Froideur chaude

Toute histoire commence un jour, quelque part : la mienne a commencée quand j’ai décidé de prendre la bourse!
J’ai fait beaucoup de recherches pour trouver une université convenable et enfin, je l’ai trouvée. Pour avoir des informations nécessaires de cette bourse je suis allée au centre de consultation.
L’animatrice m’a appelée, et je suis entrée dans la chambre du consultant.
- Bonjour, je m’appelle Kimia Rachidi, j’ai 22 ans et je suis étudiante en langue et littérature française, j’ai très envie d'obtenir cette bourse...
J’ai posé mes questions et il m’a gentiment répondu, je devrais lui fournir les documents requis au prochain rendez-vous.
Dans mon esprit je ne pensais qu’à aller en France, et avant de dormir, chaque nuit, je mettais mes vêtements et livres dans mon bagage. Le jour suivant, je me réveillais encore dans le rêve d’aller en France...
*
- Bonjour
+ Bonjour, monsieur Rad vous attend
- Merci
Parfois, le visage de monsieur Rad m'empêchait pas de penser à autre chose et peut-être c’était la raison pour laquelle qu’il me semblait plus beau ce jour-là.
Mes documents n’étaient pas complets, je lui ai donné ceux que j’avais apportés. Il m’a demandé de compléter les autres et de les lui rendre au prochain rendez-vous. J’ai donc pris un autre rendez-vous pour la semaine prochaine. Je sentais le regard étonné de la secrétaire. Je pense qu’elle avait raison : qui prend trois rendez-vous pour candidater à une bourse ??!!Mais ça ne me dérangeait pas du tout de revoir Monsieur Rad.
*
Quand j'ai complété mes documents, j’étais plus enthousiaste qu’avant de revoir monsieur Rad. Monsieur Rad ??? mais non! Kiarache, c’est mieux de l'appeler comme ça ! enfin ! c’est mon journal intime, personne ne le lira, donc j’écris kiarache...
J’avais oublié presque mon objectif principal, non pas complètement, mais j’étais plus heureuse de revoir kiarache que d’obtenir les renseignements.
Je suis entrée dans la pièce, quels beaux yeux!
C’était le jour du contrôle des documents, je souhaitais que la vérification dure longtemps ou qu’un de mes documents ait un problème pour que je puisse le revoir...
+ tous les documents sont complets mademoiselle Rachidi
, Bon sang cette vie
+ Il n’y a plus rien à faire : attendre seulement la réponse de votre professeur...
Je l’ai remercié pour tout et j’ai quitté l’immeuble.
J’étais triste de ne plus le revoir, mais la joie d’aller en France, faisait de moi la personne la plus heureuse du monde...
Une voix douce m’appela de l’immeuble ;
+ Mademoiselle Rachidi... Mademoiselle Rachidi...
- Oui? Qu’est-ce qu'il y a ?
+ Si vous n’avez pas de voiture, moi j’en ai une.
Bon sang ma voiture qui était de l’autre côté de la rue et je ne pouvais pas cacher mon démarreur dans ma main...
J’ai souri artificiellement et j’ai dit : merci, la mienne est là !.
Avec un sourire doux, Il m’a souhaité une bonne réussite puis s’en est allé.
Peut-être c’était sa politesse qui m’attirait. Mais c’était inutile car j’étais en train de partir et il n’y avait pas de raison pour que nous nous revoyions. Alors, j’essayais de penser à mon départ en France et de l’oublier.
*
J’ai dit mon dernier au revoir à ma famille à l’aéroport, et je n’ai pas permis à mes larmes de couler de mes yeux...
Je me suis assise sur la chaise et j’étais très heureuse, Moi... la France... l'Université... je ne pouvais pas croire ce qui se passait.
J’ai commencé à parler Français : dans l’avion, bien que j’avais une bouteille d’eau dans mon sac, je devais me tester ; Alors j’ai appelé l'hôtesse de l'air, quand elle était en train de venir vers moi avec un sourire aux lèvres, (bien sûr je ne savais pas si son sourire était dû à son travail ou si c’était à cause de sa gentillesse) j’ai conjugué les verbes, mon cœur a battu très fort, j’ai mis les mots les uns à côté des autres, J’essayais de dire cette phrase avec accent :
- pardon mademoiselle, est-ce que vous pouvez me donner un verre d’eau s’il vous plait ?
Après avoir dit cette petite phrase je me sentais comme quelqu’un qui avait fini sa conférence, comme quelqu'un qui s'était débarrassé d'un lourd fardeau!
Elle a dit avec un sourire :
+ Oui bien-sûr mademoiselle.
