Vie et vécu d'un Africain en Afrique

Toute histoire commence un jour, quelque part et chaque jour qui passe entre dans l’histoire. Osons prendre un rendez-vous avec l’histoire, pour comprendre l’importance de l’histoire. Toute ma vie, j’ai eu foi dans la suprématie de l’esprit sur la matière. L’homme est le seul être qui sache sa mort inévitable, donc respectons La Maât (vérité-justice-ordre).Ce n’est pas par hasard qu’il est mentionné dans la Bible (Psaumes, III, 78) « Ce que nous connaissons pour l’avoir entendu, ce que nos pères nous ont raconté, nous ne le laisserons pas ignorer à nos descendants ». De même dans le Coran (Sourate 87-LE TRES-HAUT-verset9), il y est affirmé « Rappelle, donc, où le Rappel doit être utile ». Un peuple sans histoire est comme un corps sans âme, alors chaque page d’histoire mérite d’être lu, c’est dans cette optique d’idée que je vous invite à parcourir ce svelte réflexion que j’ai intitulé : Vie et Vécus d’un Africain en Afrique. Il faut le lire, mais le lire entre les lignes.
Mamadou alpha Diallo est un jeune peulh né au Sénégal dont les parents sont originaires de la Guinée, à l’âge de 7ans, se sentant triste en voyant ses camarades aller à l’école, il dit à sa maman : je veux entrer à l’école et cette dernière ayant toujours cet esprit d’amabilité lui répondu : oui mon fils, lundi tu iras à l’école. Mamadou était très content parce que sa maman venait de briser une longue tradition chez cette famille peulh. Aucun de ses frères n’a eu le sens de faire des études en français, Néanmoins, ils maîtrisèrent le Coran même le petit Diallo sut lire, écrire et réciter des versets. Il se fait rapidement remarquer à l’école Matar Diop où il a fait les études élémentaires, en classe de CM2, il fut premier de sa classe et obtient le CFEE. Alpha était la fierté de la famille qui l’encourageait à graver le cursus, au collège, en classe de 3eme, il réussit à obtenir son BFEM, malgré les grèves incessantes. Etant brillant en mathématique, mais vivant dans une famille très opulente où les fournitures sont toujours complètes, il décida de choisir les Sciences Humaines (L2) et fut orienté au Lycée Lamine Guèye (là où d’éminent savant Sénégalais ont étudié par exemple Cheikh Anta Diop, Abdoulaye Wade, Souleymane Bachir Diagne etc.). Mamadou était le premier à être diplômer de sa famille, désormais, il est le mentor et l’idole de tous les jeunes de cette communauté, mais il avait lui pour idole et l’ait dit à tous ces jeunes : son père, celui qui sort vers 5h du matin et revient vers 17h à la maison, rien que pour chercher de quoi mettre dans la marmite et payer le loyer car disait-il un propriétaire te considère bon, si tu es assidu avec le paiement. Ayant obtenu une moyenne de 14 en seconde ,15 en première et toutes accompagnées par des tableaux d’honneur, il était un espoir pour l’établissement en classe de terminale.
En terminale, il devient de plus studieux avec la réflexion philosophique. Ces camarades le surnomment «Socrate » et les jeunes filles l’appréciaient, il était aimé de tous. Mamadou avait l’habitude de se rendre au bureau du censeur M. Boubacar Diallo (philosophe de formation qui a enseigné dans l’établissement et dépanne en cas d’absence) et ils discutèrent de tous. Un lundi vers 9h en plein cours de philosophie, les agents de l’administration débarquent au Lycée et amènent des documents à remplir. Tous les élèves de terminale ont reçu leur numéro et on remplit les parchemins. Sur ce, une partie était réservée à l’acte de naissance et au-dessus se trouve mentionner « NATIONALITE », Mamadou Alpha Diallo y rédige « Sénégalaise ». L’un des agents dit haut et fort « tous les élèves qui n’ont pas de pièce d’identité doivent déposer au plus tard 2 semaines, parce que l’anticipé philo c’est dans 4 mois ».
