Lorsqu’il pleut des cordes, ça n’est vraiment pas simple.
Quand il fait très chaud, et que je sue à grosses gouttes, je vis des moments pas faciles non plus.
Mais le temps a ses humeurs, il... [+]
Les flaques en bord de mer entourées de goémon sur lequel on manque de s'étaler ne m'incite guère à aller à la pêche à pied ; et puis cette odeur d'iode que beaucoup disent vivifiante, provoque chez moi une nervosité accrue.
Je répugne aussi à me faire ballotté par la houle dans un chalutier où traîne toute sortes d'objets agressifs sur le pont ; quant à moisir au bord d'une rivière en suçant mon pouce face à un bouchon qui tressaille par moment pour me retenir à plonger dans le sommeil, non merci bien... et pourtant...
Me voici habillé en pêcheur.
Oui, face à l'écran de l'ordinateur se trouve un pêcheur, qui n'est autre que moi même. Long vêtement caoutchouté de couleur vert, chapeau au large bord, vert aussi, hautes bottes étanches aux pieds, seau sur la gauche, panier en osier à proximité. Ma gaule repose là, sur une étagère.
Le moulinet fonctionne parfaitement - je l'ai essayé tout à l'heure dans la baignoire -, le crin, de quatorze centième, s'avère résistant ; le bouchon représente une grosse bulle d'eau ; quant à l'hameçon, il me semble de bonne conception ; mais pour le leurre... il m'a fallu accomplir un véritable voyage au bout de plusieurs nuits pour arriver à parvenir à un résultat convenable, que je développerai plus tard.
Pourquoi me trouver ici, face à cet écran ? Allez-vous vous demander.
La raison est bien simple : je m'apprête à appâter le lecteur de Short, étant outré depuis plusieurs semaines de ne pas obtenir plus de votes pour mes textes, lorsque je participe à un concours.
De cette évidence qui me torturait depuis plusieurs mois, j'en ai touché un mot l'autre jour à Luigi, mon ami politicien, qui a été élu aux élections régionales récemment.
Tout simplement, je lui ai demandé comment il s'y était pris pour obtenir autant de voix.
Alors, le sourire aux lèvres, il m'a répondu naturellement de son accent méridional : "Fais comme moi, Édouard, vas à la rencontre de tes futurs électeurs, appâtes-les. Tu m'as bien vu sur le journal, ici et là dans les rues, les commerces, sur les places alentours où se tiennent divers marchés hebdomadaires. Crois-tu que le pêcheur démuni de gaule, de fil, d'un hameçon, d'un appât, va revenir de sa pêche avec six beaux poissons ? Redescends sur terre, mon grand, redescends, et fais comme moi. Ah ! Que c'est bon quand ça mord ; quand ça mord, entends-tu ? Il faut que tu ressentes ça, Édouard. Dès que ça mord, tu relèves ta gaule et tu as la certitude d'avoir capturé une voix de plus ; du programme pour moi, des écrits pour toi, on s'en fiche, ce qu'il faut, ce sont les voix... pas les voies d'eau, hein... et puis tu sais, les petits ruisseaux font les grandes rivières. Vois-tu, Édouard, s'il fallait interroger mes électeurs sur le pourquoi de ce vote en ma faveur, seulement vingt pour cent seraient capable de se justifier ; les autres n'en sauraient rien. Moi seul sait pourquoi : c'est ma simple influence sur eux, Édouard, qui les ont poussé à voter pour moi ; belle prestance, le sourire aux lèvres, une santé au top... vois-tu, en somme ils ont voté inconsciemment pour l'image qu'ils voudraient avoir d'eux mêmes.
Sache que pour provoquer l'effet miroir, il faut charmer. Je suis un appât, Édouard. Un appât qui a de l'appétit."