A ce moment-là tout allait bien...
C’était une longue distance pour aller à Nice, donc j’ai décidé de dormir
*
Je me suis réveillée avec la voix d’une fille qui parlait trop vite avec un fort accent ;
« Attention s’il vous plait, nous sommes dans le ciel de Nice, il fait 13 degrés, il est 15 heure et nous vous prions d’attacher votre ceinture de sécurité s’il vous plaît, merci. Nous vous souhaitons un bon séjour »
J’ai collé ma tête à la fenêtre. Enfin... mes vœux allaient se réaliser, c’était moi-même qui devait faire des efforts pour les réaliser, « j’étais responsable de ma fleur » enfin, la vie allait me montrer sa belle face...
J’ai pris un taxi, et le conducteur, qui avais compris que j’étais étrangère à cause de mon apparence, m’a demandé :
- pardon mademoiselle, quelle est votre nationalité?
- je suis iranienne.
- oh là là! J’ai entendu dire que c’était un très beau pays!
En regardant la belle ville de Nice, depuis la fenêtre, je lui ai répondu avec inattention. J’avais l’Iran dans mon cœur, qui ne me manquait pas, donc je ne me sentais pas triste. Je me suis réfugiée au dortoir, là où j’allais passer des jours et des nuits entières.
*
Mes cours commençaient la semaine d’après, donc j’ai décidé de marcher dans la ville. Tout était intéressant, frais et beau pour moi, tous les repas étaient délicieux, j'étais devenue un fan du café, j’aimais tout, j’adorais Castle Hill, d'où je pouvais voir toute la ville, alors que dansaient les étoiles dans le ciel et les lumières sur la terre. J’avais même diminué le froid de Nice avec la chaleur de mon cœur, je racontais tous les événements à mes parents et j’étais la personne la plus heureuse du monde.
*
Enfin, les cours de l’université de Sophia Antipolis ont commencé, c’était une grande université, les leçons étaient très dures et je passais souvent mes journées à étudier.Je n’avais plus de chose à raconter à ma famille, les repas français n’étaient plus délicieux pour moi, je détestais le café, je voulais khorochte badémjoun(c’est un repas iranien : une sorte de sauce d'aubergines) de ma mère , aucun manteau ne faisait supportable la froide de Nice pour moi, je n’aimais que Ephrussi de Rothschild parce qu’il me rappelait le jardin Eram de Chiraz ; c’était un endroit très calme où je pouvais oublier ma tristesse . En écoutant la chanson Ivre d'Alma, je marchais vite dans les rues froides pour arriver à mon refuge et appeler ma famille, mais cela ne marchait plus et ma famille me manquait beaucoup. Je n’avais pas d’ami iranien à qui parler de l’Iran, je n’étais pas tellement patriote mais je ne sais pas pourquoi les rues de l’Iran me manquaient beaucoup, peut-être c’était une suggestion... je ne sais pas...
Ma seule solution de fuir la solitude, était d’étudier, cela a causé que je devenais une étudiante réussie mais déprimée, j’essayais de rester moins chez moi pour diminuer ma dépression, ça marchais, mais pas permanent, dès que j'arrivais chez moi je devenais encore déprimée.
*
C’était un après-midi triste et moi, je me suis ennuyée donc, j’ai décidé de faire une promenade au centre-ville. J’ai mis mon sac à mon dos et j’essayais de voir la ville positivement...
Il faisait très froid dans la rue, personne ne faisait attention à l’autre en passant l'un à côté de l'autre, le bruit des pas des gens et des pneus sur la neige, qui tombait pour la première fois à Nice, s’entendait.
J’ai senti un regard sur moi, j’ai regardé derrière moi, mais rien de douteux n’a attiré mon attention, j’ai continué de marcher mais j’avais ce sentiment encore, en regardant derrière moi ! oh! Mon dieu! Mon sac ! Mon sac n’était plus sur mon dos, j'ai crié ! j’ai demandé au secours ! mais personne ne m’a fait attention, et ils ne m’ont jeté qu'un seul regard.
*
J’étais devant le commissariat, mon cerveau ne marchait plus, je ne pouvais pas parler français, j'avais les yeux remplis de larmes et tout était flou devant mes yeux. Je me suis assis sur la chaise devant le commissariat et j’ai pleuré à haute voix...
Mon passeport, mon argent, mes livres... je voulais de tout cœur être en Iran d'un battement de mes paupières!
