Mes pires erreurs

Toute histoire commence un jour, quelque part et la mienne je ne sais pas si elle a débuté à ma naissance ou en ce jour sombre dans cette salle de consultation éclairée par ces sombres lumières blanches. Je m’appelle Edwige, j’ai eu 17 ans il y a de cela un mois. J’ai décidé de vous faire vivre mes cinq longues dernières années. Non pas à vous ; mais à toi « le monde des humains aveugles ». Je ne pourrai vous l’écrire sur des réseaux sociaux pour avoir cinq mille pouces en l’air, encore moins allé me faire entendre dans un journal télévisé. Mais je crois qu’un jour, une main d’ange saisira ce message et le diffusera jusqu’à ce qu’il n’atteigne le bout du monde.

A peine j’ai soufflé ma douzième bougie que j’ai eu à remarquer des changements sur mon corps. Certaines parties se développaient tellement vite que j’avais eu peur de ce qui m’arrivait, et aussi d’en parler. Je m’étais posée beaucoup de questions sans réponses. Je voulais en parler avec maman mais elle n’avait pas assez de temps pour moi à cause de son travail qui l’occupait à longueur de journée, et la nuit, elle revenait souvent très fatiguée. Souvent elle n’arrivait même plus à faire le diner ; mon papa ne pouvait pas me comprendre je me disais et je ne savais pas par où commencer si je devrais le lui dire.
Deux années plus tard ; j’ai remarqué d’autres changements. J’avais commencé par avoir mes menstrues. Que c’était beau l’effet que cela me faisait !! Eh oui ! Je suis une femme maintenant. Ces menstrues m’amenèrent à découvrir certains plaisirs que je pouvais avoir grâce à mon corps, des plaisirs sexuels. Ma maman est alors intervenue et m’a montré comment gérer ce liquide étrange que mon corps faisait sortir. Un jour, j’ai fini par trouver des solutions empoisonnées chez mes camarades de classes. Elles m’apprirent à me masturber. Je me rappelle quand ma camarade Clémentine me disait :
- Edwige ! Tu sais que tu pourrais avoir plus de plaisir si tu avais un petit ami ?
Aveuglée par ce plaisir éphémère, je n’avais pas réfléchi avant de m’y lancer. Je lui avais répondu toute joyeuse avec l’affirmation. J’étais d’ores et déjà rentrée par la grande porte, celle du plaisir que mon corps n’arrivait pas à contrôler. Durant une année, je suis passée du petit plaisir au grand plaisir. J’avais commencé par écrire les pages de mon histoire avec un garçon que Clémentine m’avait présentée. Jean ! Il avait un regard innocent, et calme. Mais il est comme un lac, calme mais profond. Il m’avait fait vivre le très bon moment que je ne pourrai à coup sûre plus vivre. Notre premier jour était magnifique, j’avais profité de l’absence de mes parents pour aller voir Jean. On était ensemble dans sa chambre et il avait posé ses douces mains sur mon visage. C’était la première fois que je ressentais un truc pareil, et d’une voie d’ange il murmura dans mes oreilles, - Je veux qu’on essaie une fois !
Mon cœur s’était mis à battre, je ne savais pas quoi répondre. Ma bouche tremblait et la sueur commençait par se faire voir sur mon front. Je lui répondis avec une voie découpée
- On on peut...peut-être...a.. ttendre..une..une..au..tre..fois !
- Ce sera la preuve de notre amour, tu verras on sera uni à tout jamais. Je t’aime ! avait-il répondu en posant après ses lèvres sur ma joue.
Je n’avais pas pu lui résister. Comment pouvais-je ? Avec son beau sourire et ses paroles hors du commun. Je m’étais laissé aller et je m’étais donnée au garçon que j’aimais. Tous deux, nous étions innocents de ce qu’on faisait mais on le faisait quand même. Et comme c’est un délice que je vivais pour la première fois, je n’avais pas pu mettre mes pieds sur le frein, j’avais confondu le frein à l’accélérateur. J’avais à partir de ce jour commencé par mentir, sécher les cours, pour pouvoir aller rester avec Jean. J’avais fait toutes les mauvaises choses que je ne pouvais imaginer faire même dans un cauchemar, juste pour assouvir ce besoin éphémère qui ne cessait de hanter ma tranquillité.
Le plaisir sans limite me fit vivre dans une journée éternelle jusqu’à ce que cette nuit ne tombe. Je me rappelle du jour où le soleil a commencé par disparaitre. Ce jour-là, j’étais sortie de l’école et j’avais eu un petit malaise que j’ai ignoré. Le lendemain cela s’était un peu aggravé et j’avais décidé d’aller voir un docteur. J’étais parti voir le docteur de la famille.
Après m’avoir consulté, il baissa la tête quelques minutes puis la releva et me dit, - Edwige qu’as-tu fait ?
J’étais restée ébahie ; je ne comprenais rien. Il avait continué en ces termes
- C’est qui l’auteur de cet abominable acte ? Qui t’a enceinté ?
Il m’apprit la triste nouvelle de cette façon. Cette nouvelle qui transforma ma belle journée en une sombre nuit. Je voyais la sombre lune cachée mon étoile brillante. Et je voyais cet homme à moitié humain et à moitié diable fermé toutes les portes de mon avenir ensoleillé. Je suis enceinte, et je n’avais que 16 ans à peine. Ceci m’avait conduit à poser un acte qui, à lui seul, pouvais avoir le poids de ce globe terrestre. J’ai trouvé une solution lâche pour écarter cette lune qui m’encombrait et cachait mon étoile. J’avais avorté, je me suis défait de cette créature innocente, j’ai mis fin à une existence. En commun accord avec le docteur et toute la famille car mes parents me trouvaient trop jeune pour être maman et ainsi gâcher mon avenir, moi-même je ne voulais pas d’un enfant, j’étais une adolescente, je ne faisais que chercher du plaisir. Je ne savais pas que le miel si doux soit-il, descendait d’un nid d’abeilles. Et que les abeilles aussi petites soient-elles peuvent aussi faire assez de mal.
Mon étoile a continué par briller mais faiblement sans que mes yeux déjà affaiblis ne s’en rendent compte. Elle a brillé faiblement durant une année. Et après cela, je n’avais pas laissé tomber la vie que je menais, j’ai avorté une deuxième fois et ça, sans que mes parents ne soient au courant, j’étais allée voir mon amie Clémentine pour ça. Elle m’avait dit qu’elle avait déjà avorté quatre fois déjà et que je ne devrais pas m’en faire.