Quelque peu désorienté, j'ai insisté : "Mais ce que tu prétends là, Luigi ?..." ; "ah, le roman fleuve n'est pas ma tasse de thé ; et puis ça te regarde, ce domaine de l'écriture dont je n'éprouve aucun plaisir ; tu as assez d'imagination je le sais bien, alors réfléchis ; mets des caramels au bout de tes cédilles, et attend que ça frétille... hein ? Tu ne ressembles pas au benêt du village, pourtant !".
La nuit porte conseil, ce proverbe est une exactitude, une sorte de Lapalissade pour certains.
En tout cas, ce pas en arrière a bien fonctionné.
Dès le lendemain, étant en train de déjeuner, je me suis interrogé.
"Pour appâter des lecteurs, il faut un texte bien écrit, mais aussi un phrasé qui excite le regard, qui accroche les yeux. Ainsi, ils voteront pour moi, sans s'en rendre compte".
Juste à ce moment précis où je m'apprêtais à croquer dans ma tartine de pain miel, le temps s'est arrêté... Instant magique ; comme si un ange, son frère et sa sœur, défilaient en file indienne sous mes yeux.
Le mot "accroche" ; ce mot qu'avait employé Luigi, venait d'accrocher mon palais. J'avais mordu à son hameçon.
Qu'est-ce qui accroche, si ce n'est un crochet ? Me suis-je dis. Oui, mais un crochet littéraire... Eurêka ! Le c cédille... il a la forme d'un hameçon...
Expressément, j'ai mis un terme à ce petit déjeuner, me suis engouffré dans la voiture, et j'ai foncé au magasin "chasse et pêche".
Bientôt, j'étais habillé en pêcheur dans une cabine d'essayage, puis présentement, face à mon écran d'ordinateur.
J'ai aussitôt composé un petit texte sur le traitement de textes "open office" ; quelques lignes, évidemment remplies de c cédille pour appâter le lecteur.
J'ai également eu soin d'introduire quelques points d'interrogations, dissimulant ainsi un hameçon à l'envers, afin de capter le subconscient du lecteur - principe freudien -.
Voici ce texte :
Une pluie verglaçante s'abattit couci-couça sur Montluçon, en l’occurrence, sur la façade de la maison.
François Rinçure, était-il déçu de ne pas terminer sa leçon de français - leçon préconçue par Serge Meerbeça, refaçonnée par Guillaume Garançait ? -
En tout cas, il aperçut là dehors, son irremplaçable tronçonneuse acquise à Alençon. Elle était hameçonnée, un amas de branche plutôt l'entrelaçait, issu de son récent tronçonnage.
La tronçonneuse tançait, menaçant de chuter sur un mur de maçonnerie ; quelques poinçons dans l'arbre la retenait toujours.
Cette vision l'agaça, le décontenança même ; grimaçant, grinçant des dents aussi, il posa son verre de curaçao surchargé de glaçons sur une feuille administrative - un trop-perçu -, fronça les sourcils, et prononça quelques mots insoupçonnés, avant de quitter la garçonnière que Françoise, sa future épouse, véritable garçon manqué, lui avait légué deux jours après leur fiançailles.
S’immisçant dehors, il enfonça sa chemise dans son pantalon, relaça fermement ses lacets, puis le visage soupçonneusement gercé par le froid, François, qui n'était pas un limaçon ni un forçat des intempéries, suivit le traçage du chemin, et parvint à réamorcer la tronçonneuse, puis désenlaça les branches : d'où tenait-il cette insoupçonnable force ???
- Que manigançais-tu, François, lui demanda Françoise ?
- Une simple malfaçon, chérie ; j'évinçais la tronçonneuse ; un simple rapiéçage ; rien de méchant, tu peux à nouveau suçoter ton sucre d'orge.
- A présent, il est minuscule, en tout cas différemment façonné en le comparant aux autres ; on dirait une poinçonneuse, le début d'un hameçon.
Mais il y avait autre chose qui pour l'heure m'interpellait ; le c cédille certes ressemblait à l'hameçon, mais l'appât... où était-il ?
