Owolabi l'extraterrestre

<<Si le monde des mots était la cité des anges, je serai l'un des anges à plumes.>> Je suis Oundjonisse O. Angelo BOSSA, étudiant à groupe ISM, passionné de la science et de la recherche.

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             Moi je suis différent. Je l'ai toujours été. Pour ma mère, c'est comme si j'étais un extra-terrestre.

Je suis Owolabi. J'aime ce prénom. On me demande pourquoi, et je me mets à rire. Un sourire ni froid, ni chaud mais violent. Je m'explique : « c'est aussi le prénom de mon jumeau sans âme. »

  • C'est drôle n'est-ce pas ?

            Nous sommes Owolabi, nés le 21 décembre 2001, à vingt heure cinquante-cinq minute à Covè. Nous aimons les mathématiques et l'agriculture. Nous sommes un enfant tranquille. Nous pourrions être joyeux, mais on est deux cerveaux dans une même tête et dans un même corps.

Ma mère ne voulait qu'un seul Owolabi. Elle en a eu deux en un. Elle s'est acharnée, elle n'a eu que moi : Owolabi. Mais lequel ?

Nous sommes qu'un pour elle. Elle ne comprend plus rien. Je ne sais pas si mon autre cerveau sera en harmonie avec mon âme.

                Parce qu'au moment où je me concentrais sur le travail, lui, passait son temps à dormir. En plus il ronfle plus qu'une grenouille. Ma mère ne sait plus quoi faire, ni penser. On arrivait quand même à vivre chacun d'un tour.

               Personne ne sait à quoi je ressemble concrètement. Avez-vous déjà vu un garçon comme moi ? je n'en suis pas sûr. Lorsque je vis, l'autre se cache. Il vit d'une manière quasi inerte dans un état comateux au plus profond d'un bâtiment rural. Si ma mère constatait que tu es avec moi. Elle mourait sans raison.

               Le soir, nous partons ensemble au champ de notre père pour aller travailler, cela lui ferait plaisir quand il verra que son champ est propre ; sans mauvais herbe. On allait aussi à la bibliothèque pour se nourrir de connaissance, la vraie d'ailleurs : la science est la meilleure faculté qu'on admet le plus au monde. On consacrait tout notre temps à cela, on mangeait les mathématiques comme des fraises. Une longue marche s'imposa entre nous et jusque-là notre mère ne savait rien de nous.

             Je suis un extra-terrestre, un homme à deux cerveaux. On a l'impression que tout ça n'est que fiction et qu'elle se réveillera un jour en nous trouvant tous les deux. Elle devrait avoir peur mais je suis son unique enfant ; l'unique de sa vie. Je l'aime plus que tout au monde. Elle est ma caresse éternelle. Je tiens beaucoup à elle. Pour elle je suis aveugle. Nous avons appris très tôt à nous passer d'un repas de notre mère, pour permettre à l'autre de réfléchir au sujet de sa vie.

            Chez nous à la maison, il n'y a que moi qui existe pour ma famille. Je ne cesserai guère de penser à elle car elle saura la vérité un jour. La vérité est une arme sans bruit qui remonte à la surface de l'océan comme la marche d'un caméléon. Mais je suis persuadé qu'elle m'acceptera comme je suis, elle m'aime beaucoup. Son mari, elle l'aime aussi. Il est très exigeant avec elle. Il sait qu'elle est précaire, mais il ne sait pas pourquoi. Ce n'est pas mon père, qui lui est parti en la dénommant de folle. Pourquoi ? elle ne sait plus dit- elle. Et moi, souvent quand je dors dans le même lit qu'elle, je sens qu'elle fait des cauchemars pendant le sommeil, ou elle voit Owolabi avec ses deux cerveaux aux yeux gros qui ne fait que parler sans cesse à ses côtés.  Mais quand elle se réveille il n'y a qu'un Owolabi à une tête.

 

Il ne faudrait pas que maman sache que je réfléchis à deux puisse qu'elle ne soit pas préparée à encaisser la réalité.

Un lundi, on s'est rendu à l'école, tu sais, nous, on aime tout ce qui est science car seulement en l'écoutant on est rassasié. Le professeur expliquait le théorème de Gauss que personne n'a pas pu comprendre. J'ai pris la craie puis suis aller au tableau démontré explicitement ce théorème qui m'apporta 5 points de bonus. Un quart d'heure après, je me demandais pourquoi j'ai parlé ? hum ! Pourquoi ? Hé ; c'est mon autre cerveau. J'étais resté muet comme un francolin pris. Ma vie à côté des autres commence à me tourmenter.

