Mélancobucolique

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Parfois il m'arrive de lâcher la photo pour le stylo... Mais uniquement en cas de besoin :-)

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Odeur de foin fraîchement coupé, de terre labourée, de rosée sur l'humus...
Dans nos campagnes même le silence a une odeur. Si, je vous l'assure, une odeur de solitude...

Paul se balance d'avant en arrière.
Un oiseau siffle au-dessus de sa tête, mais la brise d'ouest se lève et le bruissement du vent dans les feuilles du vieux chêne le surprend. Le passereau apeuré s'envole jusqu'à la haie de buis entourant le puits et se faufile gracieusement à travers les épines des buissons pour se poser sur la margelle en pierre. Un chien aboie dans le lointain, il est certainement en train de courir derrière le renard qui rôde près du village depuis plus d'une huitaine – demandez aux poules, elles vous en parleront.

Paul se balance d'arrière en avant.
Le petit village est calme, presque trop. C'est à peine si l'on perçoit le murmure des quelques postes de télévision encore allumés. Le ronronnement d'une automobile se perd derrière la colline tandis que le chien s'est fait plus silencieux, il est fort probable que M. Goupil se soit montré encore une fois bien plus malin que lui. Le vent tombe, laissant la place à un silence pesant, rompu de temps à autre par l'appel désespéré d'un grillon bien solitaire.

Paul se balance d'avant en arrière.
Le gémissement d'une vache prête à vêler s'élève de la ferme. Des volets s'ouvrent, des portes claquent et des pas précipités se dirigent vers l'étable. Dans peu de temps arrivera la fourgonnette du Marcel, vétérinaire dans le bourg voisin, et c'est une nouvelle vie qui verra le jour dans le sang et la souffrance.

Mais Paul s'en fout maintenant, il se balance d'arrière en avant, et la corde grince dans la nuit.

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