Il s'avérait indispensable de me remettre à penser, et là, mon imagination me flanqua carrément par dessus bord d'une barcasse n'existant nulle part.
Ainsi, dans ce court texte, comment introduire le lombric à tête noire, le ver de berge, le ver de terreau, la larve de la fausse teigne, le trichoptère, l'asticot, la gammare, la sauterelle, le grillon, l'insecte...
Tout simplement...
EN UTILISANT MON SCANNER.
Oui, un simple scanner allait faire l'affaire.
Deux solutions se présentèrent alors à moi ; la première : utilisation du traitement de texte, taper le mot hameçon, puis inscrire sous ce mot l'un des leurres noté ci-dessus ; la seconde : taper simplement une phrase très enivrante, voire aguichante pour le lecteur, telle : "ton regard est le plus aimant au monde" ; "tes yeux en forment de myrtilles, stimulent l'amour que j'ai pour toi" ; "n'attends rien, jette-toi sur moi" ou des groupes de mots ou petites phrases pour captiver l'esprit du lecteur fan des tournures, genre : "Pondichéry m'apparut ravissante, avec ces glaïeuls plantés un peu partout, jusqu'aux abords des pelouses taillées à l'anglaise", ou l'amener vers cette soif d'en savoir un peu plus... "la baignade achevée, Luc enlaça les bras de Marinette qui nourrissait leur enfant commun en cachette".
Ainsi, le lecteur allait littéralement boire avec délectation ces mots.
La suite était simple ; sortie imprimante, découpage de ces groupes de mots et de ces petites phrases, réaliser plusieurs pliures, et hop, scanner l'ensemble... et demander à Short d'introduire cette page en pièce jointe de mon texte.
Cette méthode allait toucher toute une panoplie de lecteurs-auteurs de Short Édition ; des nouvellistes aux adeptes de textes courts, en passant par les poètes ; du lecteur appréciant davantage le phrasé, à l'obnubilé par les mots ; du lecteur caché sous les algues ou dans des trous, telle une murène ; du lecteur acariâtre à celui n'ayant peur que de son ombre... J'allais tous les capturer et les ajouter les uns après les autres dans mon seau.
Voilà, l'heure est venue de prendre ma canne, de régler le moulinet ; inutile de prendre de l'élan, car le crin ne mesure pas plus de quarante centimètres.
Le premier lancer sera le bon ; par là même je viens de découvrir mon texte sur Short.
En bas : voir pièce jointe.
Yeah !
L'hameçon pend maintenant au dessus de l'écran.
CA VA MORDRE, VOUS ALLEZ VOIR ! EN TETE VOUS ALLEZ ME PROPULSER.
"Mais chuuuut ! faire comme si de rien n'était..."
Tout en additionnant les voies, je vais chantonner tranquillement entre mes dents, la chanson de Guy Marchand "votez pour moi".
"Votez pour moi, c'est moi le meilleur candidat, à l’Élysée je serai le roi du bla, bla, bla, bla, bla, si vous votez pour moi..."
Lien :
http://www.musicme.com/Guy-Marchand/videos/Votez-Pour-Moi-634A58724D654433366F59.html
Je répugne aussi à me faire ballotté par la houle dans un chalutier où traîne toute sortes d'objets agressifs sur le pont ; quant à moisir au bord d'une rivière en suçant mon pouce face à un bouchon qui tressaille par moment pour me retenir à plonger dans le sommeil, non merci bien... et pourtant...
Me voici habillé en pêcheur.
Oui, face à l'écran de l'ordinateur se trouve un pêcheur, qui n'est autre que moi même. Long vêtement caoutchouté de couleur vert, chapeau au large bord, vert aussi, hautes bottes étanches aux pieds, seau sur la gauche, panier en osier à proximité. Ma gaule repose là, sur une étagère.
