De la plus belle nuit que je me souvienne, elle était là, assise sur ce banc à rêvasser en regardant le ciel étoilé. C’était une des plus belles soirées de mon existence, où le ciel avait ... [+]
Femme qui lit…
il y a
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Elle lit.
Tous les matins où j'arrive à faire coïncider nos trajets, je la regarde lire.
C'est mon défi quotidien, mon Graal matinal quand je m'assieds devant elle dans la rame qui me mène jusqu'à Bastille.
Je sais qu'elle me voit. Je sais qu'elle sait.
Notre rendez-vous est un instant de roman, une histoire de quai de gare. Cela fait presque un an que ça dure.
Tous les matins, j'ai hâte de la retrouver, je m'habille parfois en me demandant si elle va aimer la couleur de mon polo, cette chemise un trop bariolée, mon chino retroussé.
Elle, elle est toujours ravissante.
Son regard illumine de ses yeux captifs le wagon quand, plongée dans sa lecture, elle envoie des petits éclairs de bonheur qui vont se poser sur un enfant, une vieille dame, un mendiant parfois.
Ses ongles changent de couleurs à chaque nouveau roman qu'ils caressent, elle les marie à la couverture du livre qu'ils tiennent plutôt qu'à sa robe. Aujourd'hui, ils sont verts d'eau, une nouvelle teinte en l'honneur de celui qu'elle a commencé il y a trois jours ; Changer l'eau des fleurs.
Je l'ai acheté avant-hier matin, fini tard dans la soirée complètement chamboulé.
Hervé me regarde parfois étonné depuis tous ces mois où je dévore ces « bouquins » comme il dit. J'aime les avaler en un ou deux soirs, moi qui ne lisais plus depuis 10 ans. Quand je pars le rejoindre, il dort déjà.
Je lis pour la surprendre.
Jamais dans le métro, jamais face à elle. Ce serait de mauvais goût, une sorte de plan « Drague » pas très bien senti, à la limite d'un roman à l'eau de rose qui aurait mal tourné.
Je lis pour qu'un jour en ramassant ses pages tombées de ses doigts bousculés, je puisse lui dire :
— Cette femme est magnifique. Elle n'aimera jamais cet homme, mais croyez-vous vraiment au fond que lui en rêvait ?
Alors elle me sourira et descendra à la prochaine, métro Bonne nouvelle.
Nous lisons sûrement pour cela elle et moi.
Aimer les histoires que l'on ne vivra pas, respirer un moment le parfum de ceux que l'on ne sera jamais.
Une seule certitude me pénètre, ce matin au moment où je la vois lire la dernière page de notre roman lu en commun, juste avant qu'elle ne se lève pour me quitter station Filles du calvaire : nous avons partagé la même émotion pour Violette Toussaint.
Et, c'est là l'essentiel de ce qui nous lie.
Tous les matins où j'arrive à faire coïncider nos trajets, je la regarde lire.
C'est mon défi quotidien, mon Graal matinal quand je m'assieds devant elle dans la rame qui me mène jusqu'à Bastille.
Je sais qu'elle me voit. Je sais qu'elle sait.
Notre rendez-vous est un instant de roman, une histoire de quai de gare. Cela fait presque un an que ça dure.
Tous les matins, j'ai hâte de la retrouver, je m'habille parfois en me demandant si elle va aimer la couleur de mon polo, cette chemise un trop bariolée, mon chino retroussé.
Elle, elle est toujours ravissante.
Son regard illumine de ses yeux captifs le wagon quand, plongée dans sa lecture, elle envoie des petits éclairs de bonheur qui vont se poser sur un enfant, une vieille dame, un mendiant parfois.
Ses ongles changent de couleurs à chaque nouveau roman qu'ils caressent, elle les marie à la couverture du livre qu'ils tiennent plutôt qu'à sa robe. Aujourd'hui, ils sont verts d'eau, une nouvelle teinte en l'honneur de celui qu'elle a commencé il y a trois jours ; Changer l'eau des fleurs.
Je l'ai acheté avant-hier matin, fini tard dans la soirée complètement chamboulé.
Hervé me regarde parfois étonné depuis tous ces mois où je dévore ces « bouquins » comme il dit. J'aime les avaler en un ou deux soirs, moi qui ne lisais plus depuis 10 ans. Quand je pars le rejoindre, il dort déjà.
Je lis pour la surprendre.
Jamais dans le métro, jamais face à elle. Ce serait de mauvais goût, une sorte de plan « Drague » pas très bien senti, à la limite d'un roman à l'eau de rose qui aurait mal tourné.
Je lis pour qu'un jour en ramassant ses pages tombées de ses doigts bousculés, je puisse lui dire :
— Cette femme est magnifique. Elle n'aimera jamais cet homme, mais croyez-vous vraiment au fond que lui en rêvait ?
Alors elle me sourira et descendra à la prochaine, métro Bonne nouvelle.
Nous lisons sûrement pour cela elle et moi.
Aimer les histoires que l'on ne vivra pas, respirer un moment le parfum de ceux que l'on ne sera jamais.
Une seule certitude me pénètre, ce matin au moment où je la vois lire la dernière page de notre roman lu en commun, juste avant qu'elle ne se lève pour me quitter station Filles du calvaire : nous avons partagé la même émotion pour Violette Toussaint.
Et, c'est là l'essentiel de ce qui nous lie.
Comme dit la chanson d’hier « l’amour est un bouquet de violettes…… » mettez ce roman en haut de votre pile.
Je viens tout juste de sortir mon premier roman « un café, un Mentos, L’addition sur la
Plateforme Kindle, disponible très bientôt en broché également…..
A Bientôt et
Merci encore pour votre gentille attention.
Très beau parallèle avec le poète Brassens.
A bientôt
A bientôt
A bientôt