Une vie avec toi

Toute histoire commence un jour, quelque part, et la mienne s'arrête ici.
Le bruit continue et irritant de l’électrocardiogramme me rappel que je suis toujours en vie Mais je vais m’en aller ,bientôt .En silence , les yeux clos je prie Armand de m’attendre . -Un peu de patience mon ami , je serais bientôt la . le rythme de la machine me parait tout d’un coup plus lent , apaisant , je m’endors , je repense à ces rêves brisés , ces promesses tenues . Il fait bon tout à coup , une brise légère me fait ramène près des quais , regardant les hauts bateaux de croisière , je me rappelle , il y avait ces anglais heureux de découvrir notre si belle ville , des enfants courant sur le miroir d’eau , ces rires passagers , comme des mélodies lointaine , nous rappelant sans cesse que l’été était là . Puis il y avait toi , tu me souris encore je le revois nettement , les cheveux au vent , tes beaux yeux brun pétillant de bonheur lorsque tu me promettait qu’un jour , ce serait nous à bord de ces bateaux , que nous aussi nous irions faire le tour du monde . Oh !Nous étions jeunes Armand , et si innocents .
Notre histoire , elle commença ici Armand , dans notre jolie petite ville de Bordeaux , tu te souviens Armand ? Nous étions le 14 février 1951 , ce jour là , le Mai Musical de Bordeaux battait son plein , les gens riait , écoutait , danser , nous étions remplie de joie. , j’étais allée voir un ballet avec ma cousine Agnès , Oui , c’était... c’était “Les saisons” d’Henri Sauguet , j’adorais les ballets , t’en rappel tu ? ho je me souviens ,, la musique résonne encore dans mon cœur , c’était une mélodie douce , presque féerique . C’est ici que tu m’a souri , nous étions assis cote à cote , évidemment nous nous connaissions pas , mais ce soir là , nos regard se sont croisé et pour la première fois , je me sentais rougir , était-ce ton sourire charmeur ou les effluves du vin que nous avions bu , je l’ignore encore . Cela étant , le ballet terminé , tu m’a couru après , oui je m’en souviens ! tu nous a rattraper à la sortie du théâtre et d’une grande détermination nous a invité à dîner.
Cette semaine , nous sortions tous les après midi , il faisait froid et nous allions nous réchauffer dans quelques café des grandes places. Tu était docker à ce moment la , et tu t’échappais à la pause pour venir me voir . tu n’a jamais aimé l’école contrairement à moi , tu étais un esprit libre , tu finissais souvent par me dire , “ma p'tite dame , je n’ai peut être pas le sou , mais je peu vous faire voyager ou vous voulez “ alors tu revenais le lendemain , avec des cartes postales , d’Afrique , d’Inde et même des îles , que tu avais dû surement “emprunter “ sur les bateaux. Tu m’a fait vivre une sacrée aventure mon cher Armand , nous avions 20 ans ,et le seul désir que nous avions était d'être l’un avec l’autre . Cette année là , je rentrais au conservatoire . Je voulais être danseuse , tu aimais me voir danser , je le voyait , chaque jour tu me regardais , valser , virevolter dans les rues et tu t’émerveillais. près de quatre mois passèrent , et nous étions ici sur les quais à regarder ces anglais descendre du bateaux , ces rires autour de nous et le soleil qui réchauffait nos visages . je regardais l’eau avec attention , son mouvement gracieux et répété , ces clapotis au rythme du vent , puis tu me pris par le bras , me sortant de ma rêverie , tu me regardais doucement ,et alors que les rires par une certaine malice ce tus , tu me demandais ma main , ici ou notre amour avait flori .
Armand , malgré les tensions , les disputes et les remords , nous étions toujours ensemble . Le mariage n’est pas facile nous le savions , mais qu’importe ces colères passagères , il y avait toujours un ‘‘je t’aime’’ qui suivait .
Ton travail était dur et nous gagnons peu , tu a refusé que j’abandonne mon rêve , et tu m’encourager à danser. Un jour , alors que j’était pleine de doute , que l’angoisse montait , et que je voulais arrêter la danse , tu est rentré avec de joli chaussons rose , neuve et parfaitement à ma taille. Tu m’a toujours dit de croire en moi , de croire en nous .
