Pensées schizophrènes

Jeune algérien et étudiant en lettres dont l'écriture lui est un exutoire. Puisse les ameutristes écrits de ce profil vous être plaisants.

Toute histoire commence un jour, quelque part, et s'achève un temps plus tard... Quelque part. Toutefois, nulle chose ne naît du néant. Tout est relatif.

Dans un monde où l'Homme est emmailloté de ses moult émotions, son esprit; cherchant la tranquillité, tend tant bien que mal à s'en affranchir, quitte à s’échapper dans les tréfonds de l'intrinsèque.

Ainsi, s'amorce son court récit.

Le jour éteignit sa lumière. La nuit alluma son obscurité. Les mortels s'urgèrent à leur sommeil. Tous... sauf «Lui».

Assis; mains entrelacées; pieds croisés, au clair de lune éclairé. À l'allure d'un songeur torturé par ses pensées, d'un innocent victime du monde et de ses pêchés, si ce n'est d'un être de son Nord ôté. Assis, murmurant des paroles censurées au chant d'un Zéphyr harmonieux.

- "Si seulement ses tourments se diluaient de cette tendresse", me dis-je d'un silence honteux.

Et la compassion m'eut câliné, et la peine m'eut chagriné à son égard. Avant même d'une familiarité éprouvée.

- "Quoi de plus cruel qu'une séquestration idéelle ?
Quoi de plus larmoyant qu'une solitude en amont ?
Quoi de plus émouvant qu'une âme élégiaque implorant la paix ? "

- "Rien.", me lança-t-il alors que ses larmes coulaient au rythme des miennes.

Figé et stupéfait je fus, une pléthore de questions envahit mon esprit:
- "Qui est-ce ? Comment a-t-il pu ? Comment a-t-il su ? Pourquoi n'arrive-je pas à parler ?
... Qui est-ce ?"

Le silence régnait sur cette instance lugubre et stérile de propos.
- "Coïncidence hasardeuse !", essayai-je de m'expliquer.

- "L'appelleras-tu coïncidence une nouvelle fois ?", me ricana-t-il.

- "Qui diantre es-tu ?", émis-je promptement.

D'un coup, il s'acquitta de sa posture de démence émotive et répliqua sous un soudain Alizé:

- "Qui suis-je ?
Je suis une personne démunie de sa personne, une ombre sans l'ombre de sa Maîtresse.
Je suis l’atout de l’Histoire qui NOUS est mienne et le souvenir de celle qui est sienne.
Je suis un présent résidant à l'Élysée de son passé.
Je suis, possiblement, l'écrivain d'un destin qui m'ait, de mon encre, confisqué.
Je suis la toile de grands artistes tels: tristesse et chagrin.
Je suis..."

- "MOI !".