Le jeudi, en ayant pas cours le matin, Mamadou décida d’aller déposer au commissariat de Médina Fasse-Guelle tappé, mais à sa grande surprise on lui répond : M. Diallo vos papiers ne sont pas complets, il faut chercher un certificat de nationalité au Palais de la Justice. Etant choqué par cette réponse ; puisque tous ses camarades ont déposé avec leurs extraits de naissance et leurs certificats de domicile, Mamadou s’est souvenu des dires de son père : « Fils, félicitation pour ce diplôme –je suis trop aisé pour t’offrir un cadeau –mais sache que je suis fier de toi. C’est à bout d’un travail opiniâtre qu’on obtient ce qu’on veut et le génie c’est le caractère qui le conçoit. Ce qui m’intrigue...est ce que tu pourras continuer les études ». Ne baissant pas les bras facilement, Mamadou se rend au Palais et là encore on enfonça le clou, si profondément que pour la première fois Mamadou pleure et doute de l’humanité des gens qui l’on vu grandir dans ce quartier, des parents d’amis, des professeurs qui l’encouragèrent après chaque trimestre. Il manifesta son mécontentement en protestant, frémit, mais se ressaisit aussi tôt en passant à sa maman qui le disait « Mon fils, la misère rend triste et méchant, il faut avoir un cœur pur et joyeux, le désespoir émousse le sens de la vertu chez un homme et ce n’est point d’avoir peu, c’est de désirer plus, qu’on est pauvre, donc respect toi, écoute les autres et ils t’écouteront car l’écoute est la meilleure façon d’apprendre, les gens réagissent favorablement à qui les écoute , et nul n’est plus persuasif qu’un auditeur attentif, qu’Importe les circonstances reste serein car l’expérience s’acquière avec les circonstances et enfin Dieu n’a jamais sommeil pour qu’on puisse dire qu’IL dort ». Vraiment, les mères ne se découragent jamais et vous le savez aussi bien que moi.
Mamadou Alpha Diallo releva la tête en essuyant ses larmes de malheur et de bonheur : en premier parce qu’il n’était pas considéré comme un citoyen, mais comme un étranger dans le pays où il est né, grandi et étudié jusqu’en terminale et se pose désormais la question de terminer ses études. En second ayant compris que l’éducation ne se dispensait pas seulement à l’école, mais aussi au sein de la famille, il remercia Dieu d’avoir pu ménager un peu de son temps, pendant son cursus, à sa famille et plus particulièrement à ses parents. Il comprit que ce n’est pas l’argent qui sauve, mais la confiance la solidarité et la fraternité. Mamadou discuta avec le responsable (état civile) longuement, mais la seule solution c’était la naturalisation qui d’ailleurs pouvait durer des années. Il entama la procédure qui lui permit de connaitre l’intégralité des institutions qui étaient centralisées dans cette ville. En vivant au centre de la corruption micro-politique qui est celui des rapports entre groupes plus ou moins restreints de personnes liées dans le cadre des petits réseaux : chauffeur et agent de police, le fournisseur et le comptable-matières, le chef d’établissement et le parent d’élève, le médecin et le patient, le juge et le justiciable etc. Alpha découvrit «  la politique du ventre » au niveau macro-politique et peut-on dire avec Platon, un Etat corrompu est celui « où les gueux et des gens affamés de richesses personnelles viennent aux affaires publiques, persuadés que c’est là qu’ils doivent faire leur main, il n’y a pas de bon gouvernement possible, car ils se battent pour commander et cette guerre intestine les perd, eux et tout l’Etat ». Une gouvernance corrompue est politiquement déterminée par l’action prédatrice d’une faune vorace et violente, constituée de dinosaures à l’appétit financier gargantuesque, qui jettent aux orties les notions de bien commun et de droit de l’homme. Ces notions nous en voulons plus : partis au pouvoir, l’opposition, transhumance. Il nous faut un dialogue constructif pour la paix, la stabilité et la solidarité en Afrique. D’ailleurs, l’on déplore la condition des migrants intra-africains, qui sont considérés comme des électrons libres que l’on peut utiliser pour des fins lucratifs à l’exemple des peulhs qui sont dispersés en Afrique et plus particulièrement à l’ouest. Le jour où ils décideront de rentrer chez eux pour y travailler beaucoup d’Etats verront leur vie...parce que ces migrants ont fait entrer le travail dans leur vie, il faut les respecter, les encourager car ils se déplacent pour travailler et comme le disait Hésiode à son frère Persès «Il n’y a pas d’opprobre à travailler, l’opprobre est de ne rien faire ».
