Dans la famille Langelot, on a le culte du bonheur chevillé au cœur. Rose et Aimé, lorsqu'ils se sont connus, ont été d'emblée sidérés par le champ des possibles qui s'offrait à eux ... [+]
Ce matin- là j’ai su. Dans la glace. Que c’était moi. A cause de la tache. Une petite tache rouge, un peu framboise, sur la manche, infime, dans le reflet du miroir.
Presque une année que j’avais évité soigneusement certains gestes, certains lieux, certaines personnes...
Et ce matin, cette veste.
Je ne l’avais pas portée depuis la saison dernière. Matière et couleur agréables, toucher délicat... Je l’ai enfilée avec le plaisir que l’on a à retrouver un fauteuil confortable. Son odeur m’était insupportablement familière. Vêtu, je suis allé à ma rencontre de l’autre côté du miroir.
Des images un peu confuses. Des bruits. Des odeurs. Quelques paroles. La lumière du soir qui vient.
Mon geste, lorsque je l’ai frappée. Quelques traces de sang aux commissures de ses lèvres adorées. Il fallait agir vite. Faire oublier le corps. Son corps...
J’ai agi. J’ai d’abord ôté la veste. Puis quand tout a été fini j’ai lancé l’avis de disparition, inventé l’histoire que j’ai crue moi aussi, jusqu’à la tache, ce matin, au reflet du miroir...
C’est moi qui l’ai tuée. Elle dort au pied d’un arbre.
Enfin de plusieurs...
Comment vais-je vivre sans elle ? A l’ombre de moi-même ?
D’abord, faire nettoyer cette veste...
Ce serait criminel, un si beau tissu !...
Presque une année que j’avais évité soigneusement certains gestes, certains lieux, certaines personnes...
Et ce matin, cette veste.
Je ne l’avais pas portée depuis la saison dernière. Matière et couleur agréables, toucher délicat... Je l’ai enfilée avec le plaisir que l’on a à retrouver un fauteuil confortable. Son odeur m’était insupportablement familière. Vêtu, je suis allé à ma rencontre de l’autre côté du miroir.
Des images un peu confuses. Des bruits. Des odeurs. Quelques paroles. La lumière du soir qui vient.
Mon geste, lorsque je l’ai frappée. Quelques traces de sang aux commissures de ses lèvres adorées. Il fallait agir vite. Faire oublier le corps. Son corps...
J’ai agi. J’ai d’abord ôté la veste. Puis quand tout a été fini j’ai lancé l’avis de disparition, inventé l’histoire que j’ai crue moi aussi, jusqu’à la tache, ce matin, au reflet du miroir...
C’est moi qui l’ai tuée. Elle dort au pied d’un arbre.
Enfin de plusieurs...
Comment vais-je vivre sans elle ? A l’ombre de moi-même ?
D’abord, faire nettoyer cette veste...
Ce serait criminel, un si beau tissu !...