Pendant la pause

- Non ! Je le ferais pas !
- Moins fort, on va nous entendre
- Ce que tu me demandes de faire, c'est trop dur, vraiment trop dur
- Mais c'est rien...
- Si c'est « rien », fais-le toi-même alors
- Je peux pas : c'est pas moi qui suis sur le court. Écoute, écoute : comme je l'ai déjà dit, c'est juste une faute. Tu mets la balle en dehors, juste un peu. Elle peut même être long de ligne, c'est pas grave. Faut juste qu'elle soit faute. Et sur son coup droit. Et à 15-40. C'est tout. C'est juste ça.
- Je sais pas... je veux pas... et si on m'attrape ?
- Personne n'en saura rien. Et puis de toute façon, qui te soupçonnera ? Tiens : bois un peu, prends-en. N'oublie pas de t'hydrater, c'est bon pour toi.
- Oui merci. Non mais non, je ne sais pas, y a quelque chose en moi qui...
- Rappelle-toi : tu t'es engagée dans cette compétition pour représenter ton pays : si tu ne le fais pas pour moi, fais-le pour ton pays, ou au moins pour ton équipe.
- Oui... c'est vrai que...
- Mais oui ! C'est ça ! Tu as raison, je suis complètement d'accord avec toi. Et quand on y pense, c'est juste une action, un petit raté. Après, rien ne t'empêchera de te rattraper et d'écraser cette petite insolente sur un jeu blanc.

Je sais bien que tout ça c'est important pour toi, mais lâche un peu de lest. Et puis, et puis, personne n'est vraiment honnête. Tout le monde ment un peu. Tu ne seras pas la première et encore moins la dernière.

Tu sais, beaucoup de gens veulent être

honnêtes
altruistes
courageux
patients
bons
compatissants

ou que sais-je encore, mais quand il faut en payer le prix, tu crois qu'il reste beaucoup de monde ?