Plus qu'une vie

Toute histoire commence un jour, quelque part
Où le monde est loin d'être un hasard.
Si je pouvais tout dire et ne rien regretter,
Je préférerais un mutisme dans lequel m'enterrer
Si je pouvais tout faire sans jamais me retourner, ce serait peut-être parce-que ceux pour qui je compte, je les ai enterrés.
Le temps nous manque on aura beau vouloir le gagner mais il finira par nous enterrer, de ne rien regretter, mais comment faire si on ne cesse de commettre des péchés.

On avait à peine 5, 6, 7 ans et on avait tas de rêves mélancoliques et tragiques.
Tout petit j'ai appris à faire la différence entre la main qui donne et qui reçoit
Enfance dure avec la famine qui me pourchassait comme ma sécheresse.
Le ventre vide, les yeux mi-clos, les lèvres sèches
Constamment affaibli et souvent du mal à marcher.
Je ne pouvais voler, ni envier, sinon je pêche
Tout ce que je voulais c'était un verre d'eau et à manger
J'avais du mal à regarder la télévision car elle n'a jamais pu me sortir de cette vie pourrie
Aux infos, on m’appelait mal nourri
Ça excitait les médias de montrer mon corps tout maigrichon
En train de boire voracement de la bouillie
Ou manger du riz comme un pigeon.

Les autres raffolaient d'images de nous, la peau sur les os
Et s'étonnèrent qu'il existe des gens qui meurent de soif malgré tous nos cours d'eaux
Pour peindre une image d'une Afrique misérable
Et des occidentaux bons, généreux et aimables
J'étais dans cette situation depuis des années.
Vivant tous les jours comme si c'était dit, il n'y a rien qui à changer,
Depuis, nos vies sont toujours entre les mains des ONG.

J'ai soif et j'ai faim
Je suis noir et mon continent c'est l'Afrique.
Et j'ignore quand ma vie ira mieux en fin.
Ceux qui dirigeaient s'en foutaient complètement de ma situation
À vrai dire, faisaient ombre davantage ma nation
Je mangeais à ma fin que dans mes songes
Et à cause de nous, ils se permettaient d’appeler mon Afrique, misère du monde.

Avec des sommes colossales qu'ils ont, pouvaient en un clin d'œil changer mon quotidien
Mais ne le feront pas, parce qu'ils avaient le cerveau et le cœur dans l'estomac, ce que j'attendais d'eux exactement rien
Car j'ai compris que m'en sortir, je ne pouvais compter que sur moi

Bienvenue en Guinée Conakry où la majeure partie de la population est illettrée.
Où le système RPGISTE s'en fou de savoir quelle position du développement occupe ma terre Guinée
Il y a des jours où je préfère mourir
À quoi ça sert de venir au monde s'il faut souffrir ?
Et quand je pense qu'il y a tant de nourriture que le monde laisse pourrir
Dont juste le millième pourrait tous nous suffire

On était maintenant au collège
Et notre soucis majeur était comment apprendre les sciences de la vie,
quand se soucieront-ils de l'éducation ?
On avait l'espoir que quand ils nous donnèrent le temps en temps par promesses et discours, même si jusque-là,
il y a encore rien à l'horizon
Les gens croient que nous attendons tous les autres, mais nous aimerons bien manger à la sueur de notre front
Négligés par les nôtres
J'avais du mal à me regarder, même dans le miroir l'amour était l'une des rares choses qui me redonnait le sourire
Qui vivra verra, un jour, cette famine nous la vaincrons

S'il y avait un dirigeant intelligent pour nous donner l'occasion contrairement à ce qu'ils croient, certains parmi nous avaient des ambitions
Malgré le milieu dans lequel nous nous trouvons
Avec foi et détermination, ensemble nous pouvons
Passez l'action maintenant, pour notre avenir
Pour que la famine et la malnutrition ne soient que des mauvais souvenirs
Notre Afrique, mieux vaut passer son temps à la reconstruire plutôt qu'observer les autres la détruire

À l'âge de ma jeunesse,
Seul j'étais dans ma bulle, l'enfer sous mes pieds et mon avenir était incertain
J'avais moins d'amis, les vrais étaient ceux avec qui je partageais mes peines
Depuis lors j'ai pas eu de mots pour décrire mon enfance « Mieux vaut y mettre tout son cœur et ne pas trouver les mots pour le dire, que trouver les mots pour le dire et ne pas y mettre tout son cœur »
Vie de bohème, traduite en beau poème,
Est-ce que quelques proverbes résoudront nos problèmes ?
Rien n'est garantie, prenons le temps pour témoin.
Espérons qu'on se recroise malgré nos différents chemins
La routine passera, l'aventure on la fera.

