La belle histoire de Anne

Toute histoire commence un jour, quelque part,
Celle de Anne est vraiment à part.

Anne était pêle-mêle belle,
Et elle le savait en elle.
Dans sa contrée aussi vielle,
Elle n’avait pas de pareille.

Sans vouloir exagérer !
Sa beauté était légendaire.
Et même ceux de sa paire,
Ne pouvaient en contraire parler.

Telle une princesse de manoir,
Tous les jours devant son miroir,
Paraissait pour voir,
Cette lueur d’espoir,
Qu’elle attendait tous les jours sur ce couloir,
Pour accueillir celui qui viendrait enlever ce noir ;

Car Anne avait vingt-neuf ans.
Et elle n’avait même pas un amant.
Elle espérait des enfants,
Quand elle était adolescente pour cet instant !

Hélas ! Rien !
Je dis bien rien !

Elle se disait parfois perdue.
Pour s’évader, prenait des lectures en revue.

Et voilà qu’un beau jour,
Pendant qu’elle montait au sommet de la tour,
Entendit un bruit tout court.
Imperceptible que par les sourds.

Un toc toc !
Ce dernier insistait,
Anne le sentait parfait,
Elle alla « croc » :

Le bruit de l’ouverture.
C’était un parfait inconnu.
Il était tout beau vêtu.
Elle baissa son armure.

Autre fois, elle l’aurait « clac » :
Bâclé la porte à cause du trac.
Il était beau et charmant.
Elle n’avait jamais vu cela d’entant,
Il ressemblait au fils de Dieu.
Ses yeux brillaient comme un feu !

Elle ne résistât point et le laissa entrer.
Il voulut avec elle valser.
Elle le saisit en son cœur sans feindre,
Elle sentait qu’elle n’avait rien à craindre.

Ils se mirent au son d’un trois quart,
C’était un moment à part,
Comme un cour d’eau coule vers la mer,
Leurs pas étaient unis en frappant la terre.
Tous étaient un dans leurs cœurs,
Il venait d’allumer les flammes de l’amour,
Ils étaient tous comme dans un four,
Personne n’avait peur.

Elle voulut que ce soit un moment sans fin.
Mais le prince avait des règles,
Etablies depuis des siècles.
Et ne pouvait se comporter comme un mondain.
En guise de gage, lui remit un anneau
Qui était à la couleur de sa peau.
Pour l’honorer davantage, il lui donna une couronne.
Il s’en alla pour s’occuper des affaires de son trône.

Voilà ! Anne était fiancée !
Elle passait des nuits devant le corridor ;
La main levée au-dessus de sa face, pour mieux observer ;
L’éclat de la merveilleuse boucle d’or,
Qui entourait son doit.
Elle voulait le crier sur tous les toits,
Mais, elle aussi avait des règles
Même si elles étaient nouvelles.

Elle attendait patiemment son prince.
Une nuit paraissait comme une éternité.
Tout autre chose devenait vanité.
Le temps était sa pince.

Soudain ! Un toc toc !
Et ce dernier insistait,
Anne ne le sentait pas parfait.
Pour elle, s’était encore tôt,
Son cœur fut vraiment clos.
Et alla malgré elle « croc » :

Le bruit de l’ouverture ;
C’était un autre parfait inconnu,
Il était tout aussi beau vêtu,
Elle ne baissa point son armure.

Elle voulut faire un « clac » :
Bâcler la porte à cause du trac.
En fait il était beau mais pas charmant.
Elle n’avait jamais vu cela d’entant.
Il ressemblait au fils d’un dieu.
Sombre comme un feu éteint, ainsi étaient ses yeux !

Elle résistât mais il força l’entrée.
Il voulut avec elle valser,
Elle résista fermement.
Mais il avait tous les arguments :
Il présentât ses magasins d’or,
Lui fit comprendre que refuser serait un tort ;
Ses yeux s’ouvrirent dans cette liberté.
Elle se laissa emporter tout en faignant,
Mais le fit tout en craignant.

Elle s’en alla avec lui.
Car dans son royaume il n’y a point de règles
Et cela depuis des siècles
Elle s’en alla sans laisser de traces ni un bruit.

Du temps passa, puis vint l’instant :
Un juste moment ;
Celui où les rois descendent
Pour marier leurs fiancées.

Notre prince vint,
Tout confiant arriva à bon port,
Reçu un silence de mort
Et laissa glisser sa bouteille de vin.

Son visage changea et devint triste,
Ce qu’il craignait venait d’arriver,
Il refusa de se décourager,
Puisqu’il connaissait la piste.

C’était son ennemi,
Avant même que le monde ne fut,
Il avait été vaincu.
Il devait payer un prix.

Pendant ce temps,
Anne parût devant un tribunal,
Se demanda ce qu’elle avait fait de mal
Et pensa que c’était un plan.