quelques mois plus tard , un spectacle amateur m’a permis de décrocher un rôle dans un ballet jouer au Grand Théâtre .Tu étais tellement fier de moi , tu riais au éclats , tu me fit virevolter tel un ange volant dans les cieux. Tu n’aurait pas été plus heureux que si nous allions devenir parent , mais ceci n’arrivera jamais . durant des semaines , je travaillais dure à la tâche , rentrant tard , partant tôt . Tu étais seul , je ne le voyait pas . Le ballet fut grandiose , tu étais là , dans les rangs inférieurs , les yeux remplie d’amour pour celle que tu aimais de toute ton âme . “Le Grand Théâtre de Bordeaux a vu se tenir sur scène une grande étoile ce soir “ m’a tu dit , une fois le spectacle terminé. Tu était fier et heureux , mais je le sait maintenant tu priais en secret pour que ce soit le dernier . Malheureusement , on m’en a proposé d’autres , que j’acceptais avec joie , , d’abord à Bordeaux , puis dans des villes proches et à Paris. J’allais danser a Paris , j’étais remplie de bonheur , mon rêve s’accomplissait enfin . mais je ne vit pas ta détresse , lorsque je partais , lorsque tu restait seul à la maison. Priant pour que je revienne. Nombreuses années passèrent , tu a était patient mon amour , mais tes yeux brillants perdaient leur éclat chaque jour.
Puis , ça a été le drame , une chute grave , plus de danse. Tout mes espoirs brisés. Je t’ai vu courir sur scène , je t’ai vu me prendre dans tes bras , je savais que plus rien n’allait être comme avant . A ton plus grand damne , j’avais jeter toute mes affaires , si je ne pouvais plus danser , alors je voulais oublier toute trace de mon passé. J’étais malheureuse , et toi au désarroi . Le médecin nous avait aussi annoncé que je ne pourrai savoir des enfants . Je me sentais coupable Armand , et toi tu me regardait , avec autant d’amour que la première fois , alors que moi je voyais de la tristesse et de la colère . Cette sombre époque a était dure , je ne compte plus les fois ou tu m’a repêché de la baignoire , ou tu a caché les médicaments, à ce moment , même ton amour n'était plus assez fort .
Et un jour , tu est rentré du travail plus tôt que d’habitude . Tu y rester fort tard la plupart du temps , et je m'étais fait une raison à un quelconque adultère de ta part . Mais non , tu t’es assis près de moi , a pris ma main et avec un sourire m’a chuchoté “ je tiens toujours mes promesses” et tu a sorti deux billet de ta poche , pour une petite croisière , juste nous deux comme avant , insouciant .
Le lendemain , nous étions sur les quais de Bordeaux , devant un bateau qui pour nous était assez imposant , blanc avec un joli ponton en bois. Cette fois c’était nous que les gens regardaient avec envie . Alors je sentie mon cœur battre d’amour à nouveau , nous avions revécu l’époque de nos 20 ans . Les années passèrent , trop vite pour moi . Tu m’a redonné goût à la vie et à l’amour . J’étais vivante de nouveau , avec toi .
Armand dis moi , comme c’est de mourir ? pourquoi il a fallut que tu parte avant moi ? Ton travail t’a rendu très malade et je m’en voulais de n’avoir rien vu . Les médicaments s’entassait , les retours à l'hôpital aussi , j’avais peur , j’avais besoin de toi . Comment j’allais pouvoir vivre si tu n’était plus là. Oh Armand non , ne me laisse pas ! Tu me disait toujours que ça irait , “ ma p'tite dame , quand on est robuste comme moi , rien ne nous arrête “ . Pourtant , ce matin là , ton cœur s’est arrêté .
La veille je t’ai emmené à l’hopital , ta fièvre s’aggravait et je ne savais quoi faire . Le médecin me donna peu d’espoir , tendit que j’entendais pour la énième fois cette grosse machine tracer le rythme de ton cœur. Bip . Bip . Bip . Biiiip. Il fait froid tout d’un coup.
Mon amour , tu disait que rien ne nous séparerait , ni les disputes , ni la pauvreté. Alors pourquoi le lit est froid ? , je ne verrais plus jamais tes yeux pétillant au réveil , je n'entendrais plus ton rire voler au éclat , et ta voix ravivant ces soirées d’été dans les petits restaurants de la ville . Armand , m’a tu entendu pleurer , toute ces fois ou je te cherchais ? m’écoutais-tu lorsque je parlais seule ? Ton odeur emplit encore notre petit appartement , alors que je cherche sans cesse tes bras.
Aujourd’hui , je te rejoins , j’espère que tu m’attend , non je sais que tu m’attend , tu es là ,tu me tend les bras . Je n’entend plus le bruit de la machine , la dans mon lit , je souri , et je pense à toi. Toi Armand qui m’a fait vivre la plus belle des vies . Merci
L’amour se conserve avec le temps , c’est toi qui me l’a appris . C’est un jolie vase , pas parfait et fragile , mais si on le conserve bien , il nous dure toute une vie .
Mais même une vie n’est pas suffisant pour te dire que “je t’aime”.
Armand , je ferme les yeux ,. j’entend les rire des enfants près du miroir d’eau étincelant , le bruit du bateau et les clapotis de l’eau. Et je sent ton baiser sur ma joue , là dans cette chambre froide , je le sent . Tu es là , tu es venu pour moi .
Armand , notre histoire , elle continue là.