Motel Seven, chambre 302

Toute histoire commence un jour, quelque part, les plus significantes sont celles qui débutent dans un endroit familier et qui se poursuit dans l’inconnu...


Je n’en peux plus, mes pieds tremblent sur le haut d’un toit, où mes pleurs et douleurs, encore me font perdre la balance. Il y a le vent qui souffle, dans cet air vibrant planent mes pensées, le bonheur s’approche à mesure que je m’éloigne de cette vie tourmentée. La lune peint l’ombre d’une tritesse qui bientôt prendra fin au bas, sur ce rez- de chaussée, où malgré cette couleur cramoisie qui surement se répendra, ce sera l’endroit où se retrouvera l’unique empreinte du sourire d’un adolescent, un adolescent perdu dans un chemin sombre et lugubre, où sa seule lumière de survie, se trouve peut-être dans son trépas.

Mon nom c’est Romain, à ce que je sache, j’ai pas de nom de famille, cela vient d’un père generalment, c’est pour cela que j’en ai point. Mon père, c’est un énigme de ma vie auquel je n’ai pas encore trouver la réponse.
Au cas où la curiosité ravagerait vos pensées, voulant savoir la raison qui me porterait à laisser derrière moi ces lignes tachées de douleurs, la raison est simple, toute ma vie j’ai été jugé par mes actions, une culpabilité qui s’est taillée autour de mon cou, dès l’instant où je suis sorti du sein de ma mère, portant le blame de quelqu’un dont je n’ai jamais rencontré. Je refuse d’être encore jugé même après mon départ. Ces lignes, je les écris pour me justifier, pour qu’enfin je sois compri. Me voilà prêt à sauter du haut de cet immeuble, pourquoi?. Tout a commencé à ma naissance...
Ce jour du mois de Mai, où les nuages gris se sont ternis dans la vie d’une jeune femme. La tristesse et la haine ont enmenagé son coeur, ne voulant même pas tenir le nouveau né. Une réaction incongrue, la venue au monde d’un bébé qui souvent rend heureux, n’a fait qu’endurcir son coeur. Etait-ce l’idée d’être appelé “Maman” à seulement 15 ans, où etait-ce le fait de ne pas avoir une main forte pour tenir, en faisant pousser ces cris sur le lit de. l’accouchement?
Je n’ai pas vécu une enfance que l’on pourrait qualifier de normale, une enfance où je pourrais expérimenter ce que c’est d’être aimer et connaître le goût des doux caresses maternelles. En grandissant je n’ai eu droit qu’au regard glaciale que ma mère me lancait lorsqu’elle se rendait au travail, ce regard qui congelait mes sentiments.
Elle s’y rendait très belle, la lumière qui reflétait sur ces ornements me rendaient aveugle, tenant fermemant une clé qui ouvrait je ne sais quoi, elle me valdinguait quelques mots en emprêtant la porte a chaque fois. Ces nuits là, je reste seul, assis sur le divan attendant qu’elle rentre, je fixe les aiguilles de l’horloge qui marchent à pas de tortue, je me mets toute sorte d’idée en tête pour ne pas affronter la realité de ce qu’elle fait. Lorsqu’enfin elle rentre, je presse mes paupières contre mes joues faisant semblant de dormir, la regardant surnoisement avec ses cheveux décoiffés, son masquara à peine visible, et son rouge à lèvre emporté par les salives qui sur ces badigoinces ont trouvé satisfaction. Une fois le seuil de la porte franchi, elle glisse sous mes livres sur la table posés, mon argent de poche pour l’école, et les pleurs a chaque fois dechainent de mes yeux, imaginant ce qu’elle à du traverser pour reussir à apporter ces quelques sous à la maison. C’est une routine à laquelle je finis par m’aguerrir, la voir partir comme une déesse et rentrer comme un sans abri, avec ses vêtements transformés en haillon.
