Soleil guilleret
quelques baleines tordues
bien trop gondolé.
« C'est une tenue d'Eve, ça ? » avait hurlé Adam en dressant aux nues un poing rageur.
Là-haut le vieux n'en menait pas large.
Lorsqu'IL avait lancé il y a quelques jours son fameux slogan « Croissez et multipliez-vous » , IL s'adressait avant tout à ses bipèdes et quadrupèdes membrés mais cette inflorescence aussi soudaine que saugrenue surgie de son Eve ressemblait bien au premier bug de la Création.
L'intéressée enguirlandée avisa deux pousses d'hévéa surgies de ses aisselles et se mit à minauder : »Que penses-tu de ce cœur croisé de latex ? »
« C'est le bouquet » marmonna Adam dont la libido venait de se heurter brutalement à cet obscène buisson floral ; l'homo sapiens - et erectus si affinités - perdait de sa superbe.
Sublime, Eve écarta d'un geste une mèche rebelle de fougère osmunda japonica qui tombait de son chignon et se mit à virevolter dans le miroir du marigot, admirant sa chute de reins qui ruisselait aujourd'hui d'oiseaux de paradis, balisiers, fleurs de vanille et hibiscus.
Adam fulminait : « Quand cesseras-tu de te regarder le nombril ? »
«C'est quoi un nombril ? » répondit Eve, vexée.
Pourtant tout avait bien commencé entre eux par un regard qu'elle lui avait lancé, un de ces trucs de séduction qu'elle avait dû trouver en feuilletant son Genèse Magazine. Ils s'étaient regardés longuement comme qui dirait entre quat' z'yeux vu qu'ils n'étaient que deux sans compter le vieux qui voyait tout.
Pourquoi lui avait-il dit instinctivement : "T'as d'beaux yeux tu sais" ?
Eve lui avait répondu aussitôt : "Embrassez-moi" comme s'ils avaient besoin de se vouvoyer alors qu'ils se connaissaient depuis Eve et Lui.
Et puis cette foutue toison était apparue, un gazon maudit qu'elle entretenait des heures durant, prostrée à son miroir liquide.
Dès lors Eve avait imposé le régime cinq fleurs et légumes par jour, fini le ragoût de pangolin, bonjour la salade de bourrache et pétales de rose cueillie au creux de ses reins ou sur sa croupe généreuse...
Adam se prêtait de mauvaise grâce à cette moisson quotidienne, pestant contre le vieux qui refusait obstinément tout correctif à sa Genèse 1.0
Dans cette atmosphère tout espoir de progéniture semblait exclu ; dans ses cauchemars Adam fuyait une ribambelle de lardons mi orties mi chardons qui dans leur course folle traçaient dans l'Eden un horrible labyrinthe de ronces.
Pour tout gâcher il y avait eu cette guerre des prénoms ; Eve voulait Caïn quand Adam souhaitait Caha et au final le vieux avait tranché, c'était toujours LUI qui tranchait : ce serait Marguerite pour une fille ou Mimosa pour un garçon.
Lorsque enfin une touffe de lavandin eut colonisé le ventre d'Eve, elle en fit des décoctions, les cauchemars d'Adam disparurent et on connaît la suite...
Là-haut le vieux n'en menait pas large.
Lorsqu'IL avait lancé il y a quelques jours son fameux slogan « Croissez et multipliez-vous » , IL s'adressait avant tout à ses bipèdes et quadrupèdes membrés mais cette inflorescence aussi soudaine que saugrenue surgie de son Eve ressemblait bien au premier bug de la Création.
L'intéressée enguirlandée avisa deux pousses d'hévéa surgies de ses aisselles et se mit à minauder : »Que penses-tu de ce cœur croisé de latex ? »
« C'est le bouquet » marmonna Adam dont la libido venait de se heurter brutalement à cet obscène buisson floral ; l'homo sapiens - et erectus si affinités - perdait de sa superbe.
Sublime, Eve écarta d'un geste une mèche rebelle de fougère osmunda japonica qui tombait de son chignon et se mit à virevolter dans le miroir du marigot, admirant sa chute de reins qui ruisselait aujourd'hui d'oiseaux de paradis, balisiers, fleurs de vanille et hibiscus.
Adam fulminait : « Quand cesseras-tu de te regarder le nombril ? »
«C'est quoi un nombril ? » répondit Eve, vexée.
Pourtant tout avait bien commencé entre eux par un regard qu'elle lui avait lancé, un de ces trucs de séduction qu'elle avait dû trouver en feuilletant son Genèse Magazine. Ils s'étaient regardés longuement comme qui dirait entre quat' z'yeux vu qu'ils n'étaient que deux sans compter le vieux qui voyait tout.
Pourquoi lui avait-il dit instinctivement : "T'as d'beaux yeux tu sais" ?
Eve lui avait répondu aussitôt : "Embrassez-moi" comme s'ils avaient besoin de se vouvoyer alors qu'ils se connaissaient depuis Eve et Lui.
Et puis cette foutue toison était apparue, un gazon maudit qu'elle entretenait des heures durant, prostrée à son miroir liquide.
Dès lors Eve avait imposé le régime cinq fleurs et légumes par jour, fini le ragoût de pangolin, bonjour la salade de bourrache et pétales de rose cueillie au creux de ses reins ou sur sa croupe généreuse...
Adam se prêtait de mauvaise grâce à cette moisson quotidienne, pestant contre le vieux qui refusait obstinément tout correctif à sa Genèse 1.0
Dans cette atmosphère tout espoir de progéniture semblait exclu ; dans ses cauchemars Adam fuyait une ribambelle de lardons mi orties mi chardons qui dans leur course folle traçaient dans l'Eden un horrible labyrinthe de ronces.
Pour tout gâcher il y avait eu cette guerre des prénoms ; Eve voulait Caïn quand Adam souhaitait Caha et au final le vieux avait tranché, c'était toujours LUI qui tranchait : ce serait Marguerite pour une fille ou Mimosa pour un garçon.
Lorsque enfin une touffe de lavandin eut colonisé le ventre d'Eve, elle en fit des décoctions, les cauchemars d'Adam disparurent et on connaît la suite...
Sans toutefois vous forcer la main
Si vous avez une minute n'hésitez pas à me lire ce lien L’histoire du destin (Arsene Eloga)