A la pause tout le monde me regarde d'un air bizarre, certainement ils devaient se poser une question : est ce qu'il est normal ? Pourtant je le suis...

Je suis rentré chez moi avec mes parents. Arrivé à la maison j'ai pris mon déjeuner sous un arbre, tout débarrassé et je me suis repose pendant quelques minutes. Mon beau père apprêtait en ce moment son engin à six roues en queue de scorpion pour faire le tour de la contrée au crépuscule. Aux environs de 16h, je demande la faveur à maman pour me rendre au champ de mon père, elle fut contente de mon geste. Je prends ainsi mon vélo et me mets en route. En cours de chemin je rencontrai un infirme à trois pieds à la grosse tête et aux yeux gros comme le soleil. Celui-ci me demande si je peux l'aider à continuer la route.

  • Je ne comprends pas
  • T'as un vélo non ! Dit l'infirme d'une voix mince et forte.
  • Eh bien oui et alors ?
  • Ne t'énerve pas cher ami Owolabi.
  • Stupéfait, j'étais resté muet.

Vous me connaissez ?

  • Ne te fie pas à tout ce que tu vois : dit l'infirme.

Peux-tu m'aider enfin à monter sur ton vélo ? N'ai pas peur jeune homme.

Nous continuions notre chemin, le soleil aussi rouge. La route était longue mais, n'empêche notre discussion était un peu drôle. Nous y sommes, au champ, on se contentait d'apprécier la nature avec ses vertus, les feuillages, l'horizon, etc. on prit une pause devant un épi de maïs et nous changions de sujet. Je croyais avoir oublié mon souci mais c'est resté dans ma mémoire aussi grosse qu'elle est car je possède deux cerveaux.

Je me demandais pourquoi j'ai deux cerveaux. Par contre tout ce que je sais, c'est de se servir de mes jumelles mémoires pour triompher et être l'étoile brillante de ma famille. Alors je suis retourné à l'école et par mon travail, mon comportement j'ai fait savoir qui j'étais.

Tout le monde a une matière préférée à l'école un peu comme un point fort qu'on se permet de préserver comme un trésor. J'aime les mathématiques parce que mon professeur m'a fait découvrir au tableau avec la craie. Pourquoi les mathématiques ? Parce que c'est là que j'ai compris les plus grands théorèmes ? Pourquoi la physique ? Parce que c'est là que j'ai connu les oscillations magnétiques ? Pourquoi l'histoire ? Parce que le professeur m'a raconté une belle histoire ? moi mon cours préféré, c'était les mathématiques. Ce que j'ignorais, c'est que cet intérêt allait me mener un jour devant les galaxies. Je suis aujourd'hui le plus grand astronaute que le monde n'ait jamais connu et je pratique le plus beau métier du monde. Les recherches. Voici mon histoire :  

Owolabi, l'enfant aux deux cerveaux a surpris le monde entier par sa bravoure.

C'est un jeu d'enfant ou le destin ? Parce qu'à ma naissance je n'ai ni discuté avec Dieu, ni avec qui que soit. J'ai des capacités hors norme qui me permettent de réaliser des choses extraordinaires que le commun des mortels ne peut pas comprendre. Ce n'est pas comme si je me suis levé un bon jour pour avoir tout ça. J'ai eu à faire beaucoup de sacrifices, en travaillant dur, passe des nuits blanches, des journées à la bibliothèque qui se trouve à un endroit secret que je suis le seul à connaitre.  

Hé n'oublie pas : « quand on veut, on peut : quand on peut on fait et quand on fait on a ». La récompense ne vient pas tout de suite puisse qu'il faut déclencher les choses et ne pas attendre qu'elles viennent d'elles-mêmes. Je vous dis il ne faut jamais attendre les vagues avant de vous décider. Vous voulez quelque chose, mettez-vous dans les conditions pour l'avoir peu importe les sacrifices à faire pour y arriver, n'hésitez pas, foncez, donnez le maximum et ne faites surtout pas attention à ce que les autres peuvent penser. C'est votre vision, vos objectifs que vous êtes le seul à comprendre. Travaillez dur les résultats les feront taire. Tel est mon mot de passe. Vous avez un rêve écrivez le sur un papier avec une date de début et une date de fin, il devient un objectif. Un objectif décomposé en plusieurs étapes devient un plan. Et un plan décomposé en plusieurs actions s'il est mis en œuvre deviendra réalité.