Asymétrie

Toute histoire commence un jour, quelque part et la mienne m’a pris au dépourvu. Ce jour-là, nous étions de parfaits inconnus dans cet amphi et chaque nouvel étudiant que nous étions devaient passer pour faire une introduction de ses aspirations et envies sociales. A tout de rôle nous passions pour nous étaler intellectuellement. Lorsque je fus appelé devant l’assemblée estudiantine pour mon allocution, j’arrivais craintif et anxieux de ne pas me fourvoyer en face de ceux qui deviendront bientôt mes condisciples. Je commençais par me présenter à nouveau avant de rentrer dans le vif du sujet de la façon suivante : « je vais tout d’abord remercier ce département et son personnel qui nous a permis de venir exposer ici nos ambitions sociales. Je vais exposer sur trois pronoms et faire le parallèle sur notre vie. Ce sont le ILS, NOUS et EUX, le ILS, va à l’encontre de ceux qui nous dispenseront ce dont nous auront besoin pour devenir des personnes accomplies, qu’ils prennent soin de nous apprendre l’essence de la vie à travers les notions qu’ils dispenseront. Qu’ils mettent à nu le véritable intellectuel qui sommeille en nous et nous faire aspirer à un monde meilleur que celui que nous vivons où la condition humaine n’est qu’un moyen plutôt que la fin. Ils se doivent de nous montrer la voie car nous sommes actuellement de bébés intellectuels perdus dans ce vaste océan de vice et de connaissance dans lequel nous devons faire le tri pour embrasser les éléments essentiels pour une existence réussie. Le NOUS s’adresse à moi et mes condisciples. Nous devons méditer sur le monde que nous voulons pour nous, nos jeunes frères et nos progénitures, quel héritage allons-nous les laisser ? Nous qui plaignons, voir maudissons notre vie. Avons-nous réellement un projet de société vu notre quotidien en dehors de nos salles d’études et nos amphithéâtres ? Je n’ai qu’une chose à glaner à notre encontre et je nous pries de prendre en considération les propos du quidam que je suis, mais qui rêve comme vous d’une société meilleure ». La salle restait silencieuse, les regards me fixaient avec tout le sérieux que peut avoir un auditoire digne de ce nom. En ce moment, je me demandais si je n’avais pas fait une bourde. Tant pis tout compte faire je dis ce que je pense au fond et c’est tout moi donc je vais au bout. C’est ainsi que je repris avec le EUX qui concernait nos jeunes frères et nos futurs progénitures pour qui nous devons être des modèles, et que grâce à nos actes ils arrivent à s’orienter sereinement, nous ne devons pas tomber dans les mêmes erreurs que ceux qui nous ont devancé. Il est temps pour nous d’allumer notre propre bougie au lieu de maudire l’obscurité. Nous ne pouvons être ce que nous blâmons aujourd’hui. Ceci dit, je terminais par ces propos « nous devons les permettre de sucer la moelle de la vie sans avaler l’os, que la vie est un bien précieux que nous devons entretenir par une éducation de qualité qui met l’humain au centre de ses entreprises. Car comme le disait ces deux géants ; Pierre Bellemare « il n’y a qu’une vie c’est de vivre heureux, il n’y a qu’une vertu c’est la justice » et Confucius « tenir ton peuple par la loi il aura peur de mal faire mais il n’aura pas honte. Eduque ton peuple, il n’aura peur de mal faire mais il aura honte de mal faire ». ce qui revient dire que la loi est un moyen de pression mais qui ne garantit pas une société meilleure sans éducation. je pense donc que nous devons avoir pour héritage ces deux trésors (la vertu et l’éducation) dans notre testament existentiel. Sur ce je vous remercie pour votre attention ». La salle demeurait dans son silence et tout d’un coup c’est produire comme une invasion. C’était une horde d’acclamation en mon encontre, je compris que je venais de conquérir des cœurs et tous me saluaient à mon passage. Les uns après les autres nous avons fait ce pourquoi nous étions là et chacun a passé avec brillance à ce que je sache cette épreuve allocutaire, puis à la fin le responsable du département a clos avec un discours réconfortant, avant d’indexé mon passage avec tant d’éloge.
-Heureusement que ce jeune homme est l’un d’entre nous, l’un de nos futurs disciple et l’un de vos condisciples. En écoutant ces propos je vous assure que nous ne pouvons vouloir mieux pour la société humaine, vu que nous sommes parents. Je te promets à toi et tes paires que nous ferons du mieux que nous pouvons pour satisfaire cet humble désir que tu viens de manifester. Disait-il pour clore son intervention.
