Le trio et le Bribs

Toute histoire commence un jour, quelque part. La mienne a commencé avec les questions sur le but de mon existence.
Insouciant et différent des autres élèves de mon âge ; je venais à peine d’avoir mon brevet d’étude du premier cycle (BEPC) me donnant accès à la classe de seconde. C’était la cour des grands, le début des pantalons car ; dans l’école où j’étais nous portions la culotte au premier cycle et le pantalon au second cycle après l’obtention du BEPC. Déjà dès la pré-rentrée, nous étions tous venus dans l’espoir de pouvoir choisir une place fixe et nettoyer en préambule notre salle de cours. C’était une occasion pour revoir les amis après de longues vacances et également, de voir les nouveaux venus. Ce jour-là, tout s’était passé comme d’habitude : les rires par ci, par-là, le bavardage, les taquineries de gauche à droite (...) Nous déterminâmes nos places et les membres de nos groupes par degré d’attachement entre nous et par affinité. Je vous l’avoue, on aimait avoir dans nos groupes ainsi constitués le mec à tout faire, celui qui est bon en bavardage et animation en tout genre pour mettre de l’ambiance dans la salle. Bref c’était l’étape la plus intéressante au cours de laquelle on pensait avoir un minimum de pouvoir mais en même temps la plus inutile car ne servant à rien. Le seul maître des lieux (le professeur principal) venait faire le ménage après notre théâtre. Oui, j’ai bien dit théâtre car tout ce qu’il y avait comme groupe était reformé suivant les constats du professeur principal (qui est un ancien prof connaissant un temps soit peut chacun d’entre nous).
Dans tout ça j’étais, toujours là tranquille dans mon coin, le mec à part toujours entrain d’observer quelque chose. Je m’étais retrouvé dans un groupe composé essentiellement de nouveau car, comme je vous le disais j’aimais observer, donc j’aimais toujours faire de nouvelles connaissances, découvrir. Il va de soi que les nouveaux ont toujours des têtes bizarres au début quand on les voit. (...). J’étais avec des nouveaux venant de différentes écoles. Il y avait deux venant d’écoles publiques et deux autres venant d’une école privée. Moi j’étais assis avec un ancien de l’école. C’ést le début d’une belle expérience; voilà ce que je me disais en me retrouvant avec eux. Mais j’ai vite compris que c’était aussi des crazy boy. On n’avait pas de fille dans notre groupe.
Quand les cours ont débuté, nous sommes devenus le groupe le plus perturbateur de la classe, mais nous étions aussi des perturbateurs pour nous même. En terme de représentativité ethnique , par rapport à la ville où se trouvait notre école, mon groupe occupait un rang de choix, car il y avait deux Wam’s (un groupe ethnique fier de la région); ils se prenaient tous pour des princes, ensuite il y avait un Otari (groupe ethnique aussi dominant dans la zone), un nof (groupe ethnique dominant du pays et le plus répandu sur toute l’étendue du territoire national), un peuhl(groupe ethnique du pays reconnu pour être la plus part du temps nomade) et il y avait dans tout ce lot moi, le seul Brib ( groupe ethnique fier reconnu dans la région et au plan national pour avoir arraché les terres dans la région du Nord pendant les guerres des territoires à en croire l’histoire ). Pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire, les Bribs considéraient : les peulhs un peu comme des banquier d’une certaine façon, ceux-ci ayant été par le passé et certain l’étant toujours ceux à qui les Bribs confiaient leurs bétails; les Wam’s , Otari et autres de la région de l’Atacora étaient connu sous le nom de « Somba » dit en Brib « Sombù » inspiré de l’expression « So bù » qui signifie en Brib faire mal les choses exprès ou volontairement (...). Pour faire court, les deux somba devant moi me voyaient comme le mec qui se prend pour le descendant d'une race supérieure et le peulh par contre était celui que je taquinais le plus car les gens de son peuple sont connus pour être la plupart du temps des nomades, je m’amusais à lui dire qu’il devait être en brousse avec son bétail au lieu d’être avec nous. Le premier wam’s était de teint noir, très robuste avec une tendance à être sans pitié, il s’appelait Rulfus. Le second, de taille courte et un peu bossu s’appelait Fibi ; il était le plus agité. Le nof lui s’appelait Bijgi, le peuhl Bosei et l’Otari Oresse. Notre groupe avait été surnommé la zone sombre. Situé au centre de la salle, la lumière au-dessus de notre tête ne s’allumait jamais même après réparation. Il faut croire qu’il y avait différents flux d’énergie en présence. Les deux Wam’s toujours unis me prenaient pour le mec le plus louche car ayant une bague dans la main dont ils mouraient d’envie de connaitre l’utilité et l’étendue de la puissance. Pour un petit rappel, nous sommes reconnus pour avoir des « genre de pouvoir : sorcellerie ou magie noir, vodoun, magie blanche » d’après les autres pays et pour ceux ayant vécu ici. Nous les Bribs, qui avons