L’amour ne dure pas trois ans faisons mentir l’auteur
Les peurs, les doutes me toisant sont comme un tir au coeu
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On est cloîtré dans l’espace que nous concède la foule.
On est au Prohibition. A l’étage. J’ai un verre de « Cuba Libre » dans la main. On a eu l’idée formidable de se placer devant le fumoir, soit l’endroit -avec le bar- où il y a le plus de passage.Promiscuité nocturne oblige, je me fais frotter par tous les fumeurs de la boite qui essaient de rejoindre l’aquarium à toxicos.
Une meuf s’excuse d’être obligée d’écraser ses gros boobs sur mon torse pour se frayer un passage.
J’accepte grave ses excuses.
Elle disparaît dans l’épaisseur tapageuse de la foule, renversant de la bière sur les quidams qui la bousculent. Je sens encore l’impact de ses seins -pourtant partis avec elle- contre moi.
Vu la gueule des augures, ça sera certainement le climax sexuel de ma soirée.
Je bois un peu. Il y a trop de flotte et pas assez de rhum dans mon cocktail.
Quand le bruit est élevé à ce point, que s’y mélangent musique et brouhaha, il devient aussi assourdissant que le silence. On voit des gens sans les entendre, sans parvenir à démêler leurs sons du vacarme ambiant.
Je regarde autour de moi.
Putain c’est la crèche. J’ai l’impression d’être un anachronisme. Qu’est-ce que je fous là ?
Je regarde mon pote Val. Je vois ses yeux se poser les mêmes questions que moi.
_ J’ suis pas d’dans, qu’il me dit. Ça doit être parce que j’ suis pas assez défoncé. Viens, on va au bar prendre des shooters.
On arrive au bar :
La souche de l’hystérie collective, la douane de l’ivresse, là où l’on devient suffisamment débile pour que s’agglutiner à 500 dans un endroit-où-l’on-est-censé-danser-mais-où-l’on-n’a-pas-la-place-de-le-faire ait un sens.
Val ne laisse rien au hasard, pas même l’ivresse: il commande six shooters menthe. On se les envoie d’un coup. On attend que ça fasse effet comme si on venait de prendre du Fervex. Sauf que là,on traque la fièvre, on ne la chasse pas.
Pas d’effet. Que dalle. Ça ne prenait pas.
On se regarde, désolés l’un pour l’autre.
On était comme des grumeaux : On ne parvenait pas à se mélanger.
Trop vieux pour s’assimiler. Trop vieux pour être bourrés avec si peu.
_Bon, bah on en remet six, décida Val.
Le barman nous sert dix shooters : huit pour nous, deux pour lui. Il nous sent très investis dans notre projet « décalcage de race » et nous file un coup de main.
On en est à sept shooters chacun. Je commence à avoir une petite chauffe, mais pas de quoi gagner suffisamment de charisme pour entreprendre de traquer de la callipyge avinée.
Val, fataliste, me confie que l’ivresse que l’on souhaite atteindre est hors de porté de sa bourse.
Une fille s’accoude au bar à côté de moi. Elle me sourit.
Elle est moche.
Elle a les dents enchevêtrées les unes dans les autres, le cheveux collant et gras et l’expression niaise. Elle tente de suivre le rythme de la musique en faisant tanguer ses épaules et sa tête. Elle n’y parvient pas. Ça la rend encore moins désirable.
Je lui renvoie un sourire grignant, entre la politesse et la gêne. Je détourne mon regard du sien pour rallier celui de Val qui avait vu toute la scène en se marrant.
Je lui fais les gros yeux. Il se re-marre.
D’un geste de la tête le je lui signifie qu’il serait temps qu’on se casse. Il acquiesce en opinant du chef les yeux fermés.
On sort du Prohibition et chacun rentre chez soi.
Je m’assieds sur le bord de mon lit. Ma tête tourne.
Putain, je suis bourré !
On est au Prohibition. A l’étage. J’ai un verre de « Cuba Libre » dans la main. On a eu l’idée formidable de se placer devant le fumoir, soit l’endroit -avec le bar- où il y a le plus de passage.Promiscuité nocturne oblige, je me fais frotter par tous les fumeurs de la boite qui essaient de rejoindre l’aquarium à toxicos.
Une meuf s’excuse d’être obligée d’écraser ses gros boobs sur mon torse pour se frayer un passage.
J’accepte grave ses excuses.
Elle disparaît dans l’épaisseur tapageuse de la foule, renversant de la bière sur les quidams qui la bousculent. Je sens encore l’impact de ses seins -pourtant partis avec elle- contre moi.
Vu la gueule des augures, ça sera certainement le climax sexuel de ma soirée.
Je bois un peu. Il y a trop de flotte et pas assez de rhum dans mon cocktail.
Quand le bruit est élevé à ce point, que s’y mélangent musique et brouhaha, il devient aussi assourdissant que le silence. On voit des gens sans les entendre, sans parvenir à démêler leurs sons du vacarme ambiant.
Je regarde autour de moi.
Putain c’est la crèche. J’ai l’impression d’être un anachronisme. Qu’est-ce que je fous là ?
Je regarde mon pote Val. Je vois ses yeux se poser les mêmes questions que moi.
_ J’ suis pas d’dans, qu’il me dit. Ça doit être parce que j’ suis pas assez défoncé. Viens, on va au bar prendre des shooters.
On arrive au bar :
La souche de l’hystérie collective, la douane de l’ivresse, là où l’on devient suffisamment débile pour que s’agglutiner à 500 dans un endroit-où-l’on-est-censé-danser-mais-où-l’on-n’a-pas-la-place-de-le-faire ait un sens.
Val ne laisse rien au hasard, pas même l’ivresse: il commande six shooters menthe. On se les envoie d’un coup. On attend que ça fasse effet comme si on venait de prendre du Fervex. Sauf que là,on traque la fièvre, on ne la chasse pas.
Pas d’effet. Que dalle. Ça ne prenait pas.
On se regarde, désolés l’un pour l’autre.
On était comme des grumeaux : On ne parvenait pas à se mélanger.
Trop vieux pour s’assimiler. Trop vieux pour être bourrés avec si peu.
_Bon, bah on en remet six, décida Val.
Le barman nous sert dix shooters : huit pour nous, deux pour lui. Il nous sent très investis dans notre projet « décalcage de race » et nous file un coup de main.
On en est à sept shooters chacun. Je commence à avoir une petite chauffe, mais pas de quoi gagner suffisamment de charisme pour entreprendre de traquer de la callipyge avinée.
Val, fataliste, me confie que l’ivresse que l’on souhaite atteindre est hors de porté de sa bourse.
Une fille s’accoude au bar à côté de moi. Elle me sourit.
Elle est moche.
Elle a les dents enchevêtrées les unes dans les autres, le cheveux collant et gras et l’expression niaise. Elle tente de suivre le rythme de la musique en faisant tanguer ses épaules et sa tête. Elle n’y parvient pas. Ça la rend encore moins désirable.
Je lui renvoie un sourire grignant, entre la politesse et la gêne. Je détourne mon regard du sien pour rallier celui de Val qui avait vu toute la scène en se marrant.
Je lui fais les gros yeux. Il se re-marre.
D’un geste de la tête le je lui signifie qu’il serait temps qu’on se casse. Il acquiesce en opinant du chef les yeux fermés.
On sort du Prohibition et chacun rentre chez soi.
Je m’assieds sur le bord de mon lit. Ma tête tourne.
Putain, je suis bourré !