Après notre entretien j’étais assis à la rentrée du département quand je vois une main tendue vers moi. C’était une silhouette de guitare qui était dressée face à moi, avec des yeux blancs comme la neige et un noir profond et pur. La peau satinée, elle avait un visage diaboliquement angélique bref mais mots seront toujours handicapés pour la décrire en mot, elle est d’une beauté machiavélique.
-Bonjour, moi c’est Leyla
-Bonjour, Takoumi pour vous servir
-Enchantée, tu as le verbe tenace hein, et je serai fière que tu me compte parmi tes adeptes. Disait-elle
-Le plaisir est pour moi, surtout venant d’une houri comme vous cela me va droit au cœur. Je répondis
Nous laissions un éclat de rire soudain, et elle me proposa de lui tenir compagnie durant un moment ce que j’acceptais sans réfléchir. Nous passions un bon moment ensemble. Avant de se quitter nous échangions les contacts histoire de se faire des coucous sporadiques. C’était le début d’une amitié sincère et pleine de bon foie.
Les jours se succédèrent et nous nous rapprochions de plus en plus jusqu’au jour où elle me demandait quelle était pour moi une vie réussie. Je lui répondais que pour moi une vie réussie est celle qui a vécu dans un monde de charité, de bienveillance et de vertu. Je lui repose la même question, ce fut un long silence et elle me dit : « je pense que nous n’avons pas grand-chose à partager, je vais donc prendre congés de toi à plus ». Puis elle s’en allait sans se retourner. Je me disais quel idiot suis-je pour l’avoir faire fuir. Les remords devenaient mon quotidien, je ne cessais de me blâmer et petit à petit ça devenait une torture puisque un mois passait sans que je n’aie de ces nouvelles et je me décidais de lui faire un bel poème de rédemption et si cela faisait un fiasco je me résignerais. J’irai vers d’autres cieux car je sais que j’ai eu un cœur ouvert à son encontre.
Le jour suivant, je pris mon stylo et me met en pleine réflexion pour me trouver le plus beau des poèmes qui pour lui rendre la première impression qu’elle eu de moi pendant la conférence. Ainsi, je commence faire ce que je pensais de plus bel pour elle. En ces vers je lui disais mes inclinaisons.
A toi ma très chère
Je ressasse ces instants
Qui nous ont uni
Qui ont concilié nos sourires
Qui me faisaient gouter à ta candeur
Je regrette ce mirage passé
Que je peine à remémorer
Ce vide prématuré
Dans lequel je suis
Dans lequel je patauge
Cette mangrove
Qui ne cesse de retenir mes pas
Ah toi ! ma plus belle nostalgie
Comme je manque de toi
A tel point que le charme du désespoir l’emporte sur mon optimisme.
Sache que tu as su avoir une place au fond du triangle suspendu à l’intérieur de moi.
Les jours passaient après la lettre je ne reçu aucun message ni appel en retour. Je m’étais résigné de l’avoir perdu pour de bon. Mais, c’était sans compter sur l’envie du destin à nous réunir. Un jour, pendant que je quittais mon groupe de travaux dirigés que je la croisais à nouveau et je lui tends la main.
-Bonsoir . disais-je
-Bonsoir comment tu vas? Elle me répondit la tête baissée
Je sentais une timidité monter en elle tellement qu’elle s’était rabougrie comme si elle voulait éluder la question de départ que nous savions tous deux
-Je vais bien merci. J’ai manqué de toi tu sais
Lorsque j’ai dis cela, elle s’est tout de suite défait de son stresse pour se lancer dans une causerie ouverte comme dans les premiers instant de notre rencontre.
-Ah bon! Au tant pour moi vu que j ’en souffrais également. Dit-elle
-Pourquoi en souffrir? Je pensais que c’est ma vision de la vie qui t’a effrayé
-Bien évidemment, avant de te croiser je pensais le monde autrement. Sincèrement, je vois que tu es une belle âme et j’avais peur de ne pas être à la hauteur car je commençais à m’attacher à toi.
-T’inquiète nous saurons nous accommoder avec le temps.
-Tu es sûr car je pense pas être à la hauteur bien que je tienne à toi
Je lui tendis la main comme une demande solennelle en mariage.
-Voulez-vous faire chemin avec moi très chère? Je lui dis avec sourire
-Oui, mon héros
-Allons y donc quérir de nouvelles félicités
Sans mot dire elle se rendit à mes transports, je soutenais son regard et nous repartons sur de bonnes bases tel de bon complices. C’était le début d’une bonne amitié plus affinité qui venait de naitre entre nous.