Mamadou réussit à obtenir son baccalauréat, malgré les perturbations permanent dans les établissements publiques et son manque d’assiduité aux cours. Beaucoup de ses camarades le voyait faire un cursus juridique ou philosophique, malheureusement et heureusement, il fut orienté au département d’histoire de la FLSH de l’UCAD et c’était là qu’il rencontra ses ancêtres. Ce qui le marqua en premier dans ce département c’est cette citation de Cheikh Anta «Il n’y a qu’un seul salut, c’est la connaissance directe. Formez-vous, armez-vous de sciences jusqu’aux dents et arrachez votre patrimoine culturel. A formation égale, la vérité triomphe...Il n’y a pas d’autres voies, jeunes africains ». Mais, la misère n’a pas arrêté de suivre le fils du «  Lamane », ayant obtenu une mention passable qui était synonyme de souffrance à l’université car n’ayant pas de logement ni de bourse, Mamadou décida de prendre le chemin de la méditerranée. Après avoir terminé de préparer ses bagages, il appela un ami du nom de Abdoulaye Baldé un sudiste pour l’informer. Ce dernier lui rejoignit aussitôt, ils discutèrent longuement sur le couloir où ils passèrent la nuit entourée de moustiques, mais voyant la lune avec son cortège d’étoiles, ils ne pouvaient que faire de beau rêve. Baldé convainquit son ami de rester et d’affronter la situation, mais dans un monde où les étudiants ne sont pas respectés, sont maltraités, sont injuriés, voire même tués..., l’espoir n’est-il- pas permis ? Si car tant qu’il y a la vie y a de l’espoir, évitez de cultiver le défaitisme en soi.
2ans plus tard, Mamadou obtint sa licence en histoire avec une mention très bien, il participa aux prix des jeunes écritures de RFI qui le conduisit en France. Il revient avec fastueusement d’honneur et d’éloquence qu’il insinue dans les cœurs de ses amis. Il fonda le mouvement UPR : (OP)2 plus OA et entame la révolution des historiens, en luttant contre : le racisme, l’ethnicisation la religiosité et la corruption qui gangrènent la société monde. Voulant créer un nouveau modèle d’intégration professionnelle des jeunes dans le marché du travail, Il organisa des rencontres pour réfléchir sur la situation préoccupante des jeunes. Le mouvement entama des campagnes de sensibilisations, en encourageant les jeunes à construire eux-mêmes leur parcours professionnel à partir de l’offre de formation que le mouvement va mettre à leur disposition. Travailler sans formation, c’est être exclu humainement du corps social. L’Etat nous a extirpé du savoir- faire transmis de génération en génération et nous a inculqué les connaissances abstraites qui nous poussent à être individualiste et accepter le « mbourourou Mbarara » dans lequel nous vivons.
Mamadou Alpha Diallo soutint d’une part une brillante thèse d’égyptologie à Sorbonne IV (France) et d’autre part une thèse en science po. Ayant toujours combattu la fuite des cerveaux (Etudiants formés par l’argent du contribuable mais qui décident de rester à l’étranger pour y gagner leur vie) et ayant affirmé à l’instar de Cheikou Touré que la dignité c’est l’harmonie entre le dire et le faire, il décida de rentrer au pays : la terre de la stabilité, le pays de cocagne, le berceau de l’humanité, décrit par les auteurs antiques, mais qui est désormais fourrière de l’humanité : pollutions, dégradations de l’environnement, érosions côtières, transformation en carrières des sites archéologiques, population famélique, droits des riches à disposer des pauvres, terrorisme, racisme ethnique, trafic d’organe humain, sacrifice d’être humain etc. où y a tellement de maux que les écrivains ne peuvent trouver les mots. Etant lu et pris au sérieux, Mamadou reprit la présidence du mouvement (Union Par La Raison : Osons penser, Osons parler, Osons agir) et instaura un nouveau slogan : Retour vers l’antiquité, Retour vers les ancêtres, Retour vers la terre (mère nourricière de l’humanité). Le fils du «  Lamane », c’est-à-dire propriétaire de terre construisit des jardins, des hôpitaux, des établissements scolaires, des bibliothèques...dans le village natal de ses parents qui fut surnommé petit paris. Il organisa des conférences partout pour exhorter les jeunes à travailler, faire succéder travail à travail, ne pas le considérer comme une malédiction pénible, mais comme une condition de l’accomplissement de l’humanité. Ayant appris quelques choses de l’expérience et de l’histoire, étant élu président de la république à 95%, Mamadou Alpha Diallo engagea le développement de son pays, tout en restant moral même a l’absence de Celui qui a ordonner le désordre et créer le monde.
Mais, de quel pays, il s’agit ? Je vous laisse continuer l’histoire.