Le samedi, bien qu’étrange pour son travail, est son seul jour de repos, elle reste à la maison, sans même arriver à me parler. Elle s’assure de nous préparer des vêtements afin qu’on se rendre à l’eglise au lendemain. Je me questionne toujours sur sa croyance; qu’est ce que la vierge a bien pu lui accorder pour qu’elle tient tant à s’y rendre chaque semaine; quelle prière a bien pu s’exaucer dans sa vie? Chaque dimanche elle entre dans les parvis du temple avec confidence, insouciante des regards d’aversion ou de concupiscence qui sur elle se posent, ces chuchottements qui ne cessent ne l’empêchent tout de même pas s’y rendre à chaque fois.
Grandissant dans un quartier où tout le monde se connaisse pratiquement, à l’école de la commune, la vie n’est pas des plus belle, encore pire qu’à la maison pour bien dire, toujours mis en quarentaine, mes cammarades ne manquent jamais de me lancer ces remarques abracadabrantesques, et mes journées sont remplis de pleurs, tout comme à la maison. On fait passer le nom de ma mère pour une sotise, m’appelant; “fils de Marianne” ou fils de pute, cela revient au même, disent-ils, ensuite éclatent de rire. Mon monde est comme parallèle à celle du bonheur, et ma vie n’est qu’un cauchemard en plein jour, n’ayant que le someil pour un bref répit; un soulagement que je souhaite rendre éternel. Mes jours sont construits dans une solitude de laquelle je ne peux fuire.
Je m’étais habitué à ce train de vie qui ne prend aucun détour, mais j’avais encore en moi une faible étincelle d’espoir d’un futur meilleur, mais comme un éclair qui part sans qu’on eu peut le voir, une journée l’a emporté. Ce jour où mon âme devint aussi sombre qu’une valée en pleine nuit, ces heures qui ont emporté cette bribe d’espérance comme le vent emporterait une fine poussière où une feuille isolée.
Ce jour là, trompé par le sommeil, je n’ai pas vu ma mère rentrée, je me suis réveillé pour me rendre à l’école, mais en dessous de mes livres il n’y avait que la nappe de table. Je me rendis dans la chambre de ma mère, voir si elle était rentrée, je l’ai vu, allongée, même dans son sommeil elle me semblait troubler, quelques branches de cheveux recouvraient un peu son visage, je l’entendais à peine respirer, ces lèvres entre-ouvertes, comme si elle voulait laisser sortir un sourire emprisonné qui n’arrivait guère à s’échapper, son bras tremblait, je ne saurais vous dire la raison, mais ils tremblaient comme un toxicomane en manque, d’un coup tout son corps se mit à trembler, c’était comme-ci elle etait troublée d’être en paix, même le sommeil ne pouvait la calmer. Elle secouait comme une voiture sur une route rocheuse, elle fit tomber cette clé mysterieuse qu’en sa main elle tenait fermement, et d’un coup ouvrit ces yeux, je m’enfuyai de la chambre comme un voleur au son d’une sirène, du coin des yeux je vis ce numéro 302, qui sur la clé était inscrit, ces trois chiffres qui n’ont cessé de me hanter toute une journée.
Je me rendis à l’école, intrigué par cette clé don’t j’ignorais jusqu’à présent ce qu’elle ouvrait, ma tête était comme un océan où dans les vagues fortes de mes pensées, mon esprit se noyait. Mon esprit oscillait entre cette clé et la voix du professeur, sans vraiment arriver à me concentrer, j’etais perdu, j’aurais voulu que quelqu’un me ramène, mais j’etais plus invisible qu’un oiseau au dessus des nuages, enfin c’est ce que je croyais, jusqu’a ce qu’ en marchant sur la cour de récré, une bande d’élèves en classe supérieure devant moi se présentèrent, l’un d’eux s’approcha de moi, me glissa un billet de vingt entre mes doigts, tout en me chuchottant à l’oreille: “A quelle heure ta mère se rend au tavail plustard”, je fis tomber si tôt le billet, les pleurs découlèrent de mes yeux comme une rivière après la pluie, ils se mirent à rire, je pris la fuite, chassé par leurs moqueries...