Et là, l’accusateur se mit à la lecture
Elle fut pleine de bavure,
Elle ressentit dans son cœur une brûlure,
Elle ne pouvait rien, surtout sans couverture.

Elle était condamnée :
De sa pensée, de ses actions et même par omission.
L’accusateur avait sur elle raison.
Elle fut jugée.

Anne se sentait trahie.
Son choix l’avait poussé à la perte,
Ça sentait plus qu’une merde.
Elle poussa de grands cris.
Mais la foule ne prit point garde,
Ils attendaient tous une amande.
C’était clair et précis,
Il n’y avait pas possibilité de rachat,
Car personne ne le réclamât.

Au même instant le prince vint sur les lieux
Aperçu cette bande de véreux.
Prit son courage pour les affronter
Puisqu’il savait comment frapper.

Il claqua ses mains,
Et tout le monde se mis en mode pause.
Plus personne ne bougeait,
Ce silence était total.

Oui ! Il pouvait le faire !
Car il avait tout pouvoir :
Le pouvoir de donner la vie et le pouvoir d’en reprendre
Le pouvoir de stopper la pluie et le pouvoir de faire pleuvoir
Le pouvoir de changer le temps et les circonstances
Le pouvoir de changer l’eau en vin
Le pouvoir de faire sécher un figuier
Le pouvoir de guérir un lépreux, rendre la vue à un aveugle et faire marcher un boiteux.

Il entra et se teint devant le tribunal.
Prit le document qui accusait sa bien-aimée,
Cela était vraiment banal,
Il ne pouvait vraiment la laisser,
Mais il y avait un prix pour la libérer.
Il y avait des règles qu’il se devait de respecter.
Personne ne l’avait encore essayé.
S’était le seul chemin à frayer.

Il fallait que du sang soit versé,
C’était dure, rien d’autre à tenter.
Seul ce sacrifice expie le péché.
Il devait le faire sans tricher.

Le prince enleva son nom,
Il mit le sien pour dépanner,
Et s’assit sur le banc des accusés.
Elle fut libérée de ces démons.

Il claqua de nouveau les doigts,
Tout se mit en mouvement,
Le juge frappa et prononça un jugement,
On venait de condamner le Roi.

Anne regardait la scène et ne pouvait rien,
Elle voyait maintenant bien,
Seul l’amour en était capable,
Elle le vivait comme une fable,
C’était vraiment réel.
Le prince fut condamné à mort.
Sa bien-aimée était plein de remord,
S’en alla tête et épaule basses,
Et vivait une impasse.

Anne était vraiment très belle,
Mais ne croyait plus en elle,
Voilà qu’elle se retrouvait de nouveau sans amant
A presque trente ans.
Elle espérait avoir plein d’enfant,
De son adolescence à cet instant

Dans son air de princesse de manoir,
Ne parvenait plus à s’observer au miroir.
Elle refusait de tout voir
Pour éviter d’espérer une lueur d’espoir.
Elle n’allait plus dans ce couloir,
Pour attendre quelqu’un qui l’enlèverais ce noir.

Et voilà qu’après trois jours,
Pendant qu’elle montait au sommet de la tour,
Entendit un bruit tout court,
Imperceptible que par les sourds.

Un toc toc !
Ce dernier insistait,
Anne le sentait parfait,
Et voulut taire son cœur à se fait.
Elle alla « croc » :

Le bruit de l’ouverture,
Ce n’était pas un inconnu,
Son prince était tout beau vêtu,
Elle baissa son armure,
Et sautait tel un singe qui avait trouvé une banne mûre.
S’était si merveilleux.
Elle avait retrouvé son amoureux,
Et il avait belle allure.

Comment est-ce possible ?
Anne ne savait rien !
Moi je peux vous le dire aussi bien :
Il en est capable ;

Il a reçu tout pouvoir,
Dans les cieux et sur la terre,
Au-dessus et sous la mer,
Il faut seulement y croire.

Sans qu’il ne demande,
Elle se mis en valse avec lui.
Elle se sentit vraiment très grande
De pouvoir consommer un si beau fruit.

Le prince releva sa tête
Car son amour était si fort
Qu’il effaça tous ses torts
Elle se sentit toute prête.

Mais elle devait encore attendre
Le prince avait ses règles
C’était comme ça depuis des siècles
Il se devait ce respect s’il voudrait la prendre.

En guise de gage, lui remit un nouvel anneau,
Qui était à la couleur de sa peau,
Pour l’honorer davantage, il lui donna une nouvelle couronne.
Il s’en alla pour s’occuper des affaires de son trône.

Elle attendait patiemment son prince.
Une nuit paraissait comme une éternité.
Tout autre chose devenait vanité.
Le temps était sa pince.

Anne ne pouvait plus se tromper de voix,
Elle reconnaissait son choix
Par les battements de son cœur.
Ce fut sa plus grande valeur :

Son cœur qui parait tel celui de l’Eglise