Le moulinet fonctionne parfaitement - je l'ai essayé tout à l'heure dans la baignoire -, le crin, de quatorze centième, s'avère résistant ; le bouchon représente une grosse bulle d'eau ; quant à l'hameçon, il me semble de bonne conception ; mais pour le leurre... il m'a fallu accomplir un véritable voyage au bout de plusieurs nuits pour arriver à parvenir à un résultat convenable, que je développerai plus tard.
Pourquoi me trouver ici, face à cet écran ? Allez-vous vous demander.
La raison est bien simple : je m'apprête à appâter le lecteur de Short, étant outré depuis plusieurs semaines de ne pas obtenir plus de votes pour mes textes, lorsque je participe à un concours.
De cette évidence qui me torturait depuis plusieurs mois, j'en ai touché un mot l'autre jour à Luigi, mon ami politicien, qui a été élu aux élections régionales récemment.
Tout simplement, je lui ai demandé comment il s'y était pris pour obtenir autant de voix.
Alors, le sourire aux lèvres, il m'a répondu naturellement de son accent méridional : "Fais comme moi, Édouard, vas à la rencontre de tes futurs électeurs, appâtes-les. Tu m'as bien vu sur le journal, ici et là dans les rues, les commerces, sur les places alentours où se tiennent divers marchés hebdomadaires. Crois-tu que le pêcheur démuni de gaule, de fil, d'un hameçon, d'un appât, va revenir de sa pêche avec six beaux poissons ? Redescends sur terre, mon grand, redescends, et fais comme moi. Ah ! Que c'est bon quand ça mord ; quand ça mord, entends-tu ? Il faut que tu ressentes ça, Édouard. Dès que ça mord, tu relèves ta gaule et tu as la certitude d'avoir capturé une voix de plus ; du programme pour moi, des écrits pour toi, on s'en fiche, ce qu'il faut, ce sont les voix... pas les voies d'eau, hein... et puis tu sais, les petits ruisseaux font les grandes rivières. Vois-tu, Édouard, s'il fallait interroger mes électeurs sur le pourquoi de ce vote en ma faveur, seulement vingt pour cent seraient capable de se justifier ; les autres n'en sauraient rien. Moi seul sait pourquoi : c'est ma simple influence sur eux, Édouard, qui les ont poussé à voter pour moi ; belle prestance, le sourire aux lèvres, une santé au top... vois-tu, en somme ils ont voté inconsciemment pour l'image qu'ils voudraient avoir d'eux mêmes.
Sache que pour provoquer l'effet miroir, il faut charmer. Je suis un appât, Édouard. Un appât qui a de l'appétit."
Quelque peu désorienté, j'ai insisté : "Mais ce que tu prétends là, Luigi ?..." ; "ah, le roman fleuve n'est pas ma tasse de thé ; et puis ça te regarde, ce domaine de l'écriture dont je n'éprouve aucun plaisir ; tu as assez d'imagination je le sais bien, alors réfléchis ; mets des caramels au bout de tes cédilles, et attend que ça frétille... hein ? Tu ne ressembles pas au benêt du village, pourtant !".
La nuit porte conseil, ce proverbe est une exactitude, une sorte de Lapalissade pour certains.
En tout cas, ce pas en arrière a bien fonctionné.
Dès le lendemain, étant en train de déjeuner, je me suis interrogé.
"Pour appâter des lecteurs, il faut un texte bien écrit, mais aussi un phrasé qui excite le regard, qui accroche les yeux. Ainsi, ils voteront pour moi, sans s'en rendre compte".
Juste à ce moment précis où je m'apprêtais à croquer dans ma tartine de pain miel, le temps s'est arrêté... Instant magique ; comme si un ange, son frère et sa sœur, défilaient en file indienne sous mes yeux.
Le mot "accroche" ; ce mot qu'avait employé Luigi, venait d'accrocher mon palais. J'avais mordu à son hameçon.
Qu'est-ce qui accroche, si ce n'est un crochet ? Me suis-je dis. Oui, mais un crochet littéraire... Eurêka ! Le c cédille... il a la forme d'un hameçon...
