« Brouter, ça doit servir à quelque chose. » Leitmotiv du troupeau. Définitive antienne des anciens. Jonathan, en catimini, observait la course des nuages, dans l'ombre mouvante qu'ils ... [+]
Le loup d'Angoustrine
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Au petit matin, le loup s'est approché. Encore plus près des habitations. La jeune femme en se levant l'a vu. Elle a compris dans son regard. Il ne représente aucun danger. Il est venu pour mourir.
Quelques semaines auparavant, elle se promenait en montagne avec son attirail de camouflage. Il l'avait sentie et suivie de loin. L'avait observée. Alors qu'elle scrutait une ligne de crête à la jumelle, elle était tombée sur ses yeux jaunes qui l'observaient patiemment. Elle avait sorti son téléobjectif sans hâte pour ne pas l'effrayer. Avait capturé son image pour l'éternité. Pas une capture en fait... il lui avait donné ce reflet à voir. Ce reflet d'une bête en fin de vie.
Comment aurait-elle pu deviner qu'il était épuisé par la maladie et la malnutrition ? Ses os le faisaient souffrir. Il n'avait plus l'énergie de suivre une proie pour se nourrir. Il était condamné.
Pendant une semaine, chaque jour, elle était allée à sa rencontre dans la montagne. C'est la raison pour laquelle il était là, aujourd'hui, devant chez elle. Cherchant une présence amie pour partir.
Comment peut-on penser que les animaux ne sont pas des êtres sensibles, sous le prétexte qu'ils n'ont pas le même langage que nous pour l'exprimer ? Les mots semblaient se vider de sens en la présence du loup amaigri, mais fort de sa nature sauvage. Il émanait de lui douceur et souffrance, résignation et noblesse.
Elle a ouvert la porte de son garage au canidé. A joint en urgence les services vétérinaires. Le temps de s'absenter pour chercher du renfort, le loup était mort sur l'enrobé de l'allée du jardinet mitoyen.
La jeune femme pensa au petit chaperon rouge. À cette histoire sans queue ni tête qui lui revenait en mémoire face à la dépouille émaciée. Fini le petit pot de beurre, la galette et la mère grand. Le loup sans grand festin s'en était allé.
Quelques semaines auparavant, elle se promenait en montagne avec son attirail de camouflage. Il l'avait sentie et suivie de loin. L'avait observée. Alors qu'elle scrutait une ligne de crête à la jumelle, elle était tombée sur ses yeux jaunes qui l'observaient patiemment. Elle avait sorti son téléobjectif sans hâte pour ne pas l'effrayer. Avait capturé son image pour l'éternité. Pas une capture en fait... il lui avait donné ce reflet à voir. Ce reflet d'une bête en fin de vie.
Comment aurait-elle pu deviner qu'il était épuisé par la maladie et la malnutrition ? Ses os le faisaient souffrir. Il n'avait plus l'énergie de suivre une proie pour se nourrir. Il était condamné.
Pendant une semaine, chaque jour, elle était allée à sa rencontre dans la montagne. C'est la raison pour laquelle il était là, aujourd'hui, devant chez elle. Cherchant une présence amie pour partir.
Comment peut-on penser que les animaux ne sont pas des êtres sensibles, sous le prétexte qu'ils n'ont pas le même langage que nous pour l'exprimer ? Les mots semblaient se vider de sens en la présence du loup amaigri, mais fort de sa nature sauvage. Il émanait de lui douceur et souffrance, résignation et noblesse.
Elle a ouvert la porte de son garage au canidé. A joint en urgence les services vétérinaires. Le temps de s'absenter pour chercher du renfort, le loup était mort sur l'enrobé de l'allée du jardinet mitoyen.
La jeune femme pensa au petit chaperon rouge. À cette histoire sans queue ni tête qui lui revenait en mémoire face à la dépouille émaciée. Fini le petit pot de beurre, la galette et la mère grand. Le loup sans grand festin s'en était allé.
Bravo pour cette écriture sensible et incisive...