eu à remporter des guerres et conquit des territoires étions reconnu au plan mystique pour nos pouvoirs magiques à différents caractères. Bref pour certain ma bague renfermait des pouvoirs magiques. Lorsque les professeurs faisaient leurs cours, nous nous retrouvons dans les ambiances du genre "nous devons faire ce que nous voulons sans être repéré en animant le cours". Dans le groupe j’étais celui qui avait l’art de déclencher les rires sans toutefois laisser un rire échapper à mon contrôle. Bijgi était un mentaliste aux pouvoirs de manipulateur, il trouvait de quoi créer une situation où il avait toujours raison en faisant faire aux autres ce qu’il voulait juste avec sa pensée et ses logiques. Il lançait des débats, histoire de faire plonger les gens dans l’erreur pour se faire virer du cours ou se faire punir. Les deux Wam’s en plus de l’Otari ( que j’appellerais « le trio » dans la suite ) s’associaient pour être plus fort car ne pouvant user que de force brute provenant d’une potion, «  le Tchouka » qu’ils aimaient bien boire pour avoir accès aux forces du monde mystique. Le peuhl aussi louche ne voulant pas se "mélanger" aux autres restait dans son coin. Tout se passais normalement durant les séances de cours : animations, provocations du professeur, pagailles, bref la routine... Mais il a suffi qu’arrivent les premiers contrôles de classe pour comprendre que la zone sombre n’était pas un groupe plus ou moins ordinaire. Le jour du premier contrôle, une brume épaisse mélangée à de la poussière envahissa la salle de contrôle. Le trio bougeait très vite dans cette confusion pour tabasser ceux qui avait pour habitude de bosser pour le sujet de réflexion. Rulfus les prenait par la gorge et battait au besoin celui qui s’oppose au recopiage de sa production, Fibi lui ayant un esprit très rapide de synthèse et d’analyse lisait la production des autres la modifiait au besoin et lisait le cours dans l’espace temporels créé. Vous vous demandez comment cela est possible durant un contrôle de soi 15minutes au minimum à 1H grand max ; cela est possible grâce au dernier membre du trio Oresse. Il créait un espace temporel qu'il pouvait faire durer selon le besoin. Il pouvait transformer 1min avant la fin du contrôle en 1h s’il le voulait. Dans l’espace qu’il crée ; ils sont tellement rapides lui et ceux qu’il choisit d'intégrer qu’il peut faire passer le plus petit temps possible dans notre dimension en un plus grand temps dans son espace temporel à lui. Ajoutons à cela qu’il y avait d’autres dans la même salle pouvant y pénétrer car ayant les mêmes capacités. Rulfus s’occupait de leurs cas en leur pétant la gueule ou en les poussant à partager leurs réflexions. Bosei lui constatait tout ça juste à la fin du contrôle car pouvant voir les résidus d’énergie restant dans l’air et ceux qui ont eu à l’utiliser. Moi par contre avec mon sang de guerrier, je pouvais observer tout en étant camouflé, j’avais certes la capacité de les arrêter sans toutefois agir. Bosei après avoir fait le constat la toute première fois signala cela à la sœur directrice de l’école, la plus haute autorité aux pouvoirs particulier grâce à sa foi et surtout sa croix source d’énergie inépuisable. Elle nous interpella, les membres de mon groupe et moi pour mieux comprendre. Dès notre arrivée elle senti en nous des auras terribles mais ignorait toutefois de quoi il s’agissait. Les autres membres dégageaient beaucoup plus de magie noire que de blanche par rapport à moi qui avait plus de magie blanche dominant celle noire pourtant plus immense quand elle prend le dessus. Je devenais une machine mais avec un semblant d’humanité que la directrice a très vite perçu. Elle a écouté la version de chacun et elle voulait que je tranche pour désigner ceux qui ont dit la vérité car ; j’étais celui qui était le seul témoin de ce qui c’était vraiment passé. Cela peut paraitre bizarre mais, j’avais répondu que je ne savais pas. Non pas parce que j’avais peur mais parce que je ne juge pas sur un seul constat. Bosei me regarda avec un mépris car ayant refusé de prendre position ; le trio me croyait de leur côté. La directrice ne pouvant rien faire sans preuve avait jugé utile de nous disperser dans la salle de classe en veillant à ce que deux membres de notre ancien groupe ne se retrouvent pas dans le même groupe. Cela avait réussi à affaiblir l’activité du trio car chaque groupe ayant une forme d’énergie dominante. Tenez- vous tranquille, ce n’était juste que partie remise pour dire vrai. Dans chaque groupe, bien avant qu’on ne nous déplace, il y avait celui ou ceux qui dominaient les autres grâce à leur capacité de réflexion ou leur magie. Quelques semaines plus tard après nos mutations dans les groupes ils avaient repris du service car ayant pu dominer les autres dans les différents groupes où nous étions dispersés. Au contrôle suivant, ils avaient repris les activités ; quand on affichait les résultats, les gens méconnaissent leurs copies car