Hommage aux handballeuses

Nous sommes un mercredi, il est 19 heures. Léna, 12 ans, et sa maman roulent en direction du Palais des Sports. L’ESBF, leur équipe préférée, y joue un match important contre Brest. Excitée à l’idée de revoir ses joueuses préférées, la jeune fille se confie à sa mère sur ses rêves et sur ses pensées.

« Je suis super contente maman, on va revoir les Engagées ! Le dernier match était il y a longtemps, elles m’ont manqué. J’ai pensé à elles quasiment tous les jours : à l’école, avec mes copines, à la maison, avant de dormir... Je les adore !

- Moi aussi ma fille, je suis contente de retourner les voir, et elles ont un très gros match ce soir. Elles vont vraiment devoir se battre, sur et en dehors du terrain, pour l’emporter.

- Oui mais ça ne me fait pas peur, puisqu’elles se battent tout le temps sur le terrain. Chloé crie tout le temps pour encourager ses copines, Roxanne s’aide avec Sakura, et Pauline et Lara se prennent dans leurs bras quand elles jouent bien en défense, donc elles sont toujours super motivées !

- C’est vrai, tu as raison. D’ailleurs, cette combativité qu’elles ont est une vraie qualité pour elles, dans la vie de tous les jours. Tu le savais ?

- Non ? Pourquoi tu dis ça ?

- Tu sais, on pense souvent que les handballeuses n’ont « que cela à faire », rentrer sur le terrain, jouer, et gagner. Mais on se trompe en pensant cela. Toutes ces filles sont des guerrières, qui doivent être en forme du matin au soir. Prenons l’exemple de ta joueuse préféré. Alors, qui est ta joueuse préférée ?

- LUCIEEEE !

- Oui, Lucie. A ton avis, qu’est-ce qu’elle fait quand elle n’est pas au Palais des sports ou en déplacement ?

- Euh, je ne sais pas, peut-être qu’elle dort et qu’elle se repose parce qu’elle est fatiguée du handball ?

- Eh bien non, elle fait beaucoup plus de choses que ce que tu me dis. Tout à l’heure, tu m’as dit qu’elles se battaient toujours sur le terrain. Mais ce sont aussi des battantes en dehors ! Lucie, quand elle sort de l’entraînement, elle doit se dépêcher pour aller à l’école. Et quand elle a fini l’école, elle retourne s’entraîner, puis elle doit faire ses devoirs, aller chez les médecins si elle a besoin, et seulement après, elle peut rentrer chez elle. Elle doit se lever tôt, rentrer tard, mais toujours être en forme pour les entraînements et les matchs... Elle passe aussi beaucoup de temps à se déplacer, pour aller à Nantes ou à Nice par exemple. Et en plus de la fatigue de ces déplacements, elle doit aussi récupérer les leçons qu’elle a manqué, comme quand tu es malade... Tu vois Léna, ce n’est pas que du handball !

- Ouah, elle est beaucoup occupée alors ! Je l’admire encore plus alors, parce que je pensais qu’elle n’allait plus à l’école, et qu’elle ne faisait que son sport. Mais tu sais, moi je n’aime pas quand les gens lui crient dessus. Parce que je suis sûre qu’avec ses copines, elles font de leur mieux quand elles sont sur le terrain...

- Oui, mais certaines personnes ne voient pas non plus ce que je t’ai dit. Ils pensent qu’une joueuse professionnelle, elle joue au handball, et qu’elle a tout le temps ensuite pour se reposer, aller se promener ou faire les magasins, mais les gens se trompent et ne savent pas tout ce qui est caché, et ce que je t’ai expliqué. Nous arrivons au Palais, donc je te propose quelque chose pour ne plus penser à ces gens qui crient : si cela arrive ce soir, pendant les cris, penses à ce que les joueuses feront demain, et à ce qu’elles peuvent faire quand elles ne sont pas en tenue de handball. Tu verras que tu les admireras encore plus. »

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Arrivées au Palais des Sports, mère et fille pouvaient prendre place dans les tribunes pour assister à la belle rencontre entre les Engagées et Brest. Deux petites heures plus tard, des étoiles plein les yeux suite à la très belle victoire de son équipe, Léna se confiait à nouveau, à peine de retour dans sa voiture :

« C’était génial ! Elles ont été trop fortes, je suis trop contente ! C’est les meilleures, maman !

- Oui, elles ont vraiment bien joué ce soir. Elles n’ont rien lâché en attaque, elles se sont battues en défense, et elles ont été très solidaires. C’était beau à voir.

- Et en plus, j’ai réussi à avoir un nouvel autographe de Lucie et Juliette après le match. J’espère que je pourrai être aussi forte qu’elles plus tard !

- Bien sûr que tu pourras l’être, si tu en as l’envie et que tu te bats pour le devenir. Est-ce que c’est ça, ton rêve ?

- Oui ! Je pense que c’est ça mon rêve. Mais tu penses vraiment que je vais réussir ?

- Si tu es prête à te battre pour réaliser ton rêve ma chérie, rien ne pourra t’arrêter. Cette bataille sera longue, difficile, et peut être semée d’obstacles, mais elle vaut la peine d’être menée. Moi aussi, quand j’étais petite, je voulais être une joueuse professionnelle. J’aurais aimé être à la place de Clarisse, de Louise, d’Alizée, mais ce n’était pas possible. Ces filles-là ma chérie, grâce à leur combat, grâce à leur travail tous les jours, elles rendent vos rêves possibles pour plus tard. Elles nous représentent dans le sport, elles représentent celles qui y arrivent, qui croient en elles, qui cassent les barrières et montrent que l’impossible n’existe pas. Alors si tu veux devenir comme Lucie, je ferai tout pour que tu y arrives, parce que je veux que tu sois une battante, que tu sois courageuse, hargneuse, que tu ne lâches rien, comme elle le fait tous les jours.

- On a regardé ce soir avec Ninon, et tu as raison, elles se battent toujours ! Pour marquer des buts, pour attraper des ballons, pour arrêter les adversaires... On dirait qu’elles ne sont jamais fatiguées, comme si elles étaient des super-héroïnes !

- Eh oui, comme je t’ai dit sur la route tout à l’heure. Elles ne lâchent jamais, elles n’abandonnent jamais, et elles n’ont qu’un objectif : gagner et réussir. Mais plus tard, c’est peut-être Ninon et toi qui serez à la place de Lucie et d’Alizée...

- Je ferai tout aussi pour être comme elles, Maman. Et j’aimerais bien que, quand j’aurai leur âge, des gens me regardent jouer sur le terrain, me regardent marquer des buts, défendre, et me battre pour gagner, et que des petites filles qui ont mon âge veuillent me ressembler. J’ai envie de me battre comme Lucie, de défendre comme Aïssatou, de marquer comme Lara, j’ai tellement envie d’être comme elles !

- Alors bats-toi pour tes rêves ma chérie ! Ne baisse jamais les bras, crois toujours en toi, pense à Lucie et à toutes ces filles, et n’oublie pas que rien n’est impossible. »

Bercée par ces belles paroles, la petite Léna pouvait alors paisiblement s’endormir pour le reste du trajet, et rêver, avec passion, d’être un jour « comme Lucie »...

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Participation de l'ESBF Handball