On va se caser
On va se regarder puis trinquer
On va se prendre dans nos bras
Car jamais on ne s'est séparé.
Mais odieuse était la vie, on a crié oh Dieu,quelle drôle de vie !
Mais personne nous a répondu
On a pris comme habitude d'écouter
la nature lorsqu'elle murmure,
Les murs ont des oreilles paraît-il,
On souffrait en silence lorsqu'on avait le dos au mur.
Cœur brisé sans espoir, lassé de vivre quand je voyais mon rêve me fuir
Mais je me disais toujours que « Le plus dur c'est pas d'arriver le premier mais d'y arriver »
Je compris que j'avais des choix à faire entre vivre ou mourir
Depuis que j'ai su que le soleil laisserait toujours la place à la lune je ne craignais plus de doute
Si je perdais sommeil c'était pour ne plus avoir des heures perdues
La route est longue mais la vie est courte.
Et j'avais des responsabilités à accomplir
Mais quand l'été s'annonçait j'avais du mal à prédire l'avenir
Si l'amour c'est la vie, alors on a vendu nos âmes à moins prix
Comme le dit la citation « le choix de vivre n'est pas la vie, la vie est un choix »
Si je me définissais ils auront du mal à garder la foi.

Plus qu'une vie !

La mort m'a condamné de mon père, maman aujourd'hui ton fils a grandi grâce à tes prières
Le train de vie est bien trop courte donc chaque jour je cours après le lendemain.
Si je réussi, ça ne serait pas que pour moi même
Si j'échoue, je ne peux que m'en prendre qu'à moi-même.

À peine adulte

Je demande pardon à Dieu de me rendre mon père
Avant je t'ai voulu
Un jour je t'ai eu
Maintenant je t'ai perdu et mon cœur se laisse à la désinvolture
Laisse-moi me tuer de chagrin pour que mes peines allument ton sapin de Noël
Décembre je l'aurais voulu ensemble, comme un rêve d'enfant je me réveillerai et tout serait fini le lendemain de Noël.
Et si en janvier rien ne change à quoi servent nos vœux du nouvel an ?
Je pourrai tout arrêter et oublier l'amour le 14 février puis tourner la page me caser espérons que tout changerait en mars, mais est-ce que j'aurais changé le temps ?
Le premier avril je ferai gaffe, le 1er mai je ne travaille pas et d'ailleurs, le 1er juin si j'arrosais ma vie ce serait pas uniquement la journée de l'arbre.
En juillet j'irai en France attendre le 14, et à chaque coup de pétard ou de feux d'artifices qui retentira, comme un griot je leur conterai l'histoire de tous ces soldats africains morts pour leur liberté... Je conterai aussi l'histoire de tous ces noirs qui périssent dans les eaux à la recherche d'un endroit paisible...
La France a tellement la mémoire courte qu'elle a sans doute oublié tout ça.
Si au prix de ma rime je pouvais faire payer la France
Pour toutes les injustices que mon peuple a subies en silence
En septembre, je veux pas vivre la date 11 je veux dormir le 10 me réveiller, le 12 et apprendre qu'on a évité toutes ses bombes ..
Et si malgré mon rêve l'humanité n'évite pas ce KO le 02 octobre je fêterai notre indépendance sans oublier ses martyrs.
Le 1er novembre j'irai allumer une bougie en mémoire de tous ceux que j'ai perdu et des vôtres aussi...
Mais comment vivre une année en paix me revoilà encore en décembre j'attendrai le père Noël ou je laisserais encore passer mes rêves en vœux à l'année prochaine...

QUE L'ÂME DE NOS DISPARUS REPOSE EN PAIX
À bientôt la famille.