J'ai cessé de pleurer ! mais je n’avais plus d’énergie pour m’élever, mais je devais absolument faire quelque chose, j’ai retiré mon portable de ma poche, j’ai ouvert mon dictionnaire et, mon cerveau s'est mis en marche, les verbes et les mots sont devenu des phrases et ont glissé sur le bout de ma langue, je suis entrée au commissariat ;
*
+ ça s’est passé quand et où ?
- je pense que, c’était vers 5 heure devant la station du métro
+ vous avez vu le visage du voleur?
Le policier parlait trop vite ! je ne comprenais pas bien ! j’ai recommencé à pleurer. Je lui ai demandé de parler doucement et il l’a gentiment accepté et il a reposé un autre fois sa question :
+ Est-ce que – vous avez vu - le visage - du - voleur?
- Non, il portait un casque, mais il avait des cheveux longs, noirs qui dépassaient le casque.
+ Numéro d'immatriculation de la voiture ?
- non, tout s’est passé trop vite...
Il a pris mon numéro pour m’appeler si le voleur serait arrêté... je me suis assis sans but sur la chaise devant le commissariat et je pensais : comment je dois retourner en Iran...
Tout d'un coup un numéro inconnu s'est apparu sur mon portable, J’ai répondu
- Allô?
Une voix familière me parlait en persan ;
- Allô ? Monsieur Rad, c’est vous ?
+ Allô ? mademoiselle Rachidi, vous vous êtes fait arracher? Il m’a appelé du commissariat
Avec une voix qui montrait que j'avais pleuré, j’ai répondu:
- oui, ils m’ont demandé le numéro de mon avocat et je leur ai donné le votre. Je ne sais plus quoi faire! ma stresse n’était pas descriptible...
+ attendez jusqu’à demain on va en décider...
Je l’ai salué et je me suis assis encore sur la chaise.
Je sais pas combien d’heures j’étais devant le commissariat, jusqu’à ce qu'une voiture de police est arrivée et ensuite une moto noire, c’était la même moto, je suis entrée dans le commissariat après les policiers et j’ai vu mon sac dans la main d’un d'eux ; en criant j’ai dit en persan :
- این کیفه منه (c’est mon sac)
Tout le monde me regardait étonné, j’ai dit ma phrase en Français et j’ai montré mon sac.
J’étais dans une chambre, le policier m’a demandé de vérifier mon sac, tout était en place, après avoir signé des papiers, j’ai quitté là en priant pour ne plus y revenir.
le voleur n’avait pas choisi le bon moment pour voler , parce que quand il était en train de piquer mon sac, sa moto avait glissé sur la neige et la police l’avait capturé...
Peut-être la vie voulait me rappeler qu’il y a des facilités et des difficultés, mais ce qui est important c'est que je dois passer des jours difficiles avec des facilités et je ne dois pas oublier que la vie est belle...
J’ai embrassé mon sac et je suis allée chez moi.
J’ai vérifié mon portable dans la maison, 3messages et 3 appels manqués de Kiarache; Je les ai lus ;
+ mademoiselle Rachidi, quoi de neuf ?
+ vous êtes où?
+ mademoiselle Rachidi vous m’avez inquiété, vous êtes où?
C’était impoli de lui envoyer un message ;
- Allô? Monsieur Rad?
+ salut, vous étiez où? J’étais tellement inquiet pour vous.
Je lui ai raconté tous les événements et il m’a demandé de prendre plus soin de moi-même et mes affaires. Je l’ai remercié et J'ai décroché.
La nuit, je n'ai pas dormi, J’ai pensé jusqu’au matin aux choses qui s’ont passé dans ma vie. J'avais trop pris la vie au sérieux! Je ne sais pas pourquoi je pensais que le monde entier avait tourné le dos ? je ne devais pas penser comme ça! En fin de compte j'avais réalisé mes vœux et je devais être heureuse ! mais ce n’était pas encore tard ! j’ai alors décidé de récréer ma vie à partir de ce moment-là...
*
Les jours s’ont passé et je récréé ma vie, à l’université j’ai trouvé beaucoup d’amis iraniens et français et le week-end on partageait un bon moment, ils aimaient beaucoup mon tahchin (c’est un repas iranien). Ils l'aimaient parce qu'ils n'avaient pas encore gouté celui de ma grand-mère!
Il restait deux semaines jusqu'à Noël, la joie et l’amour était partout, les rues étaient bondées, tous les clients achetaient des cadeaux, des gâteaux... tout le monde souriait, les gens chantaient, faisaient de la guitare, dansaient, les lumières étaient partout et la ville brillait, il neigeait, peut-être c’était la neige qui rendait Nice plus beau que toujours, j’ai embrassé la neige et j’étais fière de moi-même de pouvoir surmonter les difficultés.