Expressément, j'ai mis un terme à ce petit déjeuner, me suis engouffré dans la voiture, et j'ai foncé au magasin "chasse et pêche".
Bientôt, j'étais habillé en pêcheur dans une cabine d'essayage, puis présentement, face à mon écran d'ordinateur.
J'ai aussitôt composé un petit texte sur le traitement de textes "open office" ; quelques lignes, évidemment remplies de c cédille pour appâter le lecteur.
J'ai également eu soin d'introduire quelques points d'interrogations, dissimulant ainsi un hameçon à l'envers, afin de capter le subconscient du lecteur - principe freudien -.
Voici ce texte :
Une pluie verglaçante s'abattit couci-couça sur Montluçon, en l’occurrence, sur la façade de la maison.
François Rinçure, était-il déçu de ne pas terminer sa leçon de français - leçon préconçue par Serge Meerbeça, refaçonnée par Guillaume Garançait ? -
En tout cas, il aperçut là dehors, son irremplaçable tronçonneuse acquise à Alençon. Elle était hameçonnée, un amas de branche plutôt l'entrelaçait, issu de son récent tronçonnage.
La tronçonneuse tançait, menaçant de chuter sur un mur de maçonnerie ; quelques poinçons dans l'arbre la retenait toujours.
Cette vision l'agaça, le décontenança même ; grimaçant, grinçant des dents aussi, il posa son verre de curaçao surchargé de glaçons sur une feuille administrative - un trop-perçu -, fronça les sourcils, et prononça quelques mots insoupçonnés, avant de quitter la garçonnière que Françoise, sa future épouse, véritable garçon manqué, lui avait légué deux jours après leur fiançailles.
S’immisçant dehors, il enfonça sa chemise dans son pantalon, relaça fermement ses lacets, puis le visage soupçonneusement gercé par le froid, François, qui n'était pas un limaçon ni un forçat des intempéries, suivit le traçage du chemin, et parvint à réamorcer la tronçonneuse, puis désenlaça les branches : d'où tenait-il cette insoupçonnable force ???
- Que manigançais-tu, François, lui demanda Françoise ?
- Une simple malfaçon, chérie ; j'évinçais la tronçonneuse ; un simple rapiéçage ; rien de méchant, tu peux à nouveau suçoter ton sucre d'orge.
- A présent, il est minuscule, en tout cas différemment façonné en le comparant aux autres ; on dirait une poinçonneuse, le début d'un hameçon.
Mais il y avait autre chose qui pour l'heure m'interpellait ; le c cédille certes ressemblait à l'hameçon, mais l'appât... où était-il ?
Il s'avérait indispensable de me remettre à penser, et là, mon imagination me flanqua carrément par dessus bord d'une barcasse n'existant nulle part.
Ainsi, dans ce court texte, comment introduire le lombric à tête noire, le ver de berge, le ver de terreau, la larve de la fausse teigne, le trichoptère, l'asticot, la gammare, la sauterelle, le grillon, l'insecte...
Tout simplement...
EN UTILISANT MON SCANNER.
Oui, un simple scanner allait faire l'affaire.
Deux solutions se présentèrent alors à moi ; la première : utilisation du traitement de texte, taper le mot hameçon, puis inscrire sous ce mot l'un des leurres noté ci-dessus ; la seconde : taper simplement une phrase très enivrante, voire aguichante pour le lecteur, telle : "ton regard est le plus aimant au monde" ; "tes yeux en forment de myrtilles, stimulent l'amour que j'ai pour toi" ; "n'attends rien, jette-toi sur moi" ou des groupes de mots ou petites phrases pour captiver l'esprit du lecteur fan des tournures, genre : "Pondichéry m'apparut ravissante, avec ces glaïeuls plantés un peu partout, jusqu'aux abords des pelouses taillées à l'anglaise", ou l'amener vers cette soif d'en savoir un peu plus... "la baignade achevée, Luc enlaça les bras de Marinette qui nourrissait leur enfant commun en cachette".