Je franchis le seuil de l’école si vite, comme-ci ma vie en dépendait, comme-ci il y avait un feu qui derrière moi se propagait. Je passai le reste de ma journée à lambiner, je marchai le long du parc, fuyant les regards dénigrants que certains passants me lancaient, je cherchai un endroit calme, voulant fuire ces pensées qui ravagaient mon for- interieur comme une tornade, je m’asseyai seul dans un coin, visualisant une enfance normale, une enfance comme celle des autres jeunes de mon quartier. Je me mettai en colère contre la vie, je restai assis pendant des heures, rentrant chez moi à une heure où ma mère serais déjà parti, afin d’éviter ce regard glaciale, dont je ne pensais plus avoir la force d’affronter en cette journée.
Sur mon chemin, je rencontrais ces hommes bourrés comme un coing, dont leur parcours allait surement finir sur le ventre de ma mère. Je n’en pouvais plus, je vaguai dans la rue, sentant mon monde chambouler, je me retrouvais dans un lieu où la gravité avait disparu, n’arrivant même plus à sentir mes pas, et au moment où je croyais que cela ne pourrait être pire, mon coeur se ferma, ma gorge se resserra, ne laissant sortir que des sanglots, en voyant ma mère assise devant la porte, à coté d’elle un tas de bagages mal arrangés, elle gardait la tête baissée, n’arrivant pas à me fixer trop longtemps, ces yeux reflétaient un effet nouveau, un regard triste dont je n’avais jamais experimenté. Alors j’essayai de m’approcher pour la consoler, mais à peine que je m’apprêtais à la toucher, je me suis senti si étrange, que j’ai du reculer, aucun mot de commisération n’a pu s’échapper de ma bouche.
Au bout d’un moment, elle regarda sa montre, elle m’agrippa le bras et se mit en route avec une telle véhémence, que je n’eus pas le temps de lui rapeler des bagages.
J’étais sur le point de découvrir ce que cachait cette clé mystérieuse, dommage que c’est une porte que je ne pourrai plus jamais refermer.
Alors me voilà, debout devant le motel Seven; réputé pour ses déboires nocturnes dans le quartier, faufilant les allés empestés d’alcohol, n’arrivant même pas à respirer, mon bras tenu par ma mère, j’agitai l’autre pour faire mon chemin dans ces couloirs, où la fumée qui se répendait créait une sorte de brouillard. Tandis que ma mère franchissait les couloirs, j’arrivais à etendre ces voix d’hommes qui criaient après elle, la demandant où elle était passé, une lignée d’hommes s’y trouvait jusqu’au devant de la chambre au numéro mystérieux, le numéro 302. Elle tourna la clé dans la serrure, me fit entrer et ferma d’un coup brusque la porte pour empêcher de rentrer ces hommes qui s’empressaient de franchir le seuil. Je me sentis mal, étrange, j’avais l’impression d’être coincé entre ces quatres murs qui au fur et à mesure sur moi se refermait, je bouchai mes oreilles, je n’en pouvais plus, je fermai mes yeux, les pressant un moment, ésperant que lorsque je les aurai ouvert, que tout cela disparaitrait, j’ai à peine pu les réouvrir que ma mère m’attrapa, et me fit entrer dans le placard de la chambre, me disant de ne pas bouger quoique j’entende.
Assis seul dans le noir, ma tête au milieu de mes paumes, penchant en avant, puis en arrière, comme sur une dodine, mes pensées se livrèrent à une guerre sans merci. La peur, la rage, je sentis un frémissement me parcourir comme des serpents sur un morceau de planches, et l’un après l’autre, je les entendait entrer.

