bonne élève partout, Eñas est une étoile
Que ses parents, haineux, isolent dans leur toile,
Afin qu’au grand jamais n’approche... « l’ennemie ».
***
-« C’est quelqu’un de mauvais, au sordide portrait »
Entend-t-elle à tout va, « la pire des grand-mères »
« Qui n’a jamais aimé ses enfants ! et ta mère
« Ne veut pas que tu sois victime de ses traits »
« Tu ne la verras pas, car nous t’aimons beaucoup,
Nous faisons tout pour toi et te voulons heureuse ! »
Crédule, démunie, vulnérable, peureuse,
Eñas en fait son deuil, sans accuser le coup,
***
Du moins le semblait-il !...
***
Quarante années plus tard,
Sonne à mon Cabinet une femme sans âge,
Triste, désemparée, larmes sur le visage,
Venant de découvrir - hélas, trop en retard ! –
L’odieuse ignominie, l’affre du crime blanc
Dont on l’a, chaque jour, depuis sa tendre enfance,
A petit feu tuée, naïve sans défense,
Sous des prétextes vils, ornés de faux-semblants.
On a menti sur tout, la rendant aliénée,
On a dressé des murs sur un terreau d’argile,
Mutilé sa jeunesse et ses rêves fragiles,
Miné son avenir avant que d’être née.
***
N’allez pas chercher loin, dans des pays guerriers,
La violence barbare où le meurtre fourmille,
Elle est près de chez vous, parfois dans la famille,
Condamnant vos petits qui ne purent crier,
-Trop jeunes, ignorants, aveugles, abusés-
Leurs drames de gamins, objets de malveillance,
Adultes abimés par votre défaillance,
Qui viennent au divan, comme des accusés,
Le jour où tout va mal, chercher la résilience !
D.H.
Passe de bras en mains et, par ses lèvres roses,
Sortent des cris de vie – Ô les primales proses,
Vocalises perchées de petite diva ! -.
Sa famille lui doit bien des douces années :
Candeurs et mélodies d’école maternelle,
Rires, jeux et poupées, Nicolas, Pimprenelle,
Nattes blondes au vent et courses déchaînées.
Vers onze ans, elle accède aux portes du Lycée
Où brillent les atouts de son intelligence,
Toute entière occupée à l’indicible urgence
D’apprendre avec plaisir l’Iliade et l’Odyssée,
L’Histoire, le Français, les Sciences, la chimie...
Bonne élève partout, Eñas est une étoile
Que ses parents, haineux, isolent dans leur toile,
Afin qu’au grand jamais n’approche... « l’ennemie ».
***
-« C’est quelqu’un de mauvais, au sordide portrait »
Entend-t-elle à tout va, « la pire des grand-mères »
« Qui n’a jamais aimé ses enfants ! et ta mère
« Ne veut pas que tu sois victime de ses traits »
« Tu ne la verras pas, car nous t’aimons beaucoup,
Nous faisons tout pour toi et te voulons heureuse ! »
Crédule, démunie, vulnérable, peureuse,
Eñas en fait son deuil, sans accuser le coup,
***
Du moins le semblait-il !...
***
Quarante années plus tard,
Sonne à mon Cabinet une femme sans âge,
Triste, désemparée, larmes sur le visage,
Venant de découvrir - hélas, trop en retard ! –
L’odieuse ignominie, l’affre du crime blanc
Dont on l’a, chaque jour, depuis sa tendre enfance,
A petit feu tuée, naïve sans défense,
Sous des prétextes vils, ornés de faux-semblants.
On a menti sur tout, la rendant aliénée,
On a dressé des murs sur un terreau d’argile,
Mutilé sa jeunesse et ses rêves fragiles,
Miné son avenir avant que d’être née.
***
N’allez pas chercher loin, dans des pays guerriers,
La violence barbare où le meurtre fourmille,
Elle est près de chez vous, parfois dans la famille,
Condamnant vos petits qui ne purent crier,
-Trop jeunes, ignorants, aveugles, abusés-
Leurs drames de gamins, objets de malveillance,
Adultes abimés par votre défaillance,
Qui viennent au divan, comme des accusés,
Le jour où tout va mal, chercher la résilience !
D.H.
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Arno
Diable un oxymore
La poésie en est édifiée.