Enfant de la rue

Toute histoire commence un jour, quelque part. La nôtre prend sa source dans une ville lointaine à l’ouest de l’océan atlantique. Autrefois, vivait dans le Tombouctou une fille à la beauté angélique. Elle était le centre de l’attention du fait de son intelligence, de sa splendeur et de la fortune de sa famille dont elle était la seule héritière. Son seul hic était son indifférence. Elle profitait de la moindre occasion pour dramatiser afin de faire du bruit. Elle croyait qu’avec sa fortune le monde était à ses pieds. Quand à ses parents de peur qu’elle ne se fâche ils ne le réprimandaient en aucun cas.
Un jour, lors d’une belle nuit étoilée, un enfant lui vint en songe : Pendant qu’elle revenait de l’école, sur les vitrines de la voiture se tenait un enfant qui ne cessait de l'a suppliée de l’offrir quelques pièces en vain car son engouement ne l’a permettait pas de le faire. En pleurs, ce dernier lui jeta ces propos : je ne cherche qu’à échapper aux tortures de mon maitre avec une ère triste mais bien sûr cela c’est demander trop comme vous êtes insensibles aux besoins des autres. A ces dires, comme une sourde nafi ne rebroussât même pas chemin.
Brusquement, elle sursautât du lit et se mit à transpirer. Ne pouvant plus ne pas y penser le rêve pris un tournant décisif dans sa vie. Non seulement elle était surprise de son comportement mais aussi de la franchise de l’enfant car jamais de sa vie ses parents ne l’avaient fait part de son attitude incorrecte encore moins une tiers personne. Elle venait de se rendre compte de son orgueil. C’est là où tout a commencé.
Lorsqu’elle comprise que pour être heureuse il fallait rendre service alors tout devint plus clair. Des réunions étaient organisées avec des lauréats pour une mise en place d’une structure responsable capable de venir en aide les moins défavorisés notamment les enfants de la rue. Grâce à la rigueur ces jeunes entreprenants, en l’espace de quelles semaines la dite structure fut reconnue par l’état. Un constat général était noté: jadis cette pratique d’apprentissage du coran s’était transformée en un véritable commerce à but lucratif pour certains maitres coraniques. Dés lors la mendicité devint un moyen de s’enrichir par le biais de ces enfants.
Condamnés à vivre cette situation, les enfants de rupture sociale étaient sans perspective d’avenir d’autant plus que l’apprentissage était pour la plupart du temps phonétique. N’ayant pas reçu d’enseignements généraux, leurs rêves réduits, peu d’entre eux deviendront à leur tour des marabouts. De ce fait leurs droits à l’éducation, à l’alimentation, à la santé et à l’identité étaient bafoués, laissant place à une ignorance sur les principes et valeurs morales de la société. Non accompagnés, ils sont perdus et abandonnés à leurs justes sorts, exploités et utilisés à la merci des pédophiles et trafiquants. 
Enfants de nulle part, enfant de partout sous le soleil ardent, sous la fraicheur d’hiver sous le vent desséchant, sous les torrents de pluies vous quémandez malgré ces obstacles.
Innocents sans abri, victimes de violences vêtus de lambeaux, dépourvus de sandales malnutris, déshydratés et non soignés, vous persévérez pour un avenir meilleur.
Reflet d’une marginalisation , source de vulnérabilité Animés de sentiment de méfiance  et de sous estime de soi dépourvus de soutien et sans ressources vous gardez espoir en restant optimistes.
Pauvres orphelins, stigmatisés par la société victimes de parents irresponsables endurant tout sortes de maltraitances vous agissez en obéissant à vos maitres.
La bataille était acharnée bien que l’état négligeait la situation de ces sans défenses. Après plusieurs représailles et manifestations pacifiques, il n’eut point de mutation de la part du gouvernement. Beaucoup de jeunes gens militaient et cette bataille fut celle de tous en un temps record. Commençant par une stratégie médiatique, les médias avaient divulgué un sit-in tout en manifestant leurs colères passant par un vote pour tout citoyen défendant la cause. Ils finirent par organiser une manifestation en vue de boycotter, de saboter, d’exprimer leur mécontentement face au manque de considération de ces enfants citoyens.
Par un matin ensoleillé, les jeunes plus que jamais déterminés étaient devenus agressifs. Ils ne laissaient rien sur leur passage. Armés de pierres, de coups de bâtons, hommes et femmes dégourdis se dirigeaient vers la ville. Arbres abattus, pneus brulés, la route nationale fut bloquée, les murs à leur tour étaient salis laissant voir leur message «pour un monde conscient que l’enfance est son avenir ». La ville était dans un état désastreux dus aux structures saccagées, et aux vitres cassés créant ainsi des embouteillages dans un air pollué.
Puisque l’état n’avait pas donné son accord pour la manifestation bien qu’étant un droit constitutionnel, il réprimanda durement en emprisonnant la majeure partie des manifestants y compris nafi. Quelques jours après tous les fonctionnaires étaient en grève soutenant l’initiative de la manifestation. Vue la tournure des choses, le gouvernement était dans l’obligation de calmer les choses. Ces braves jeunes gens avaient incité le peuple à la prise de conscience concluant au vote. De plus les dégâts étaient considérables au point qu’une autre manifestation violente aurait semé l’irréparable. De là, choqué par le degré de la violence, l’autorité décida de coopérer afin d’éradiquer ce mal.
Dans un échange intellectuel des solutions étaient proposées notamment des sanctions à l’encontre les maitres qui exploitent tout en associant l’enseignement coranique à une formation professionnelle en vue d’assurer leur avenir. Le phénomène de réinsertion des enfants de la rue dans des familles prêtes à accueillir dans le but d’offrir un minimum de confort aux talibés incluant une prise en charge financière communément appelé parrainage. Mis à part cela, ils eut des propositions sur des sensibilisations tant bien chez les parents que les marabouts, ainsi que de faire contrôler les daraas par des assistants sociaux pour détecter les insuffisances. On assistât au début d’un avenir meilleur pour tous dans l’espoir que les paroles se joindront à l’acte.
D’autre part, la jeune nafissatou était devenue grande et ouverte d’esprit. Son rêve avait modifié sa conception de voir les choses et dévoré sa vie. Etant la fondatrice de l’association, elle avait radicalement changé grâce à sa modestie. Des lors naquit une nouvelle nafi sociable et humble, se préoccupant davantage des soucis de son entourage.