Aujourd’hui c’est la quatrième fois ; mais il est maintenant tard. Le médecin m’a informé que si j’avortais encore je ne pourrai plus concevoir. Aujourd’hui il fait vraiment nuit, il fait tout noir dans ma chambre or il est deux heures de l’après-midi. Je me rends compte de mes erreurs, de mes crimes. Je me rends compte que j’ai vécu mon avenir dans les cinq dernières années et qu’il ne me reste plus qu’à vivre dans le passé. Je ne peux que me blâmer, car je sais maintenant que j’ai mal choisi mes amis. Je pensais vivre une vie heureuse mais je n’étais plutôt que dans l’illusion.
J’aimerais que cette main d’ange vienne prendre mon écrit, la diffuse à toutes mes petites sœurs, à toutes les sœurs et à tous les parents. Que mes sœurs qui vivent la même vie fassent un rétrospectif de leur vie, qu’elles réfléchissent et qu’elles changent de comportement. Qu’elles apprennent à choisir leur amie intime. Que les parents donnent assez de temps à leurs enfants filles comme garçons et qu’ils les éduquent, qu’ils leur montrent les dangers qui se trouvent dans ces actes sexuels, qu’ils brisent ce tabou et en parlent avec sagesse. Que les médecins soient conscients et qu’ils cessent de pratiquer leurs métiers dans ce sens ; qu’ils sauvent des vies au lieu d’en mettre fin. Aujourd’hui c’est trop tard pour moi mais pas pour vous, vous qui êtes sur cette voie ou vous qui ne le connaissez pas encore. Je me dis que c’est peut-être le début de mon histoire.