La brouette chante
sous le poids des potirons
tourbillon de feuilles
Après sept années d'études du comportement des bonobos, Marie Cumin, chercheuse en institut de biologie évolutive, est parvenue à isoler le gène de l'empathie. Elle a réussi à comprendre pourquoi, bien que présent également dans le génome humain, il s'exprimait si peu chez ce dernier. Pourquoi face à une attaque le bonobo répond par l'amour alors que l'Homme répond souvent avec haine? Le rêve fou de Marie serait qu'aux quatre coins du Monde les Hommes préférent le partage au pouvoir, le dialogue à la violence...
Marie a analysé une baie dont se nourrissent les bonobos. Cette baie, espèce endémique à leur forêt équatoriale, contient une protéine qui permet au gène de l'empathie de s'exprimer. En ingérant cette baie, Marie en a constaté les effets sur elle-même : les insultes lui venant à l'esprit en pensant à son ex diminuaient de façon significative.
C'est en relisant son journal intime qu'elle en a eu la révélation. Elle y écrivait il y a un mois : « Ce minable n'est qu'un peureux, en ne partant pas avec moi il a raté quantité de moments magiques avec mes bonobos. ». Alors qu'il y a dix mois de celà, elle balafrait ainsi une page (une tête de mort dans la marge) : « Cette face de cul rouge de cynocéphale n'a pas voulu me suivre, ne pensant qu'à sa minable petite vie de maître de conférences! Qu'il reste donc à bouffer les quatre cacahuètes que lui jette le ministère de l'enseignement! Les bonobos avaient des leçons à lui donner, à tous niveaux! ». En neuf mois Marie est ainsi passée de l'envie d'étrangler son ex à un stade de compréhension de sa crainte de tout quitter pour partir avec elle (reste l'adjectif minable, elle l'accorde). Neuf mois. Cette protéine aux pouvoirs d'amour est son bébé qu'elle a fait toute seule. Elle le baptise Espoir.
Il suffirait d'introduire l'Espoir aux graines de n'importe quel végétal de l'alimentation humaine (blé, maïs, manioc, soja, riz...) pour que les Hommes adoptent le comportement pacifique des bonobos. Grâce à cette graine modifiée sans danger pour l'Homme, Marie arriverait à faire disparaître la colère au profit de l'empathie, à contaminer l'Homme par l'amour.
Marie s'imagine déjà comme la femme ayant inventé une arme de destruction massive de la guerre, recevant le prix Nobel de la paix grâce à un peu de son Espoir. Juste un dernier détail à régler : trouver un inhibiteur des effets de cette protéine et son bon dosage pour éviter à long terme deux explosions, celle des attentats à la pudeur et celle de la démographie.
Marie a analysé une baie dont se nourrissent les bonobos. Cette baie, espèce endémique à leur forêt équatoriale, contient une protéine qui permet au gène de l'empathie de s'exprimer. En ingérant cette baie, Marie en a constaté les effets sur elle-même : les insultes lui venant à l'esprit en pensant à son ex diminuaient de façon significative.
C'est en relisant son journal intime qu'elle en a eu la révélation. Elle y écrivait il y a un mois : « Ce minable n'est qu'un peureux, en ne partant pas avec moi il a raté quantité de moments magiques avec mes bonobos. ». Alors qu'il y a dix mois de celà, elle balafrait ainsi une page (une tête de mort dans la marge) : « Cette face de cul rouge de cynocéphale n'a pas voulu me suivre, ne pensant qu'à sa minable petite vie de maître de conférences! Qu'il reste donc à bouffer les quatre cacahuètes que lui jette le ministère de l'enseignement! Les bonobos avaient des leçons à lui donner, à tous niveaux! ». En neuf mois Marie est ainsi passée de l'envie d'étrangler son ex à un stade de compréhension de sa crainte de tout quitter pour partir avec elle (reste l'adjectif minable, elle l'accorde). Neuf mois. Cette protéine aux pouvoirs d'amour est son bébé qu'elle a fait toute seule. Elle le baptise Espoir.
Il suffirait d'introduire l'Espoir aux graines de n'importe quel végétal de l'alimentation humaine (blé, maïs, manioc, soja, riz...) pour que les Hommes adoptent le comportement pacifique des bonobos. Grâce à cette graine modifiée sans danger pour l'Homme, Marie arriverait à faire disparaître la colère au profit de l'empathie, à contaminer l'Homme par l'amour.
Marie s'imagine déjà comme la femme ayant inventé une arme de destruction massive de la guerre, recevant le prix Nobel de la paix grâce à un peu de son Espoir. Juste un dernier détail à régler : trouver un inhibiteur des effets de cette protéine et son bon dosage pour éviter à long terme deux explosions, celle des attentats à la pudeur et celle de la démographie.