Ainsi, le lecteur allait littéralement boire avec délectation ces mots.
La suite était simple ; sortie imprimante, découpage de ces groupes de mots et de ces petites phrases, réaliser plusieurs pliures, et hop, scanner l'ensemble... et demander à Short d'introduire cette page en pièce jointe de mon texte.
Cette méthode allait toucher toute une panoplie de lecteurs-auteurs de Short Édition ; des nouvellistes aux adeptes de textes courts, en passant par les poètes ; du lecteur appréciant davantage le phrasé, à l'obnubilé par les mots ; du lecteur caché sous les algues ou dans des trous, telle une murène ; du lecteur acariâtre à celui n'ayant peur que de son ombre... J'allais tous les capturer et les ajouter les uns après les autres dans mon seau.
Voilà, l'heure est venue de prendre ma canne, de régler le moulinet ; inutile de prendre de l'élan, car le crin ne mesure pas plus de quarante centimètres.
Le premier lancer sera le bon ; par là même je viens de découvrir mon texte sur Short.
En bas : voir pièce jointe.
Yeah !
L'hameçon pend maintenant au dessus de l'écran.
CA VA MORDRE, VOUS ALLEZ VOIR ! EN TETE VOUS ALLEZ ME PROPULSER.
"Mais chuuuut ! faire comme si de rien n'était..."
Tout en additionnant les voies, je vais chantonner tranquillement entre mes dents, la chanson de Guy Marchand "votez pour moi".
"Votez pour moi, c'est moi le meilleur candidat, à l’Élysée je serai le roi du bla, bla, bla, bla, bla, si vous votez pour moi..."
Lien :
http://www.musicme.com/Guy-Marchand/videos/Votez-Pour-Moi-634A58724D654433366F59.html
http://short-edition.com/oeuvre/poetik/les-caravelles
http://short-edition.com/oeuvre/poetik/deux-ecureuils-roux
Mais je ne sollicite pas de votes Facebook, je me le refuse... Cela deviendrait du commerce. Je prends cette pratique comme un exercice d'échange et je ne me fâche pas quand il ne fonctionne pas car tous les goûts sont dans la nature.
J'irais même plus loin. La grande voyageuse que je suis ne peut suivre ses abonnés au jour le jour et elle trouve pratique, rassurant et confortable qu'ils se souviennent d'elle après deux mois d'absence.
Alors, votez pour moi !
Vous vous donnez bien du mal pour avoir des votes. Question un : peut-on en être aussi assoiffé ?
Si oui, je vous suggère plus simple : inscrivez-vous sur un truc qui se nomme Facebouque (c'est l'hameçon et il possède plusieurs formes d'ardillons, comme le nom qui précède possède plusieurs orthographes). Faites-vous-y des centaines d'"amis" (Il paraît que ça s'appelle comme ça). Comment ? Eh bien il y en a qui y publient des photos court-vêtues, d'autres des choses sordides supposées êtres leur vie, certains leur recette de la tarte à la moutarde, d'autres la mirifique photo de la dernière dent de lait de leur progéniture, d'autres encore... (ça c'est l'appât, et il n'a pas besoin de savoir lire et encore moins d'écrire - dans un français correct tout au moins). Puis vous écrivez n'importe quoi sur Short (ça c'est lancer la ligne). Et vous demandez à vos "amis" de déverser leurs votes sur l'entonnoir "J'AIME CETTE OEUVRE" (ça c'est ferrer le poisson, un clic leur suffit). Le problème qui se pose à vous alors c'est de battre de vitesse les pêcheurs déjà sur la berge qui utilisent le même type de canne. Sincèrement bonne chance à vous.
Ah ! Je n'ai pas de compte Trombinoscope et ne pratique pas la pêche à la ligne.
J'aime votre humour.
Je vous invite à lire mon haïku "Pêcheurs fous"...
Merci.
mon vote ;-)