Squelette frileux
le bruit sec des branches mortes
sous le manteau blanc
Squelette frileux
le bruit sec des branches mortes
sous le manteau blanc
À travers le chas
de sa pupille féline
la pelote file
aux aiguilles de ses pattes
le chat se boule de laine
Fleurs de sakura
près de la maison de thé
glisse un kimono
Rayon de couleur
par la fenêtre du train
aube incarnadine
sur la couchette assoupis
les amoureux empourprés
Entre les persiennes
les rais orangés de l'aube
sur leurs corps mêlés
Grand noir du Berry
amadoue châtaignes fraîches
au nez des touristes
Effluves café
fenêtre étoilée de pluie
réconfort corsé
La pluie tambourine
dans l'âtre où le bois pétille
sifflent les châtaignes
Un prunier s'avance
orné de soie bleue Ceylan
récolte d'enfance
Pesto parmesan
basilic entre les dents
rendez-vous raté
Edredon de neige
un châle tout près du feu
chocolat fumant
Nuage craquant
un bref éclair de douceur
flocon meringué
Charme d'une mouche
aguichante friandise
sur ta peau nacrée
Sous le chemisier
douces framboises sucrées
ta bouche empourprée
doux parfum d'enfance
bol fumant de chocolat
réchauffe les mains
Après leur départ
dans le pot de confiture
des traces de doigts
Dans la rue l’enfant
d’un regard glouton dévore
la vitre friande
Dans l'œuf à la coque
la mouillette fait trempette
soudain le soleil
Bonheur des enfants
autour d’un feu crépitant
châtaignes grillées
Du bout de mes dents
je te dénude et te croque
ma pomme d'amour
On sonne à la porte
un squelette minuscule
réclame un bonbon
Le croissant de Lune
que la Terre affamée trempe
dans la Voie Lactée
Quenouille de sucre
se colle sur ma frimousse
moustache à papa
Ils disent l'exil
les jouets abandonnés
les murs éventrés
les meubles anéantis
ultimes témoins aphones
Mes bras dans ses bras
oh ! le vent lève sa jupe
un peu avant moi
Dans la salle obscure
les lumières se rallument
deux amants surpris
Bol à thé serré
parfum subtil du jasmin
départ de l'aimée
La fourmi explore
deux corps enlacés dans l'herbe
guidée par la lune
Pendant le carême
la bigote analphabète
s’offre un petit jeune
Nos corps bord à bord
enveloppés par les vagues
à Bora Bora
Rayons de soleil...
accolade des couleurs
devant l’horizon
Fine pluie d’été
gouttelettes recueillies
bleuets emperlés
Deux noisettes roulent
flaques d'eau sur le chemin
reflets de la foudre
Perle forestière
délicate messagère
d'un elfe amoureux
Un goût de praline
et me reviennent soudain
mille et un sous-bois
Ses grains de beauté
quelques noisettes semées
jusqu'à son buisson
Souvenir d'enfance
à l'ombre du noisetier
grand-père assoupi
Coques de noisettes
abandonnées sur le sol
réveillon champêtre
L'oeil blanc du blizzard
éprouve l'humilité
du puissant bison
Bras épars au coeur
sur le blanc tapis crissant
empreinte de l’ange