La poésie
Sans grands balcons,
Aux volets cérulés,
Improvise ses vols-au-vent.

En longue cohorte au mouchoir céleste,
La poésie sans idées fixes sur le mur ou le papier,
Susurre,
Ricoche sur la passerelle opalescente.
Dans un fluage de cathédrale
Elle dessine ton corps de buée
Tes doutes comme des chansons
Tes chaussures du dimanche,
D'entrelacs délassés.
Sur la nappe induline aux hivers ouatés
Elle danse en grands chapeaux
Aux mains longues et vernies.

Parfois un vers au large
Qui se croit tout permis,
Cascade, ampoule, frétille
Comme le saumon sauvage.
Puis retourne dans l'alignée,
Enfin pas tout de suite,
Il aimerait voir le côté bien sage...
Il monte haut et se plante les mains sur les hanches.
Lui importun sujet des matins trop sages ?
Il regrette,
Immobile,
La ponctuation ébouriffée.

L'autre rive en tambour discret
Où il ouvre ses grands yeux
Suppliant la douceur de gommer la police moirée,
Les élans pathétiques.
Il voudrait se fondre dans le dédale
Des mots myosotis,
Habitants de l'autre lune.
Certaines reptations bleutées lui soufflent
Des dessins de fractales puis
Les vers solidaires
Lui font une courte échelle
À l'envers de son pas
Et il redescend de sa tourelle
Les mains de hautes plumes.

En accordéon de rivière,
Les sentinelles de la beauté reviendront
Au moindre tourbillon d'autan, de nordet ou de mistral...
Il sait, lui, le vers poète qu'il y a deux côtés,
Mais en tournant la tête il oublie où regarder...