Vous ne me voyez pas, et pourtant j'existe. Je suis la molaire du fond. Je siège dans la bouche de Jean depuis une quarantaine d'années déjà. Je suis la molaire du fond que tout le monde ignore ... [+]
Acte un (Deux commères)
Première commère: - As-tu su ce qu'il advint à Poulhan hier soir ?
Seconde commère: - On m'en a dit deux mots, rafraîchis ma mémoire.
P.C.: - Ah ! Chère amie, c'est encore la statue
Qui est sur la sellette, vois où elle se situe.
S.C.: - Sur la colline là-haut, je la situe fort bien
Elle regarde la mer et rassure les marins.
P.C.: - Hé bien on l'a trouvée, hier, tournant le dos
A la mer aux marins et vêtue d'oripeaux.
S.C.: - Qui donc a eu l'audace, le sais-tu donc ma chère
De profaner ce symbole à nos entrailles si cher ?
P.C.: - On ne le sait point encore, mais le maire a des pistes
Il soupçonne des bigoudens, de furieux intégristes
Sachant que la statue, par Quillivic sculptée,
N'acceptent qu'un Capiste puisse les représenter.
S.C.: - Allons, que dis-tu là, amie, tu devrais avoir honte
De montrer tout un peuple à la vindicte qui monte.
Acte deux ( Le maire et un gendarme)
Le gendarme: - Ma foi, c'est une chose bien inhabituelle
De se trouver au pied d'une statue suscitant la querelle,
Vous dites Monsieur le Maire, avoir quelques soupçons
Et sur les Bigoudens vous essuyez vos crampons ?
Le maire: - Monsieur de la maréchaussée, j'ai de la peine à dire
Que toujours cette statue fut objet de délire
Je suis là, tout tribouillé du cœur lorsque je la regarde
La voyant affublées de ridicules hardes.
Seuls des bigoudens, croyez mon expérience,
Ont pu dans leur folie lui faire une telle offense.
Le gendarme: - Nous trouverons, Monsieur, le moyen de nous revoir
Il faudra mettre un terme à cette triste histoire.
Bigouden ou non, nous trouverons les larrons
Et leur ferons rendre gorge, de toutes les façons.
Le maire: - Votre perspicacité, je le sais, Monsieur le gendarme,
Saura bientôt sécher notre trop plein de larmes.
Acte trois ( Les quatre réunis)
P. C.: - Ah ! Quelle joie fut la notre de retrouver la statue
Remise dans le bon sens et décemment vêtue.
S.C.: - Crois-tu, quelle aventure, quel drame, quel déchirement.
Les Bigoudens sont capables d'infliger les pires tourments.
Je suis comme toi bien aise de la revoir si fière
Dressée sur son socle et regardant la mer.
P.C.: - Tais-toi, Monsieur le Maire va prendre la parole
Écoutons ce qu'il dit, goûtons la parabole.
Le maire: - Mes chers concitoyens, c'est une joie immense
De nous trouver ce jour, à Poulhan, dans cette anse.
Pour commémorer à nouveau, l'objet de notre fierté
J'ai nommé la Bigoudène. Bien sûr vous le savez
A nouveau elle regarde dans la bonne direction
Et vous m'en saurez gré aux prochaines élections.
Remercions au passage, les gendarmes, mes amis
Qui ont su en huit jours résoudre l'infamie.
Gloire à notre statue, gloire au port de Poulhan
Et vive la liberté de faire ce qui est plaisant.
Si vous tapez "porz Poulhan" sur un moteur de recherche vous retrouverez l'endroit et la fameuse statue qui marque effectivement la fin du pays bigouden. C'est un endroit délicieux où j'ai la chance de participer à un atelier d'écriture tous les mardis.
Celui ou celle qui retrouve dans mon texte les vers de Molière, gagne toute mon estime.
Première commère: - As-tu su ce qu'il advint à Poulhan hier soir ?
Seconde commère: - On m'en a dit deux mots, rafraîchis ma mémoire.
P.C.: - Ah ! Chère amie, c'est encore la statue
Qui est sur la sellette, vois où elle se situe.
S.C.: - Sur la colline là-haut, je la situe fort bien
Elle regarde la mer et rassure les marins.
P.C.: - Hé bien on l'a trouvée, hier, tournant le dos
A la mer aux marins et vêtue d'oripeaux.
S.C.: - Qui donc a eu l'audace, le sais-tu donc ma chère
De profaner ce symbole à nos entrailles si cher ?
P.C.: - On ne le sait point encore, mais le maire a des pistes
Il soupçonne des bigoudens, de furieux intégristes
Sachant que la statue, par Quillivic sculptée,
N'acceptent qu'un Capiste puisse les représenter.
S.C.: - Allons, que dis-tu là, amie, tu devrais avoir honte
De montrer tout un peuple à la vindicte qui monte.
Acte deux ( Le maire et un gendarme)
Le gendarme: - Ma foi, c'est une chose bien inhabituelle
De se trouver au pied d'une statue suscitant la querelle,
Vous dites Monsieur le Maire, avoir quelques soupçons
Et sur les Bigoudens vous essuyez vos crampons ?
Le maire: - Monsieur de la maréchaussée, j'ai de la peine à dire
Que toujours cette statue fut objet de délire
Je suis là, tout tribouillé du cœur lorsque je la regarde
La voyant affublées de ridicules hardes.
Seuls des bigoudens, croyez mon expérience,
Ont pu dans leur folie lui faire une telle offense.
Le gendarme: - Nous trouverons, Monsieur, le moyen de nous revoir
Il faudra mettre un terme à cette triste histoire.
Bigouden ou non, nous trouverons les larrons
Et leur ferons rendre gorge, de toutes les façons.
Le maire: - Votre perspicacité, je le sais, Monsieur le gendarme,
Saura bientôt sécher notre trop plein de larmes.
Acte trois ( Les quatre réunis)
P. C.: - Ah ! Quelle joie fut la notre de retrouver la statue
Remise dans le bon sens et décemment vêtue.
S.C.: - Crois-tu, quelle aventure, quel drame, quel déchirement.
Les Bigoudens sont capables d'infliger les pires tourments.
Je suis comme toi bien aise de la revoir si fière
Dressée sur son socle et regardant la mer.
P.C.: - Tais-toi, Monsieur le Maire va prendre la parole
Écoutons ce qu'il dit, goûtons la parabole.
Le maire: - Mes chers concitoyens, c'est une joie immense
De nous trouver ce jour, à Poulhan, dans cette anse.
Pour commémorer à nouveau, l'objet de notre fierté
J'ai nommé la Bigoudène. Bien sûr vous le savez
A nouveau elle regarde dans la bonne direction
Et vous m'en saurez gré aux prochaines élections.
Remercions au passage, les gendarmes, mes amis
Qui ont su en huit jours résoudre l'infamie.
Gloire à notre statue, gloire au port de Poulhan
Et vive la liberté de faire ce qui est plaisant.
Si vous tapez "porz Poulhan" sur un moteur de recherche vous retrouverez l'endroit et la fameuse statue qui marque effectivement la fin du pays bigouden. C'est un endroit délicieux où j'ai la chance de participer à un atelier d'écriture tous les mardis.
Celui ou celle qui retrouve dans mon texte les vers de Molière, gagne toute mon estime.