certains voyaient qu’au lieu de répondre aux questions ils dessinaient ou écrivaient des insultes au professeur ou des lettres d’amour. En gros ils étaient d’abord punis et ils avaient toujours des zéros pour les jours de contrôle où le trio agissait. Pendant ce temps le trio était considéré comme étant parmi l’élite des surdoués de la classe pour les contrôles. Ils étaient considérés comme tels, car ils arrivaient à atteindre uniquement ceux qui sont sans magie. Bijgi après avoir été victime a tout simplement créé le doute dans l’esprit de Oresse en lui faisant croire que les autres le prenaient pour le singe, le bourreau obéissant aux ordres des Wam’s ses maîtres. Une fois le trio divisé il lutta pour intégrer la bande avec les Wam’s à la surprise de Oresse. Bijgi lui s’occupait des professeurs la veille des cours pour savoir s’il y aurait contrôle et pour recueillir les informations sur le contrôle en avance en les faisant oublier par hypnose après, la façon dont Rulfus les avaient bastonné et menacé la veille de leurs cours. Avec Bijgi le prof avait parfois peur du trio dans la salle en plein cours. Même si avec Bijgi ils étaient moins efficaces car ne pouvant plus ralentir le temps comme avec Oresse ; ils étaient encore bons car parfois le prof décidait de faire un contrôle improvisé quand l’hypnose n’est pas bien faite la veille. Il arrivait que certains professeurs les accusent, mais, ils ne sont pas pris au sérieux faute de preuve. Bijgi arrivait au moins à leur créer des souvenirs implantés pour les zones où ils avaient reçu des coups de Rulfus. Oresse solitaire ne pouvait plus trop briller comme au début mais demeurait toujours moyens car pouvant recopier mot pour mot le cours mais nul quand il s’agit de réfléchir. Sachant que les contrôles n’étaient que des tests occasionnels ne comptant que pour 10% ; je réfléchissais à une stratégie pour les faire se dénoncer publiquement, pendant l’examen ultime comptant pour 90% conscient qu’il fallait juste 85% pour être admis pour l’étape suivante de la formation. Ayant l’esprit de guerrier et une capacité d’analyse et de perception du profil psychologique du trio avant et après le départ de Rulfus , j’ai fait appel aux esprits de quelques guerriers pouvant me remplacer pendant la composition tout en obéissant aux ordres. Le jour de l’examen ultime, j’invoquai ces esprits pour créer une réplique de la salle aux trios mais dans leurs têtes. Une fois la réplique créée, j’ai ordonné la création d’un espace-temps nécessitant beaucoup d’énergie de ma part car voulant faire avancer le temps pour 2h juste au trio.
[Dans les pensées des membres du trio, je leur avais fait croire qu’ils avaient fini l’examen et ils se croyaient déjà chez eux. Avec les esprits nous étions venus leur faire avouer ce qu’ils ont fait. En voulant faire recours à la force Bijgi manipulateur et conscient des entités que j’avais invoqués déclarait « Nous n’avons même pas besoins de nous battre, nous pouvons tous vous dire ou même vous l’écrire car si vous ne le savez pas ; ça ne servira à rien, l’examen est terminé, vous êtes pathétiques, tu fais la honte des guerrier toi Brib , tu n’as pas vu passer celle-ci apparemment, pauvre de toi !  ». Pour nous montrer que nous-nous sommes fait avoir, ils étaient en train, chacun à tour de rôle, de narrer avec les moindres détails comment ils procédaient pour s’en vanter.] .
Le plus drôle c’est qu’avec ce que j’avais créé dans leurs têtes ils croyaient me narrer comment ils nous ont eu durant l’année mais, en vérité, leurs mains transcrivaient tout ce qu’ils me disaient chacun à tour de rôle sur leurs feuilles respectives, preuves à l’appui. Je les ai ramenés dans le monde réel pendant le ramassage des copies où ils se sont rendus compte qu’ils avaient remis des aveux. Le jour de la proclamation des résultats soit 12h après la composition ils ont été interpellés preuves à l’appui et mis aux arrêts par l’armé sous le contrôle des magiciens. Ils n’ont pas eu la chance d’aller détruire les preuves car pour la correction des copies de l’examen final, l’école était sous contrôle de l’armée, de magiciens et de sorciers. Les professeurs chargés de corriger étaient sous escorte. Ils avaient caché les preuves de leurs actes dans l’école, l’armée ne s’est pas donc gênée pour les trouver. Dans la liste des preuves ils y avait des vidéos qu’ils avaient tournés quand ils attaquaient certains professeurs pour les regarder plus tard en se marrant. Je n’ai pas pu m’occuper d’Oresse pendant la compo mais ; il y avait l’une des vidéos où les Wam’s parlaient de comment ils faisaient avec lui en se marrant avec Bijgi. Cette vidéo l’incriminait aussi. A mon tour j’ai aussi échoué à l’examen final car n’ayant pas pu finir le tiers de l’épreuve en m’occupant du trio. Je pense que c’était le prix à payer pour mon silence depuis le début de leurs forfaits. Il n’y a point de repos pour l’âme d’un guerrier témoin d’injustices quand il ne réagit pas spontanément.