Le pays de mon âme

Toute histoire commence un jour, quelque part... Un vendredi à Cité Soleil, il y avait un jeune nommé Edens. Trois (3) ans après sa naissance, son père est mort dans un accident de voiture. Malheureusement, la fille qui l'accompagnait était morte aussi. Edens est le fils unique dans une pauvre famille monoparentale. Soucieuse tellement pour l'éducation et le bonheur de Edens. Sa mère se débrouille âme et corps pour payer son écolages et répondre à ceux qui leurs sont nécessaires...
A 23 ans, Edens continuait encore à impressionner sa mère, les professeurs et ses collègues universitaires. Tout le monde le connait vu ses capacités.
C'est ainsi, qu'il va bénéficier d'une programme de bourse universitaire. Delà, il va quitter sa ville natale, son pays pour se rendre au Canada. Une étude qui marquera tout sa vie.
Apres sa maitrise, Edens a bénéficié un stage au Québec, trois (3) mois plus tard, il a octroyé dans une entreprise comme consultant. Là où il a passé plus de sept (7) ans.
Edens poursuivait ses études, il est devenu docteur en économie, mais depuis son enfance il était un passionné du cinéma, là où il était fait son premier apparition.
Il a laissé Québec pour se rendre dans le quartier de Boul. Saint Laurent à Montréal, là où il travail comme consultant dans le Centre Marché de Montréal et dans le Cinéma oriental toujours à Saint-Laurent. L'unique Cinéma qui comprend des films en version originale des productions haïtiennes, chinoises, américaines.
Un jour, il était en voiture, sur le chemin du retour depuis Miami pour Montréal.
Au poste frontière, il remettais son passeport à la préposée à la douane, et lorsqu'il lut : « Lieu de naissance : Haïti », il demanda à Edens :
- Comment va Haïti ?

- Ça peut aller, répondit Edens. Tout ce que l'on souhaite, c'est que ça continue à aller autant bien que mal...

- Depuis combien de temps vivez-vous au Canada ?

- Je viens de boucler ma 12ème année.

- A quand remonte votre dernière visite en Haïti ?

- C'était il y a ½ ans.

Elle le fixa en souriante et lui dit :
- Lequel des deux aimez vous le plus, le Canada ou Haïti ?

- La différence que je fais entre Haïti et le Canada, est exactement celle que je fais entre ma mère et mon épouse. Mon épouse, je l'ai choisie, je suis tombé sous son charme, je l'aime, j'en suis amoureux, mais elle ne peut en aucun cas me faire oublier ma mère.
Il poursuit pour dire :
- Je n'ai pas choisi ma mère, mais je sais que je lui appartiens. Je ne me sens bien que dans ses bras ; je ne pleure que sur son épaule.
Elle referma le passeport et fixa Edens avec étonnement, puis elle dit :
- On entend souvent dire que la vie est très difficile en Haïti. Comment pouvez vous aimez autant ce pays ?
Edens la répondit avec de la souplesse :
- Vous voulez dire « ma mère » ?
Elle sourit et dit : supposons-le
- Ma mère est peut-être pauvre ; elle n'a pas de quoi me payer vraiment mes soins, encore moins les honoraires du médecin... mais la tendresse de son cœur lorsque je suis dans ses bras, suffisent à me guérir.

- Décrivez moi Haïti ?

- Elle n'a pas la beauté blonde, mais la vue de son visage vous apaise. Elle n'a pas les yeux bleus, mais sa vue vous met en sécurité. Ses vêtements sont simples, mais elle porte dans ses plis bonté et miséricorde...

- Elle ne se pare pas d'or et d'argent, mais elle porte à son cou un collier de fruits tropicaux, dont elle nourrit tout affamé. Les brigands l'ont spolié, mais elle continue de sourire.
Elle se remit le passeport et elle dit :
- Je connais Haïti que à travers les écrans de la télé , et sur les réseaux sociaux, mais je n'y trouve rien de ce que vous m'avez décrit.

- Vous avez vu l'Haïti dans des bulletins de nouvelles et d'autres. Quant à moi, je parle de l'Haïti enfouie dans mes entrailles. Dit Edens.

- Je souhaite que votre fidélité pour le Canada égale celle que vous ressentez pour Haïti... je veux dire votre fidélité à l'épouse autant qu'à la mère.

- Entre le Canada et moi, existe un contrat auquel je dois fidélité, et je ne suis pas de ceux qui ne respectent pas leur contrat. Et je souhaiterais que vous sachiez que cette fidélité, c'est ma mère qui me l'a enseignée...