D’une voix sauvage chacun d’eux rentrait, se jetant droit sur elle, j’ai voulu sortir et tout arrêter, mais cette rage, je ne pouvais le converger qu’envers moi-même. Leur voix satisfaite à chaque fois qu’ils aient fini de faire réelle leur libidirêve, ils sortent en reprennant leur bouteille, et ma mère attendait que le prochain franchisse le seuil.
Je n’entendis jamais la voix de ma mère, elle faisait tout pour confiner ces émotions, ne laissant point échapper la douleur que ces hommes, creusant pour un tresor évanoui depuis bien des temps lui infligeait. Parfois je n’entendais qu’un soupir bref et sec, elle faisait tout, pour que je ne prenne point part à ces souffrances. Elle faisait de son mieux, jusqu’à ce que rentra cet homme, qui, après s’être satisfait bien trop tôt, disait que c’était une erreur et qu’il fallait recommencer, ou sinon il devrait être rembourser, ma mère qui n’aquiessat à aucune de ces propositions, il l’a poussa et essaya de la prendre de force, alors elle cria, et d’un coup brusque je sortis pour essayer de la défendre, elle me regarda les yeux irrités, où j’arrivais à y voir quelques gouttes de larmes, et me dis d’une voix de tonnerre :” retourne vite au placard avant que je t’arrache les yeux”. J’y retournai, contraint par ce regard furibond que sur moi elle posa, ce ton assourdissant ne cessa de se repeter dans ma tête, je me rendis au placard troublé, comme jamais je l’ai été, j’entendis encore longtemps les rebondissement du lit, ce son crissant qui m’exaspérait. Je pleurai, je me cognai la tête, je me voyai seul responsable. Au bout de quelques heures, je n’entendis plus rien, d’un movement brusque le placard s’ouvrit, elle me regardai avec ma tête entre mes genoux, je levai doucement mes yeux, puis elle me tendit la main, c’etait comme une corde tendu vers un homme entrain de se noyer, je la saisis, elle me rapprocha d’elle, j’arrivais à peine à la regarder, ces cheveux étaient des plus mal arrangés, son corps couvert de taches laissées par ces lèvres dégoutantes, elle empestait l’alcool, elle transpirait, ces habits déchirés, ces yeux reflétaient cet effet d’effarement, elle me ramena près du lit, s’assaya sur le devant, me tenant la main comme un enfant perdu, elle me regarda, ces mains si douces se posèrent delicatement sur mon visage, je fis un bond en arrière, cette douceur étant si nouvelle, choquée, elle laissa sortir un sourire si bref, que j’ai à peine eu le temps de le voir, elle essaya d’écarter ces lèvres pour laisser échapper quelque mots, mais elle n’a rien pu dire, je m’assieds au coté d’elle, elle parvint à me lancer une phrase inachevée: “to..,tout cela c’est pour toi, et..” ensuite ce fut le silence. A ce moment tout était clair, je me leva et je pris le chemin vers la porte, elle me demanda ou j’allais, je ramassai toutes mes forces, je retournai vers elle, je pris ces mains délicatements, je les placai sur mes joues, quelques larmes de mes yeux dégoutèrent comme une pluie fine et passagère, je les rouvrit, la donna un doux baiser sur le front et je m’en allai, elle me rappella, je ne me suis point retourner.
Dans mes pensées je ruminais encore et encore cette phrase inachevée, tous ces hommes qui en elle réalisaient leur fantasme, tout cela n’etait qu’à cause de moi, j’étais un peu perdu et confus, je compris que j’étais celui qui se mettait entre son bonheur, cet obstacle dont elle n’arrivait pas à surpasser.
Toute histoire commence un jour, quelquepart, les plus significantes débutent dans un endroit famillier.
Je montai sur le toit de cet immeuble où j’habitais avant qu’on nous jetâmes dehors ce soir là, je montai, je massieds un moment, je n’en pouvais plus.
Toute histoire commence un jour, quelque part, les plus significantes sont celles qui débutent dans un endroit familier et qui se poursuit dans l’inconnu.
Je saute vers l’inconnu.